Un massacre au Nigeria fait suite au témoignage d'un évêque catholique américain sur la persécution des chrétiens

Cité du Vatican, 28 mai, 2025 / 4:22 PM

Une attaque brutale perpétrée dimanche par des bergers musulmans extrémistes au Nigeria a fait des dizaines de morts et entraîné l'enlèvement d'un prêtre catholique et de plusieurs religieuses.

Selon un rapport de Truth Nigeria, une organisation humanitaire à but non lucratif qui cherche à documenter les luttes du Nigeria contre la corruption et la criminalité, des centaines de bergers fulani djihadistes ont abattu près de 40 personnes, dont plus de la moitié étaient chrétiennes, dans plusieurs villages dimanche.

L'attaque a eu lieu trois jours après la fusillade du père Solomon Atongo, prêtre de la paroisse St. John Quasi à Jimba, et l'enlèvement de deux de ses compagnons. Atongo est actuellement soigné pour ses blessures.

Certaines des attaques de dimanche ont eu lieu à Aondona, la ville natale de l'évêque Wilfred Anagbe de Makurdi, et semblent être des représailles après qu'Anagbe, qui est un missionnaire clarétain, ait témoigné lors d'une audience au Capitole à Washington, D.C., en mars, que le gouvernement nigérian ne fait rien pour mettre fin à la persécution et à l'élimination systématiques des chrétiens.

Selon Douglas Burton, directeur de Truth Nigeria, qui est intervenu mardi dans l'émission « EWTN News Nightly » pour discuter des violences et des enlèvements qui se poursuivent dans ce pays d'Afrique de l'Ouest, les violences dans la région se sont intensifiées depuis le témoignage de Mgr Anagbe dans la capitale américaine.

« C'est une situation tragique, et l'histoire est en cours », a déclaré M. Burton au présentateur Erik Rosales à propos des attaques de dimanche dans l'État central de Benue. « Ce qui s'est passé, c'est que des terroristes fulani ont attaqué le village natal [d'Anagbe]. »

Comme l'a rapporté le National Catholic Register, partenaire d'information de CNA, Anagbe a témoigné le 12 mars devant la sous-commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis sur l'Afrique que « l'expérience des chrétiens nigérians aujourd'hui peut se résumer à celle d'une Église soumise à l'extermination islamiste. Il est effrayant de vivre là-bas ».

Plus tard dans la journée, Anagbe a déclaré à « EWTN News Nightly » que « la persécution des chrétiens en général et des catholiques au Nigeria est le fruit d'un programme islamique visant à conquérir le territoire et à en faire un État islamique en Afrique de l'Ouest ».

Burton a estimé le nombre de morts à « jusqu'à 36 » dans le massacre de dimanche dernier dans le village d'Anagbe, bien que Reuters ait rapporté que le bilan s'élevait à « au moins 42 personnes » au total dans les attaques perpétrées ce jour-là dans les villages d'Ahume, Tyolaha et Tse-Ubiam.

Ancien fonctionnaire du département d'État, Burton a déclaré qu'il n'avait pas connaissance d'arrestations effectuées par le gouvernement nigérian en lien avec les attaques de dimanche. « Rien n'indique que ces attaques vont cesser », a-t-il déclaré.

Cela n'est pas une surprise pour M. Burton, qui a expliqué plus en détail dans l'émission « EWTN News Nightly » que l'armée nigériane « est vraiment débordée », plus de la moitié des forces armées du pays étant concentrées dans la région nord-est de ce pays composé de 36 États, où sévit actuellement une « insurrection meurtrière ».

Il a également souligné les troubles dans la région de l'extrême ouest, en plus des États de la ceinture centrale, où les attaques de dimanche ont eu lieu. « L'armée nigériane a vraiment besoin de plus de personnel et la police doit recruter davantage », a déclaré M. Burton. « C'est la position que nous avons adoptée chez Truth Nigeria. »

Le Nigeria est le plus grand pays du continent africain et le sixième plus grand pays du monde, avec une population d'environ 236 millions d'habitants.