Nairobi, 14 octobre, 2025 / 6:55 PM
L’archevêque de l’archidiocèse catholique de Kisumu, au Kenya, a exprimé sa préoccupation face à l’influence croissante du paganisme dans le pays d’Afrique de l’Est.
Dans son homélie prononcée lors de la première journée de la rencontre de l’Association kenyane des animateurs des vocations (KAVA), Mgr Maurice Muhatia Makumba a souligné les changements moraux et culturels qui traversent la société, exhortant les animateurs des vocations à rester vigilants face aux formes modernes de paganisme qui se propagent parmi les jeunes du pays.
Mgr Muhatia a cité les idéologies LGBTQ+, le matérialisme, la sécularisation et le féminisme parmi les nouvelles formes de paganisme. Il a encouragé les animateurs à demeurer fidèles à la vérité et à ne pas céder à la promotion croissante de cultures étrangères négatives au Kenya.
« Mes frères et sœurs, ne pliez pas. Ne prêchez pas l’Évangile du compromis. Le niveau de matérialisme est élevé. La sécularisation atteint des sommets. Nos jeunes hommes et femmes sont exposés à cette réalité. Ils sont habitués à la mentalité du supermarché : on choisit ce que l’on veut et on rejette ce que l’on ne veut pas. Nous devons en être conscients », a déclaré l’archevêque Muhatia, lundi 13 octobre, au Centre de retraite et de conférences Dimesse à Nairobi.
L’archevêque a invité les animateurs des vocations à être conscients des influences mondiales négatives qui façonnent aujourd’hui la vie des jeunes afin d’assurer un accompagnement efficace.
« Nos jeunes hommes et femmes sont influencés par ce qui se passe dans le monde entier à cause d’un petit appareil dans leur poche appelé téléphone portable. Ils savent ce qui se passe. Lorsqu’ils viennent demander à rejoindre votre institut ou votre diocèse, ils connaissent déjà beaucoup de choses, car ils sont exposés à trop de choses », a-t-il expliqué au cours de l’événement de sept jours qui s’achève le samedi 18 octobre.
En accueillant les jeunes candidats, les instituts religieux doivent commencer à les modeler, à redéfinir et à réorienter leurs aspirations vers ce qu’ils désirent devenir, a poursuivi l’archevêque, avant de lancer cet appel : « Malgré tout ce qui se passe dans la société, et à cause de la responsabilité que l’Église a placée sur vos épaules, je vous en prie, ne prêchez pas un Évangile du compromis. »
Le prélat kényan a exhorté les animateurs des vocations à rester concentrés sur leur mission, leur rappelant qu’ils œuvrent pour l’Église universelle, et non seulement pour leurs congrégations ou diocèses respectifs.
« Restez concentrés sur l’animation vocationnelle. Vous animez les vocations pour l’Église catholique universelle, pas seulement pour votre institut, pas seulement pour votre diocèse », a-t-il insisté, ajoutant : « Vous devez être sensibles à ce qui se passe dans la société autour de nous. Les changements se produisent très rapidement. »
L’ordinaire local de Kisumu a appelé les animateurs à faire preuve de prudence dans le choix des candidats à la vie religieuse, rappelant que « tous les jeunes viennent du même bassin social ».
Mgr Muhatia les a exhortés à exercer le discernement dans l’accompagnement des candidats à la vie religieuse : « Vos yeux doivent être attentifs. Des yeux de foi. Des yeux de discernement. Ce que vous introduisez dans votre institut, discernez-le. N’ayez pas peur s’ils disent que c’est pendant votre mandat qu’il y a eu peu de vocations. C’est pire s’ils disent que c’est pendant votre mandat qu’ils ont reçu les pires vocations. »
Il a rappelé aux animateurs la gravité de leur responsabilité : « Vous avez reçu une immense responsabilité. Ne la banalisez pas. Elle est immense, car c’est le point de départ. En matière de vocation, si l’on se trompe au départ, il est très difficile de corriger à l’arrivée. Aidez l’Église à discerner. »
Il a souligné la nécessité d’un examen spirituel et moral approfondi, notant que certains candidats arrivent avec « des idées étranges » sur la foi et la sexualité humaine.
« Certains jeunes qui viennent à nous ont encore des idées étranges. Certains sont innocents, d’autres ont simplement des idées naïves qui se raffineront avec le temps, mais d’autres sont déjà très tordus. Ils ont commis des choses terribles », a-t-il confié lors de la rencontre de la KAVA, organisée sur le thème : « Avec espérance, jetez le filet du bon côté » (Jean 21, 6).
« Vous devez avoir un regard précis, capable de distinguer celui qui est simplement naïf et qui finira par affiner ses idées », a-t-il ajouté.
Concernant la montée du paganisme au Kenya, Mgr Muhatia a invité les membres de la KAVA à imiter le prophète Jonas, qui a prêché aux païens de Ninive.
Il a relevé que le paganisme ne se propage pas seulement dans les communautés, mais aussi au sein des églises : « Même parmi ceux que nous considérons comme membres de notre Église, qui viennent à la messe chaque dimanche, qui participent aux petites communautés chrétiennes, on peut encore détecter des éléments de paganisme en eux », a-t-il observé.
L’archevêque kényan s’est dit préoccupé par la recrudescence du paganisme « qui s’infiltre à nouveau dans la communauté chrétienne », affirmant que l’animation vocationnelle doit rester dynamique.
« Le matériau avec lequel nous travaillons aujourd’hui pour l’animation des vocations n’est plus le même qu’il y a trente ans. Nous ne devons pas être aveugles à cette vérité et à cette réalité. La société parle, et elle parle très bruyamment », a conclu Mgr Muhatia.
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