vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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Cameroun : actes « anti-évangile » avant la présidentielle 2025, un archevêque appelle à la fraternité

Mgr Samuel Kleda de l’Archidiocèse catholique de Douala au Cameroun a dénoncé ce qu’il qualifie « d’actes anti-évangile », notamment la corruption et la mauvaise gouvernance, qui, selon lui, provoquent le mécontentement des Camerounais à l’approche de l’élection présidentielle d’octobre 2025.

Dans sa lettre pastorale partagée avec ACI Afrique le mardi 12 août, Mgr Kleda affirme que la nation centrafricaine est « secouée par de multiples maux qui affectent toutes les couches sociales » et a grand besoin de paix, de justice et de réconciliation, surtout pendant cette période électorale.

« Le malaise qui ronge actuellement notre pays, et qui provoque un large mécontentement dans le cœur des citoyens en ce pré-campagne électorale, trouve ses racines dans les actes anti-évangile qui sont institués dans la gestion de notre pays », écrit-il.

Outre la corruption et la mauvaise gouvernance, l’Archevêque pointe l’absence de démocratie, la pauvreté et le chômage généralisés, l’immigration illégale, le mauvais état des routes, la difficulté d’accès à l’eau et à l’électricité comme des facteurs de mécontentement.

Il mentionne également la « gestion nébuleuse du pétrole », les injustices dans le secteur minier et la crise sécuritaire dans le nord du pays.

« Ces maux, si souvent dénoncés, pervertissent les relations entre les citoyens et ceux au pouvoir, et donnent lieu à des abus de pouvoir et à l’injustice », affirme le prélat.

Face à ces dérives, l’Archevêque souligne que « notre pays a soif de justice sociale exprimée par le respect des droits de l’homme et le développement de tout ce qui permet aux personnes de s’épanouir et de réaliser leur vocation ».

Concernant la mauvaise gouvernance et la corruption, Mgr Kleda note : « Nous avons dénoncé à plusieurs reprises la corruption dans notre pays sans qu’aucune action effective ne soit prise par les autorités pour l’éradiquer. »

« Aujourd’hui, il faut reconnaître que notre pays, le Cameroun, est gangrené par le phénomène grave de la corruption », ajoute-t-il, précisant que ce vice touche tous les domaines de la vie sociale, y compris l’administration, l’éducation, les finances, les marchés publics, l’armée, la police, la gendarmerie, la justice, la religion et la santé publique.

La corruption au Cameroun ne se limite pas au pillage des ressources publiques : elle est aggravée par le train de vie exponentiel des membres du gouvernement, au détriment de la majorité des citoyens qui, selon lui, souffrent de la faim.

« La conséquence est que la corruption paralyse le fonctionnement même de l’État, crée l’injustice et l’inégalité au sein de la population et plonge toute la société dans le désespoir face à un avenir incertain et hypothéqué », avertit-il.

Pour lutter contre la corruption et la mauvaise gouvernance, Mgr Kleda appelle à la « conscience de ceux qui sont au pouvoir et de leurs soutiens directs ou indirects, passifs ou actifs, afin de s’attaquer à tous ces maux qui contribuent à détruire le Cameroun et hypothèquent l’avenir de millions de personnes, en particulier des jeunes ».

En l’absence de démocratie, le chef de l’Église catholique souligne la nécessité du dialogue, « un pilier fondamental de la démocratie ». Il avertit : « Si les acteurs politiques ne s’engagent pas dans le dialogue, cette praxis ne pourra produire de bons résultats. »

« Une démocratie où les acteurs politiques sont méprisés, intimidés ou emprisonnés est vouée à l’échec », ajoute-t-il, précisant : « Par la démocratie, nous avons le devoir de consolider la coexistence pacifique, à un moment où certains accentuent l’isolement identitaire ».

Alors que le pays se prépare pour les élections présidentielles d’octobre, Mgr Kleda appelle les Camerounais à s’engager pour construire un avenir commun fondé sur la justice, la fraternité et l’amour.

Reconnaissant la pauvreté et le chômage comme des « signes évidents d’une économie en déclin », l’Archevêque déplore que le nombre de chômeurs « augmente dangereusement chaque année ».

Pour y remédier, il exhorte les dirigeants du pays à « respecter et appliquer la notion de bien commun », expliquant : « Cela signifie qu’ils doivent tout faire pour que les richesses du pays profitent à tous ses citoyens ».

« Le travail est un droit absolu et une nécessité pour chaque personne. Il lui permet de réaliser sa vocation, de participer au développement de la société et d’être au service des autres », affirme-t-il.

Dans sa lettre, Mgr Kleda aborde également l’immigration illégale qui, selon lui, « prive notre pays de jeunes intelligents et qualifiés, de scientifiques, d’ingénieurs et de professionnels de santé qui partent vers des pays offrant de meilleures conditions de vie et de travail ».

Il déplore que dans un contexte d’injustice généralisée, le recrutement se fasse sur la base de recommandations, au détriment de ceux qui n’ont aucun lien avec le gouvernement.

L’Archevêque dénonce également le mauvais état des routes, qui a un impact considérable sur le développement, car presque toutes les zones agricoles sont enclavées. « Nos routes sont également marquées par des nids-de-poule et des fissures béantes, causant de nombreux accidents mortels », ajoute-t-il.

Il précise que le niveau de couverture en eau potable reste loin d’être satisfaisant, malgré le potentiel hydraulique important du pays.

Face à tous ces défis, y compris les injustices dans les zones minières et l’insécurité dans le nord, Mgr Kleda affirme que c’est son « devoir pastoral d’appeler à un réveil général de tous les acteurs sociaux afin de réconcilier les cœurs et de normaliser la vie sociale en empruntant de nouveaux chemins ».

Pour y parvenir, il insiste : « Chaque Camerounais doit s’engager à faire sa part dans la lutte contre les nombreux maux qui détruisent le pays ».

(L'histoire continue ci-dessous)

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« J’invite toutes les personnes de bonne volonté à changer de mentalité et d’attitude, à opérer une profonde transformation intérieure, à suivre un nouveau chemin et à renouveler nos vies afin que nous puissions être des ‘faiseurs de paix’ », conclut-il.

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