Abuja, 30 juillet, 2025 / 8:29 PM
La Cardinal Onaiyekan Foundation for Peace (COFP) au Nigeria célèbre son 15e anniversaire avec un appel renouvelé à un leadership courageux et à un engagement des jeunes en faveur de la paix sur un continent marqué par l’insécurité croissante et des divisions profondes.
Dans le cadre de cette célébration, la fondation a organisé un dîner d’accueil le mardi 29 juillet pour sa huitième cohorte de « fellows de la paix ».
En marge de cet événement, le cardinal John Onaiyekan a partagé avec ACI Afrique à la fois son espoir et ses préoccupations quant à l’état de la paix en Afrique :
« Je ressens une grande joie et une profonde gratitude alors que nous inaugurons cette 8e cohorte, un moment particulièrement significatif puisqu’il coïncide avec les 15 ans de notre fondation, dédiée à bâtir des ponts de paix, promouvoir le dialogue et former des leaders à travers toute l’Afrique. »
Le cardinal nigérian a toutefois déploré la montée de l’extrémisme violent, de la misère économique et des divisions ethniques et religieuses, en particulier dans son pays natal, le Nigeria :
« Nous vivons une époque troublée. Les communautés sont souvent déplacées, la confiance s’effrite, et l’espoir devient fragile. »
« Honnêtement, si nous comparons notre situation actuelle à celle d’il y a dix ans, il est difficile de dire que nous avons vraiment progressé », a-t-il déclaré.
Face à ces défis, il a souligné l’importance d’un leadership courageux et de la paix portée par les jeunes :
« Cette formation est une vocation sacrée pour devenir des acteurs de changement. Nous ne formons pas seulement des experts, nous formons des leaders capables de construire des ponts, de favoriser la réconciliation et d’inspirer un changement inclusif et durable. »
Le cardinal émérite de l’archidiocèse d’Abuja a insisté :
« L’espoir est peut-être fragile, mais il n’est pas mort. Je le vois chaque jour chez ceux qui refusent d’abandonner, dans les communautés qui luttent encore pour l’unité, et surtout chez les fellows de cette fondation. »
Le programme de bourses COFP forme de jeunes Africains au dialogue, à la réconciliation et à la consolidation de la paix. Cette année, un nombre record de 2 023 candidatures a été reçu, dont plus de 300 en dehors du Nigeria. Seuls 35 fellows ont été sélectionnés.
« Cela montre à quel point ce programme est pertinent. La demande d’initiatives crédibles pour la paix augmente. Mais cela signifie aussi que nous devons trouver des moyens de nous développer », a déclaré le cardinal.
Il a appelé à un soutien accru au niveau local :
« C’est notre programme, pour nos défis, pour notre avenir. La durabilité passe par une culture du don au sein de nos communautés. »
Il a également salué les partenaires du programme, dont Catholic Relief Services (CRS), la Hilton Foundation, l’Université Veritas d’Abuja et la Banque Islamique, soulignant la nature inclusive et interconfessionnelle de la fondation.
Les anciens fellows, appelés CANEP (Cardinal Onaiyekan Foundation for Peace Africa Network of Peacebuilders), sont aujourd’hui actifs sur le terrain, dans les zones de conflit, menant des dialogues interreligieux et des projets de paix locaux.
S’adressant aux nouveaux participants, le cardinal les a exhortés :
« Leur parcours commence ici. Qu’ils l’embrassent avec passion, humilité et ouverture d’esprit. Le chemin ne sera pas facile, mais ils grandiront, se transformeront et inspireront d’autres. Ils sont les porteurs d’une nouvelle vision pour l’Afrique. »
« C’est la raison pour laquelle nous croyons au pouvoir du dialogue. Nous croyons en la résilience de notre peuple et au potentiel de leadership présent en chacun. »
Lors de la même cérémonie, le Nonce apostolique au Nigeria, Mgr Michael Francis Crotty, a rappelé l’importance de la justice dans la quête d’une paix durable :
« Sans justice, il ne peut y avoir de paix. Là où règne l’injustice, la paix est absente. »
Il a encouragé les jeunes fellows à se considérer non seulement comme artisans de paix, mais aussi comme défenseurs de la justice :
« La tâche de bâtir une Afrique pacifique repose sur vos épaules. »
Le nonce a exprimé l’espoir que chaque participant devienne un catalyseur de changement :
« Votre expérience aura un impact au-delà de vous-mêmes. Vous influencerez et transformerez les vies que vous rencontrerez. C’est ainsi qu’une seule personne peut faire la différence. »
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