Nairobi, 20 août, 2025 / 9:23 PM
La fondation pontificale et caritative catholique, Aide à l’Église en Détresse (AED) Internationale, a exprimé son inquiétude face à la montée de l’extrémisme religieux en Afrique, avec des cas de persécution apparaissant dans des pays historiquement pacifiques.
Le Rapport sur la Liberté Religieuse (RLR) 2025 de l’AED met en évidence la République Démocratique du Congo (RDC), en Afrique centrale, comme l’un des pays qui commencent à subir une augmentation des attaques djihadistes, rejoignant ainsi des pays comme le Nigeria où la persécution des chrétiens est la plus élevée au monde. Un autre pays qui suscite une grande inquiétude dans le rapport de l’AED est le Burkina Faso.
Dans une interview publiée par l’AED avant le lancement du RLR prévu pour le 21 octobre, la rédactrice en chef du rapport a souligné que l’Afrique est le continent qui suscite le plus d’inquiétudes concernant l’aggravation de l’extrémisme religieux.
« L’un des continents où la situation, en particulier au cours des dernières décennies, s’est réellement aggravée est l’Afrique, où nous voyons que l’extrémisme religieux s’est considérablement développé », a déclaré Marta Petrosillo dans l’entretien publié le mardi 19 août.
Elle ajoute : « Nous voyons de nombreux groupes djihadistes perpétrer de plus en plus d’attaques, y compris dans des pays où les relations interreligieuses n’étaient pas problématiques. Prenons l’exemple de la République Démocratique du Congo. Historiquement, il n’y avait pas de problèmes entre les communautés religieuses, et le pays est majoritairement chrétien, mais nous venons d’assister à une attaque majeure contre des fidèles chrétiens. »
« C’est certainement quelque chose qui se propage dans de nombreuses régions d’Afrique, et cela tend à passer d’un pays à l’autre », poursuit Mme Petrosillo, en soulignant également le cas du Burkina Faso, un pays qui, dit-elle, il y a dix ans, ne figurait pas parmi les pays les plus préoccupants.
Aujourd’hui, affirme-t-elle, le Burkina Faso « est malheureusement l’un des endroits du monde où les attaques djihadistes sont les plus nombreuses ».
L’AED publie le RLR tous les deux ans. La première édition remonte à 1999, avec pour objectif de sensibiliser et de rendre compte des violations de la liberté religieuse.
Ce qui rend le rapport de l’AED particulier, explique Petrosillo, c’est qu’il s’agit du seul rapport produit par une ONG qui couvre la situation de tous les pays du monde et de toutes les confessions religieuses.
Elle précise que pour l’AED, il est essentiel que la liberté religieuse soit garantie à tous « parce que si elle est refusée à un groupe, tôt ou tard, elle sera également refusée aux autres ».
Selon Petrosillo, il existe trois types de persécution religieuse. Elle cite la persécution perpétrée par l’État, la persécution causée par l’extrémisme religieux, comme les groupes djihadistes, et une troisième forme de persécution religieuse liée au nationalisme ethnico-religieux.
Interrogée pour savoir si la liberté religieuse s’est améliorée ou détériorée dans le monde depuis le dernier rapport, la rédactrice en chef du RLR répond : « Depuis le début du RLR, la situation a eu tendance à se détériorer, et malheureusement, c’est la tendance attendue pour cette prochaine édition, en particulier dans certaines régions du monde. »
Petrosillo reconnaît qu’il existe un certain risque que des pays se montrent mécontents de la couverture qui leur est accordée dans le RLR et se vengent des communautés religieuses.
« Le RLR est un miroir, toujours factuel et objectif dans l’évaluation de la situation et c’est très important. Nous faisons clairement référence à des sources pour chaque incident rapporté », dit-elle, ajoutant : « Bien sûr, il y a un risque de représailles, mais nous ne pouvons pas rester silencieux, et je crois fermement que c’est la voie pour faire évoluer les choses. »
Elle conclut en rappelant que la persécution est une réalité pour des centaines de millions de personnes dans le monde entier, ajoutant : « Il est important d’avoir une journée dédiée aux victimes de ce type de violence, pour sensibiliser, car les violations de la liberté religieuse affectent et causent des souffrances à de nombreuses personnes, même s’il existe parfois une tendance à négliger ce phénomène. »
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