Accra, 22 septembre, 2025 / 4:53 PM
Le coordinateur de la Justice, Paix et Intégrité de la Création (JPIC) au Ghana a dénoncé les gouvernements successifs du pays pour avoir appliqué « deux poids, deux mesures » dans la lutte contre l’exploitation minière illégale.
Dans sa réflexion publiée le 19 septembre, le Père Nicholas Nibetol Aazine déplore que, au début de leurs mandats, les gouvernements ghanéens promettent d’agir contre le fléau appelé galamsey, pour finalement « minimiser » le problème, laissant causes et effets inchangés.
« Les doubles standards des gouvernements successifs ont transformé le galamsey en un stratagème politique », affirme le Père Nibetol, expliquant qu’au pouvoir, le gouvernement dirigé par le Président John Dramani Mahama semble ignorer l’état d’urgence qu’il prônait dans l’opposition.
Selon lui, cette situation a permis à l’exploitation minière illégale de continuer, polluant les rivières, augmentant la turbidité de l’eau et maintenant des milliers de jeunes impliqués « voracement » dans cette pratique.
Le Père Nibetol rappelle que, dans l’opposition, les autorités demandaient des mesures drastiques ; une fois au pouvoir, elles minimisent la crise, arguant qu’un état d’urgence nuirait aux près de 4 millions d’habitants des zones minières.
Le 15 septembre, la Conférence des évêques catholiques du Ghana (GCBC) avait exprimé son inquiétude face à l’expansion du galamsey et exhorté le gouvernement à déclarer l’état d’urgence dans les « zones minières » pour mieux lutter contre ce fléau.
Qualifiant le galamsey de « cancer », les évêques ont insisté sur le fait qu’un état d’urgence permettrait des interventions extraordinaires : couvre-feux, sécurisation des terres détruites, démantèlement des réseaux criminels, et lutte contre la complicité administrative.
Ils ont rappelé que Dieu a confié à l’homme la garde de la terre et que « profaner la création par le galamsey n’est pas seulement un tort au prochain, c’est un grave péché contre Dieu Lui-même, Créateur et Propriétaire de tout ».
Le Conseil national des laïcs catholiques du Ghana (NCLC) a appuyé cet appel, affirmant que les communautés locales subissent directement les conséquences : sources d’eau empoisonnées, terres agricoles détruites, enfants abandonnant l’école pour travailler dans des mines dangereuses.
Le Père Nibetol explique que le galamsey est né comme un moyen de survie pour les jeunes vivant près des sites miniers, mais que l’ampleur actuelle, aggravée par le chômage et la mauvaise situation économique, cause des dommages environnementaux et sanitaires considérables.
Il dénonce également l’implication de puissants acteurs — politiciens, chefs locaux, ressortissants étrangers, pasteurs, riches Ghanéens à l’étranger et groupes criminels organisés — qui financent et protègent ces activités.
Malgré les appels de l’Église et de la société civile, dont la « marche de prière environnementale » organisée par l’archidiocèse catholique d’Accra le 11 octobre 2024, le gouvernement dirigé par Mahama n’a pris aucune mesure.
Le Père Nibetol souligne que le galamsey constitue une menace pour la sécurité nationale et expose notamment femmes enceintes et enfants aux risques graves, tandis que les communautés proches des sites miniers manquent d’eau potable.
Il rappelle que la création est confiée à l’homme pour en prendre soin, et non pour l’exploiter : « Trop souvent, nous oublions que le reste de la création existait avant l’humanité, et Dieu l’a déclarée bonne. Nos vies dépendent les unes des autres et de l’environnement. »
En conclusion, le coordinateur de la JPIC et représentant de VIVAT International au Ghana appelle à unir les forces avec d’autres groupes de plaidoyer pour intensifier la lutte contre le galamsey : « Le message est clair : le galamsey doit cesser et être remplacé par des pratiques minières durables et réglementées. Les arbres supplient, les oiseaux implorent, les rivières sont épuisées et des vies humaines sont en danger. Agissons maintenant avant que le galamsey ne nous détruise. »
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