Cité du Vatican, 14 juin, 2025 / 12:03 AM
Le Pape Léon XIV a déclaré que « la plus grande pauvreté est de ne pas connaître Dieu » et que le fait de l’avoir comme compagnon de route dans la vie permet de relativiser la richesse matérielle, car « nous découvrons le véritable trésor dont nous avons besoin ».
« La richesse déçoit souvent et peut conduire à des situations tragiques de pauvreté – surtout celle qui naît de l’incapacité à reconnaître notre besoin de Dieu et de la tentative de vivre sans Lui », a noté le Pontife.
Le Saint-Père a fait ces remarques dans son message publié le 13 juin par le Bureau de presse du Vatican, à l’occasion de la IXe Journée mondiale des pauvres, qui sera célébrée le dimanche 16 novembre.
Comme l’a fait le Pape François en dénonçant la mondialisation de l’indifférence, le Pape Léon a mis en garde contre le risque de « devenir endurcis et résignés » face aux nouvelles formes de pauvreté.
Il a ainsi défini la responsabilité sociale de promouvoir le bien commun, caractéristique de l’Église catholique, comme enracinée dans « l’acte créateur de Dieu, qui donne à chacun une part des biens de la terre » et, à l’instar de ces biens, « les fruits du travail humain doivent être accessibles à tous ».
Le Pontife a cité saint Augustin à ce sujet : « Tu donnes du pain à une personne affamée ; mais il vaudrait mieux que personne ne soit affamé, afin que tu n’aies pas à le donner. Tu habilles celui qui est nu, mais il vaudrait mieux que tous soient vêtus, qu’il n’y ait pas besoin de combler ce manque. »
Le Saint-Père a précisé que l’aide aux pauvres est « une question de justice avant d’être une question de charité ». Il a aussi relevé que, parfois, lorsque nous rencontrons les pauvres ou les personnes appauvries, « nous pouvons aussi avoir moins qu’avant et perdre ce qui semblait autrefois assuré : un toit, de la nourriture suffisante au quotidien, l’accès aux soins de santé et à une bonne éducation, l’information, la liberté religieuse et d’expression ».
Pour le Pontife, la Journée mondiale des pauvres vise à rappeler à l’Église que les pauvres sont « au cœur de toute notre activité pastorale », non seulement de son « œuvre caritative, mais aussi du message qu’elle célèbre et proclame ».
« Dieu a assumé leur pauvreté afin de nous enrichir à travers leurs voix, leurs histoires et leurs visages », a-t-il souligné dans ce message qu’il a signé le 13 juin, en la fête de saint Antoine de Padoue, le saint patron des pauvres.
En effet, dans ce texte, il précise que les pauvres « ne sont pas une distraction pour l’Église, mais nos frères et sœurs bien-aimés ». En ce sens, il a insisté sur le fait que « par leur vie, leurs paroles et leur sagesse, ils nous mettent en contact avec la vérité de l’Évangile ».
Le Saint-Père a souligné dans son message que les pauvres ne sont pas de simples « bénéficiaires » de la pastorale de l’Église, mais les a plutôt définis comme des « sujets créatifs » qui nous poussent « à trouver de nouvelles manières de vivre l’Évangile aujourd’hui ».
Ainsi, il a précisé que toute forme de pauvreté est un appel « à expérimenter concrètement l’Évangile et à offrir des signes efficaces d’espérance ».
Le Pape a noté que les personnes sans ressources peuvent devenir témoins d’« une espérance forte et inébranlable, précisément parce qu’ils l’incarnent au milieu de l’incertitude, de la pauvreté, de l’instabilité et de la marginalisation ».
« Ils ne peuvent pas compter sur la sécurité du pouvoir et des possessions ; au contraire, ils en sont à la merci et en sont souvent les victimes. Leur espérance doit nécessairement être cherchée ailleurs », a-t-il ajouté.
Ainsi, il a indiqué que lorsque Dieu est placé au centre comme « notre unique et première espérance », c’est alors que « nous aussi passons d’espérances passagères à une espérance durable ».
La pire discrimination subie par les pauvres est le ‘manque de soins spirituels’
Le Pontife a cité l’exhortation apostolique Evangelii Gaudium de son prédécesseur, le Pape François, qui affirme que la pire discrimination subie par les pauvres est « le manque de soins spirituels ».
« C’est une règle de foi et le secret de l’espérance : tous les biens de cette terre, les réalités matérielles, les plaisirs mondains, la prospérité économique, aussi importants soient-ils, ne peuvent combler notre cœur », a-t-il insisté.
Le Saint-Père a également médité sur la « relation circulaire » qui existe entre les trois vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité. « L’espérance naît de la foi, qui la nourrit et la soutient sur le fondement de la charité, mère de toutes les vertus. Nous avons tous besoin de la charité, ici et maintenant », a-t-il dit.
Le Pape Léon a donc affirmé que la charité est une réalité qui « nous engage et guide nos choix vers le bien commun » et a souligné que « ceux qui manquent de charité manquent aussi de foi et d’espérance ; ils volent également l’espérance à leurs frères ».
Se référant spécifiquement à l’espérance chrétienne proclamée par la Parole de Dieu, il a noté qu’elle est une « certitude à chaque étape du chemin de la vie » car elle ne dépend pas de la force humaine « mais de la promesse de Dieu, toujours fidèle ».
C’est pourquoi il a rappelé que les chrétiens, dès les débuts, ont identifié l’espérance au symbole de l’ancre, qui donne stabilité et sécurité. « Au milieu des épreuves de la vie, notre espérance est inspirée par la certitude ferme et rassurante de l’amour de Dieu, répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint. Cette espérance ne déçoit pas », a-t-il répété.
La charité est le plus grand commandement social de l’Église
Ainsi, Léon XIV a souligné que l’appel biblique à l’espérance implique « le devoir d’assumer nos responsabilités dans l’histoire, sans hésitation », en notant que « la charité est en effet le plus grand commandement social », comme l’indique le Catéchisme de l’Église catholique au n°1889.
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Le Pontife a expliqué que « la pauvreté a des causes structurelles qui doivent être abordées et éliminées. En attendant, chacun de nous est appelé à offrir de nouveaux signes d’espérance qui témoigneront de la charité chrétienne, à l’image de nombreux saints à travers les siècles ».
Pour le Pape, les hôpitaux et les écoles sont des institutions créées pour aller vers les plus vulnérables et les marginalisés, et ils « devraient faire partie des politiques publiques de chaque pays ». Toutefois, il a déploré que « les guerres et les inégalités empêchent souvent cela ».
Il a également mis en avant comme exemples concrets d’espérance : « les foyers de groupe, les communautés pour mineurs, les centres d’écoute et d’accueil, les soupes populaires, les refuges pour sans-abri et les écoles pour enfants défavorisés ».
Et il a ajouté : « Combien de ces signes silencieux d’espérance passent inaperçus et sont pourtant si importants pour dépasser notre indifférence et inspirer d’autres à s’engager dans diverses formes de bénévolat ! »
Enfin, il a appelé à promouvoir le développement de politiques visant à lutter contre « les formes de pauvreté anciennes et nouvelles, ainsi qu’à mettre en œuvre de nouvelles initiatives pour soutenir et aider les plus pauvres parmi les pauvres ».
« Le travail, l’éducation, le logement et la santé sont les fondements d’une sécurité qui ne sera jamais atteinte par les armes. J’exprime ma gratitude pour les initiatives déjà existantes, et pour les efforts démontrés chaque jour au niveau international par de nombreux hommes et femmes de bonne volonté », a-t-il déclaré.
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