vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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« Biodiversité de l’Angola détruite » : un évêque alerte sur la déforestation et le braconnage près de la Zambie

Mgr Martín Lasarte Topolansky du diocèse catholique de Lwena, en Angola, a exprimé son inquiétude face à la destruction croissante de l’environnement dans l’est du pays, en particulier dans les zones frontalières avec la Zambie, où l’exploitation illégale du bois et le braconnage affectent gravement la population.

Dans un entretien accordé à ACI Afrique le lundi 22 septembre, Mgr Lasarte a décrit la dévastation qu’il a constatée lors d’une visite pastorale de 21 jours à travers les communautés de l’est du Moxico.

« C’est le cœur lourd que je vois l’abattage d’arbres précieux et la disparition d’animaux qui font partie de notre patrimoine environnemental. Nous assistons à un véritable pillage de ce qui appartient au peuple angolais », a-t-il confié à ACI Africa.

Le religieux uruguayen, membre des Salésiens de Don Bosco (SDB), a souligné que cette exploitation illégale se déroule dans l’impunité : « Malheureusement, nos forêts sont exploitées illégalement par des citoyens étrangers qui franchissent la frontière. Ce que nous voyons est dévastateur. Des arbres rares sont abattus, du bois est exporté clandestinement, et la faune disparaît. »

Mgr Lasarte a détaillé son parcours dans les municipalités de Nana Candundo, Caianda, Loua, Cazombo et Macondo.

« J’ai vu des arbres centenaires de Mussivi abattus, des traces fraîches de tracteurs et de camions venant clairement de Zambie. Du côté angolais, il n’existe pas de routes pour ces véhicules. L’origine est évidente », a-t-il expliqué.

Le prélat catholique a averti que de nombreuses espèces animales en Angola — dont l’antilope Palanca noire géante, les éléphants, les rhinocéros — ainsi que des plantes comme le Welwitschia mirabilis et les arbres de Mussivi sont menacés.

« Beaucoup de ces espèces sont abattues sans discernement. J’ai vu du bois de Mussivi prêt à être transporté. Des animaux protégés, comme les sangliers et les antilopes, continuent de disparaître. La biodiversité de l’Angola est détruite sous nos yeux », a-t-il déploré.

Il a indiqué que la majorité des auteurs de ces crimes seraient probablement des Zambiens profitant de la faiblesse du contrôle local.

Il a également dénoncé les dégâts causés par les feux incontrôlés, qualifiant ces incendies de fléau national : « Des milliers d’hectares sont détruits chaque année. C’est de l’autodestruction », a-t-il regretté.

L’évêque a présenté les efforts du diocèse pour lutter contre la dégradation de l’environnement, notamment des projets d’agroforesterie, des initiatives d’apiculture et l’engagement communautaire en faveur de la restauration des terres dégradées et de pratiques durables.

« Nous voulons enseigner aux communautés à protéger les forêts afin qu’elles puissent en tirer des bénéfices », a déclaré Mgr Lasarte, soulignant la pauvreté extrême de la région, le manque d’infrastructures et l’absence d’accès à l’éducation et aux soins de santé.

« Dans certaines zones, les habitants n’ont jamais vu de voiture, et les écoles ainsi que les services médicaux sont presque inexistants. C’est une atteinte à la dignité humaine », a-t-il affirmé.

En plaidant pour la préservation culturelle, l’évêque a insisté sur l’importance de l’enseignement dans les langues locales comme le Lundandembo, le Luvale et le Tchokwe, qui portent, selon lui, une sagesse ancestrale et des visions du monde à protéger.

Il a appelé le gouvernement angolais à agir de toute urgence pour préserver ce patrimoine : « Les autorités doivent faire respecter les règlements frontaliers, appliquer des lois environnementales plus strictes, et investir dans l’éducation, la santé, les routes et la protection de l’environnement. Les citoyens doivent aussi se comporter en gardiens de notre maison commune. Cette terre est un don de Dieu, et nous devrons rendre compte de la manière dont nous la traitons. »

Mgr Lasarte a rappelé qu’au cours de ses 35 années passées en Angola, il avait constaté le grave sous-développement des communautés orientales, soulignant la nécessité d’un développement durable à la fois environnemental et social, accompagné d’un renforcement culturel et éducatif.

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