Kinshasa, 30 juillet, 2025 / 9:28 PM
Le bras humanitaire du diocèse catholique de Bunia, en République Démocratique du Congo (RDC), a dénoncé le massacre de civils innocents à la suite de l’attaque du 27 juillet contre la paroisse Bienheureuse Anuarite de Komanda et d'autres zones de la province de l’Ituri, avertissant que la région a été « abandonnée face à l’horreur » et que l’état de siège imposé par le gouvernement n’a pas réussi à ramener la paix et la sécurité à la population.
Dans une déclaration publiée mardi 29 juillet, Caritas Bunia se dit « profondément choquée et meurtrie » par l’escalade de la violence ciblant les civils, en particulier les communautés chrétiennes dans cette province congolaise en proie à l’insécurité, « perpétrée dans l’indifférence totale des autorités congolaises et de la communauté internationale. »
« L’Ituri saigne, l’Ituri pleure — mais l’Ituri ne mourra pas », affirme l’abbé Justin Zanamuzi dans la déclaration partagée avec ACI Afrique.
Faisant référence à l’attaque de Komanda, il ajoute : « Le 26 juillet 2025, les jeunes de la Croisade Eucharistique de la paroisse Bienheureuse Anuarite à Komanda ont célébré leur jubilé d’argent par une messe, des festivités et un temps de fraternité. Quelques heures plus tard, au petit matin du 27 juillet, vers 1h du matin, une violence barbare s’est abattue sur les jeunes restés dans l’enceinte paroissiale. »
« Attaques à la machette, coups, coups de feu, incendies criminels de commerces et de véhicules, enlèvements — Komanda a été plongée dans l’horreur. Plus de 40 civils ont été tués, la plupart de jeunes catholiques massacrés dans la salle polyvalente de la paroisse », déplore l’abbé Zanamuzi.
Il affirme que cette attaque a provoqué « une panique généralisée et un exode massif vers Bunia, Beni et Kisangani, la suspension des activités économiques et religieuses, ainsi qu’une aggravation de la crise humanitaire liée à l’afflux de personnes déplacées. »
Caritas Bunia revient également sur la série de violences qui a frappé la province de l’Ituri ces derniers temps.
« Rien qu’en juillet 2025, plus d’une centaine de personnes, dont des femmes et des enfants, ont été sauvagement assassinées dans des attaques d’une brutalité indicible », rappelle-t-il.
Le prêtre congolais évoque également la profanation, le 21 juillet, de l’église de la paroisse Saint Jean de Capistran du diocèse de Bunia par des rebelles de la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO).
Il précise que ces atrocités ont poussé Mgr Dieudonné Uringi Uuci, évêque du diocèse de Bunia, à fermer la paroisse, reportant indéfiniment sa réouverture.
L’abbé Zanamuzi affirme en outre que l’attaque du 27 juillet, attribuée aux rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF), actifs dans la région depuis plus de dix ans, « semble être un ciblage délibéré de la communauté chrétienne. »
Il estime également que cette attaque révèle « l’échec total de l’état de siège, imposé depuis quatre ans malgré l’opposition locale et sans résultats tangibles. »
« Caritas Bunia condamne fermement ce nouveau massacre, qui met une fois de plus en lumière l’inefficacité de l’état de siège. Elle dénonce également : la poursuite forcée du régime militaire, imposé contre la volonté de la population locale », déclare le directeur de Caritas Bunia.
Il appelle à la levée immédiate de « cet état de siège inefficace et rejeté, au remplacement de tous les agents militaires et policiers déployés à Komanda lors du massacre du 27 juillet et à Lopa lors des atrocités du 21 juillet, ainsi qu’à une refonte urgente des stratégies de protection des civils pour éviter de nouvelles tragédies. »
L’abbé Zanamuzi implore « tous les belligérants d’épargner les civils, victimes innocentes d’un conflit qui les dépasse. »
Il exhorte le gouvernement congolais à agir de manière décisive pour imposer la paix, et ajoute : « Leur silence et leur passivité équivalent à une complicité criminelle. » Il appelle aussi la communauté internationale à enquêter sur ces crimes et à traduire les responsables en justice.
Tout en présentant ses « condoléances les plus attristées aux familles biologiques et spirituelles des victimes, mortes en témoins de leur foi », l’abbé Zanamuzi « prie pour la miséricorde de Dieu sur l’Ituri, terre martyrisée par le sang versé quotidiennement. »
« Que leur sacrifice nous inspire à poursuivre le combat pour la justice et la paix », ajoute-t-il.
L’abbé Zanamuzi invite le peuple de Dieu dans la province de l’Ituri à « rester uni, car l’unité fait la force. ‘Diviser pour régner’ reste la stratégie des ennemis de la paix. Rejetons fermement la haine, la division et la manipulation politique. Cultivons une solidarité communautaire plus forte que jamais. »
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