La participation des femmes aux petites communautés chrétiennes en Afrique est « énorme » : une théologienne kenyane

Nairobi, 07 septembre, 2025 / 9:57 PM

Les femmes continuent de jouer un rôle central dans l'évangélisation en Afrique grâce à leur appartenance et à leur participation aux petites communautés chrétiennes (PCC), où elles constituent la majorité des membres et des responsables, a observé une théologienne catholique au Kenya.

S'exprimant lors de la deuxième Conférence des théologiennes africaines, qui s'est tenue du 2 au 6 septembre à Nairobi, le professeur Philomena Mwaura a reconnu la participation des femmes aux PCC en tant qu'évangélisatrices, la qualifiant d'« énorme ».

« Dans les petites communautés chrétiennes, qui sont désormais acceptées comme une nouvelle façon d'être Église, la présence et les activités des femmes en tant qu'évangélisatrices sont énormes », a déclaré la membre du Cercle des théologiennes africaines engagées (CCAWT) le 2 septembre à l'université Hekima (HUC).

Elle a ajouté : « Les femmes sont majoritaires dans les petites communautés chrétiennes, et la plupart des postes de direction leur sont confiés. »

« Ces petites communautés chrétiennes ont offert aux femmes des occasions propices pour vivre leur foi chrétienne de manière plus engagée », a déclaré le professeur Mwaura, soulignant qu'une grande partie de la population féminine est également très active dans les associations de femmes catholiques et dans d'autres confréries à travers le continent africain.

Ces associations, a-t-elle souligné, constituent des systèmes de soutien spirituel, social et économique essentiels pour les femmes catholiques et contribuent grandement à la vie de l'Église.

« Les associations offrent aux femmes la possibilité de témoigner de l'Évangile et de devenir des témoins vivants dans les domaines où leur présence se fait sentir, en particulier dans la lutte pour l'autonomisation des femmes, la promotion de la dignité humaine et la recherche de la justice et de la paix », a-t-elle souligné.

Bien que le phénomène du rassemblement des femmes vise à orienter l'action de l'Église vers le renouveau et le service, en encourageant la découverte et le partage de l'expertise professionnelle des femmes dans le cadre d'initiatives interconfessionnelles, le professeur Mwaura a observé que « l'égalité des femmes » est loin d'être atteinte.

Elle a déclaré : « Malgré toutes ces nobles réalisations, l'ironie de la situation est que l'égalité des femmes en termes de valeur, d'égalité avec les hommes, de dignité humaine et d'émancipation potentielle au sein de l'Église est encore loin d'être atteinte. »

Selon elle, l'Église continue d'être façonnée par des structures définies par les hommes, renforçant le patriarcat par la distinction des rôles et l'exclusion pure et simple des femmes de certains postes de direction.

« Les femmes peuvent être membres des conseils pastoraux et diocésains, mais elles ont peu accès à la participation au cœur même de l'Église, là où sont délibérées les décisions qui affectent leur vie et la mission de l'Église », a déclaré la théologienne kenyane.

Dans son discours liminaire, le professeur Mwaura a également souligné la participation des femmes membres des instituts de vie consacrée et des sociétés de vie apostolique (ICLSAL), les décrivant comme « les plus visibles » au sein de l'Église en Afrique.

Les religieuses sont connues pour leur « fidélité et leur fiabilité dans leur engagement public envers la cause du Christ », a-t-elle déclaré, ajoutant qu'elles incarnent la mission de l'Église, même dans les régions les plus reculées du continent, à travers leurs divers engagements.

« Elles viennent en aide aux pauvres et aux marginalisés d'une manière qui rend l'Église visible, reconnaissable et crédible ; mais la vie religieuse des femmes comporte également des défis », a déclaré la théologienne kenyane lors de la conférence de cinq jours qui s'est achevée le 6 septembre.