Le pape Léon XIV, dans un message publié vendredi, a souligné que les migrants et réfugiés catholiques « peuvent devenir des missionnaires de l’espérance aujourd’hui dans les pays qui les accueillent ».
« Avec leur enthousiasme spirituel et leur vitalité, ils peuvent contribuer à revitaliser des communautés ecclésiales devenues rigides et accablées, où la désertification spirituelle progresse à un rythme alarmant », a noté le pape dans son message du 25 juillet à l’occasion de la 111ᵉ Journée mondiale du migrant et du réfugié, qui sera célébrée les 4 et 5 octobre, en coïncidence avec le Jubilé des migrants et le Jubilé des missions.
Le pontife a axé sa réflexion sur le lien entre l’espérance chrétienne et la migration, louant la foi avec laquelle les migrants « défient la mort sur les diverses routes migratoires contemporaines ».
« De nombreux migrants, réfugiés et personnes déplacées sont des témoins privilégiés de l’espérance. En effet, ils en témoignent quotidiennement par leur résilience et leur confiance en Dieu, affrontant l’adversité tout en cherchant un avenir dans lequel ils entrevoient un développement humain intégral », a-t-il déclaré.
Il a insisté sur le fait que leur présence « doit être reconnue et appréciée comme une véritable bénédiction divine, une opportunité de s’ouvrir à la grâce de Dieu, qui donne une nouvelle énergie et une espérance à son Église ».
Le Saint-Père a souligné que « dans un monde assombri par la guerre et l’injustice, même lorsque tout semble perdu, les migrants et les réfugiés sont des messagers de l’espérance. Leur courage et leur ténacité témoignent héroïquement d’une foi qui va au-delà de ce que nos yeux peuvent voir et leur donne la force de défier la mort sur les routes migratoires actuelles ».
« Les migrants et les réfugiés rappellent à l’Église sa dimension de pèlerine, en marche permanente vers sa patrie définitive, soutenue par une espérance qui est une vertu théologale », a-t-il ajouté.
Ainsi, le pape a lancé un appel à l’espérance pour « un avenir de paix et de respect de la dignité de tous » malgré les « scénarios effrayants » de « guerres, de violences, d’injustices et d’événements climatiques extrêmes ».
Commerce des armes et crise climatique actuelle
« La perspective d’une nouvelle course aux armements et du développement de nouvelles armes, y compris nucléaires, le manque de considération pour les effets néfastes de la crise climatique actuelle et l’impact des profondes inégalités économiques rendent les défis du présent et de l’avenir de plus en plus exigeants », a relevé le pontife.
Le pape Léon a mis en garde l’Église catholique contre la tentation de la « sédentarisation » et, par conséquent, de cesser d’être une civitas peregrina, puisque, comme le souligne saint Augustin dans La Cité de Dieu, le peuple de Dieu est « en marche vers la patrie céleste » ; autrement, l’Église cesse d’être « dans le monde » pour devenir « du monde ».
« Cette tentation existait déjà dans les premières communautés chrétiennes, au point que l’apôtre Paul dut rappeler à l’Église de Philippes que ‘notre citoyenneté est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ. Il transformera notre corps de misère pour le conformer à son corps glorieux, par le pouvoir qu’il a de soumettre toute chose à son autorité’ (Ph 3, 20-21) », a souligné Léon XIV.
Il a également appelé à dépasser l’individualisme, qu’il a qualifié de « menace grave » pour le « partage des responsabilités, la coopération multilatérale » et « la poursuite du bien commun ».
À ce propos, il a critiqué « la tendance répandue à ne veiller qu’aux intérêts de communautés restreintes », et souligné qu’il existe « une analogie évidente » entre les migrants et « l’expérience du peuple d’Israël errant dans le désert, affrontant tous les dangers en se confiant à la protection du Seigneur ».
Enfin, le pape Léon a exprimé son désir de confier chaque migrant, ainsi que ceux qui les accompagnent avec générosité et compassion, « à la protection maternelle de la Vierge Marie, réconfort des migrants ».
Cet article a été initialement publiée par ACI Prensa, l’agence partenaire hispanophone de CNA. Elle a été traduite et adaptée par CNA.