vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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«Les images doivent refléter les contextes culturels », affirme le président de SIGNIS Afrique

La direction de la région africaine de l’Association catholique mondiale pour la communication, SIGNIS Afrique, a souligné la nécessité d’ancrer les icônes religieuses, les symboles et autres images dans les contextes culturels locaux afin d’en améliorer la compréhension auprès des populations.

Prenant la parole lors de la conférence organisée du 11 au 14 juin en collaboration avec l’exposition Regina Cultural and Art, le président de SIGNIS Afrique, le P. Walter Chikwendu Ihejirika, a évoqué une scène survenue dans l’archidiocèse catholique d’Owerri au Nigeria, où des jeunes ont protesté contre une statue de Jésus sans bras, illustrant les dangers liés au manque de compréhension de l’art religieux.

« Les icônes et les images sont, par nature, hautement symboliques. Elles doivent entrer en résonance avec le milieu culturel avant de pouvoir médiatiser l’expérience religieuse du peuple », a déclaré le P. Walter dans son intervention à la cathédrale du Saint-Esprit du diocèse catholique d’Enugu au Nigeria.

Revenant sur la statue sans bras de Jésus érigée à la paroisse Holy Cross d’Owerri, qui a suscité des manifestations le 28 mars, le prêtre nigérian a expliqué que les fidèles n’avaient pas saisi le message véhiculé par l’œuvre. Il a précisé que s’ils avaient su que cette statue symbolisait « que les disciples du Christ aujourd’hui sont Ses bras pour accomplir de bonnes œuvres », ils ne l’auraient pas perçue comme une mutilation de Jésus et ne s’y seraient pas opposés.

« Plus les icônes et images religieuses s’alignent avec la perception et l’histoire des peuples, plus elles sont capables de leur transmettre un sens religieux », a souligné le président de SIGNIS Afrique, insistant sur l’importance d’une inculturation adéquate dans la communication de la foi.

Pour pallier le manque de connaissance sur les icônes religieuses, le prêtre du diocèse nigérian d’Ahiara a insisté sur l’importance d’une catéchèse appropriée et continue dans les églises locales pour permettre aux fidèles de mieux comprendre le rôle des images dans la foi chrétienne.

Il a rappelé que « l’imagerie religieuse est depuis longtemps un puissant moyen pour les communautés croyantes de visualiser, incarner et interpréter le sacré ».

Intervenant sous le thème : « Symboles sacrés, identités culturelles : repenser l’iconographie dans les religions mondiales », le P. Walter a souligné que l’art religieux transcende les confessions : « Des icônes chrétiennes de la Vierge à l’arabesque islamique, des mandalas bouddhistes aux divinités hindoues, des rouleaux de la Torah aux masques ancestraux des religions africaines traditionnelles, les symboles sacrés ont façonné la conscience religieuse, préservé les traditions et renforcé l’identité communautaire. »

Dans le monde contemporain, a-t-il noté, « l’iconographie religieuse est de plus en plus réexaminée, réimaginée, voire contestée » en raison des dynamiques postcoloniales, des cultures numériques, des migrations, des interactions interreligieuses et des mouvements identitaires mondiaux.

Il a également réfléchi à la différence entre langage symbolique et conceptuel : « Le langage symbolique est riche en résonances, en rythmes, en histoires, en images et en connexions. Il nous introduit à une autre forme de comportement mental et émotionnel. » À l’inverse, « le langage conceptuel offre une représentation abstraite, limitée et figée de la réalité. »

La conférence a reçu plusieurs messages de soutien, dont celui de Mgr Fortunatus Nwachukwu, secrétaire de la Section pour la première évangélisation et les nouvelles Églises particulières du Dicastère pour l’évangélisation.

Dans son message, Mgr Nwachukwu a rappelé que les symboles sacrés ont toujours servi à exprimer l’identité, à relier au divin et à inviter à la rencontre : « Ces icônes ne sont pas de simples décorations. Ce sont des signes vivants qui portent la mémoire de la foi et ouvrent le chemin vers Dieu. »

Dans les traditions abrahamiques, « la croix proclame le Christ crucifié et ressuscité, où la souffrance devient rédemption et la mort, vie nouvelle », a-t-il poursuivi. « Les symboles ne sont pas une fin en soi. Ils nous appellent à la spiritualité qu’ils évoquent, à la morale qu’ils inspirent, à l’unité qu’ils favorisent. »

Mgr Nwachukwu a comparé les icônes aux clics numériques : « Comme un clic qui ouvre une nouvelle fenêtre, les images sacrées bien interprétées révèlent le visage de l’amour divin, la justice, la paix. Elles forment les consciences, forgent des communautés, préservent la mémoire. »

Il a exhorté les membres de SIGNIS Afrique, artistes, chercheurs et communicateurs, à être des bâtisseurs de ponts entre foi et culture. « Que cette conférence renouvelle votre passion pour servir avec clarté et compassion », a-t-il conclu.

L’événement a également reçu les encouragements de Mgr Emmanuel Adetoyese Badejo, président du Comité panafricain pour la communication sociale (CEPACS), qui a salué l’engagement de SIGNIS Afrique à promouvoir la compréhension de l’art sacré dans l’Église.

Pour sa part, la présidente de SIGNIS Monde, Helen Osman, a déclaré : « J’encourage vivement votre séminaire sur la relecture de l’iconographie et des images dans les religions mondiales. » Dans son message du 18 juin, elle a affirmé prier pour les participants, en contemplant les icônes sacrées comme « une expression de l’amour de Dieu par les talents qu’Il nous a donnés. »

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