Johannesburg, 09 août, 2025 / 8:44 PM
L'Évêque chargé des jeunes au sein de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique australe (SACBC) a exprimé son inquiétude face à la surestimation des performances académiques dans le système éducatif sud-africain, estimant qu’elle entrave la formation des enfants scolarisés et les éloigne de l'Église.
Dans une interview vidéo publiée par la SACBC le mercredi 6 août, Mgr Siphiwo Devilliers Paul Vanqa déclare que la pression académique excessive, qui oblige les élèves à aller à l’école même les week-ends, compromet les efforts de l'Église pour offrir aux enfants une formation continue.
« C’est une situation très douloureuse dans laquelle nous nous trouvons, en tant que responsables de l'Église, en tant que parents et en tant que leaders communautaires », a déclaré Mgr Vanqa.
Il a ajouté : « Nos enfants passent tellement de temps à l'école qu'ils n'ont pas l'occasion de découvrir qu'ils peuvent établir un lien entre Dieu et leur propre vie. »
« Dieu a été mis de côté », affirme ce membre de 70 ans de la Société de l’Apostolat Catholique (SAC), avertissant que l’attention est uniquement portée sur la réussite, « sans aucune considération réelle pour la formation de la personne dans sa globalité. »
Le manque de fondement spirituel nécessaire à une vie holistique, a affirmé Mgr Vanqa, Évêque du diocèse catholique de Queenstown en Afrique du Sud, pousse les jeunes à perdre « le sens de l’humanité et de la prévoyance. »
Il a ajouté que les jeunes « ont aussi perdu leur dimension divine, car ils ne reçoivent plus d’enseignement spirituel ou catéchétique comme c’était le cas auparavant. »
Le membre de la SACBC a noté que le contexte a changé à tel point que certains enseignants se contentent de « remplir leurs classes », gardant les enfants là « parfois simplement pour encaisser les frais de scolarité, sans semer aucune graine de foi en eux. »
« Nos enfants souffrent à cause de cela, et cela ne nous aide pas beaucoup en tant qu'Église, car lorsqu'ils perdent ce lien spirituel à la maison, et qu’ils ne le retrouvent pas non plus à l’école, il reste un vide important », a-t-il souligné, rappelant que les enseignants apprenaient autrefois aux enfants à prier à l’école.
Il a déclaré : « Nous avons appris à prier à l'école, mais aujourd'hui, ce n’est souvent plus le cas, beaucoup d'enseignants ne prient pas du tout. »
Le dirigeant catholique sud-africain, dont le ministère épiscopal a débuté en mai 2021, a observé que même dans certaines écoles catholiques aujourd’hui, « on ne trouve plus d’Angelus, plus de prière du matin, parce que le gouvernement semble vouloir faire disparaître ce genre de choses. »
Pour lui, l'absence d’espace pour l'éducation pastorale et la prière dans les écoles est en train de « détruire la foi de nos jeunes », et des mesures urgentes doivent être prises pour remédier à la situation.
« Nous devons faire quelque chose, même à petite échelle, mais nous devons commencer à agir », a-t-il affirmé, partageant ensuite quelques initiatives que l’Église pourrait adopter pour soutenir la formation des enfants face à ces défis imminents.
Évoquant son diocèse épiscopal où l'on n’attend pas le week-end pour offrir des cours de catéchisme, Mgr Vanqa a indiqué qu'ils permettaient aux enfants de venir chaque vendredi pour une heure de catéchisme à la cathédrale ou dans les églises.
Dans certaines paroisses, a-t-il ajouté, il a fallu demander à toute personne présentant un enfant pour recevoir les sacrements du baptême ou de la confirmation de participer à la catéchèse, dans le but d'encourager l’implication des parents et de reconnaître leur rôle dans la formation des enfants à la maison.
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