Abuja, 20 octobre, 2025 / 11:25 AM
Mgr David Ajang du diocèse catholique de Lafia au Nigeria a exprimé son inquiétude face à l’augmentation du nombre d’enfants des rues et à la montée de la violence parmi eux, avertissant que la situation constitue un risque pour la sécurité dans son diocèse.
S’exprimant à ACI Afrique lors de l’ordination de cinq prêtres catholiques pour son diocèse, Mgr Ajang a critiqué le gouvernement nigérian pour sa négligence envers la jeunesse, affirmant que la croissance de la population de jeunes sans éducation ni occupation menace la cohésion sociale et la stabilité à long terme du pays.
« Ces derniers temps, la violence semble s’intensifier dans la ville de Lafia. Parfois, on ne se demande pas comment nous en sommes arrivés là, mais la vérité est que nous avons plus d’enfants errant dans les rues que jamais auparavant », a déclaré Mgr Ajang à ACI Afrique le 18 octobre.
Il a ajouté : « Beaucoup de ces enfants ne vivent pas avec leurs parents, et leur nombre continue d’augmenter. »
Mgr Ajang a averti que le désespoir des jeunes abandonnés les rend vulnérables au recrutement criminel.
« Il y a une lutte pour la survie en chacun de ces jeunes, donc tout ce qu’il faut pour survivre, ils le feront. Ces jeunes peuvent facilement être recrutés pour le crime. Si le gouvernement veut éviter un problème futur, il doit agir maintenant sur cette population jeune », a-t-il dit.
Depuis sa consécration épiscopale en juin 2021, Mgr Ajang décrit la situation comme une bombe à retardement, soulignant que le nombre croissant d’enfants sans accès à l’éducation ou à la formation professionnelle contribue à l’insécurité dans tout le pays.
« Il y a une grande population d’enfants qui ne vont pas à l’école et n’acquièrent aucune compétence. Mon appel est qu’il faut agir d’urgence. Un esprit oisif est l’atelier du diable », a-t-il déclaré.
Il a insisté sur la nécessité pour le gouvernement de créer des structures permettant aux enfants d’être éduqués et formés à des compétences utiles.
Mgr Ajang a également noté que de nombreux parents mettent au monde des enfants sans avoir les moyens de subvenir à leurs besoins, engendrant une génération de jeunes oisifs et frustrés susceptibles de tomber dans le crime.
« L’appel premier est aux familles d’être responsables. Ne mettez pas au monde des enfants que vous ne pouvez pas nourrir. L’un de nos plus grands problèmes est que des enfants naissent sans moyens pour les élever », a-t-il souligné.
Président de la Commission des communications sociales de la Conférence des évêques catholiques du Nigeria (CBCN), Mgr Ajang a lancé un appel aux prêtres et aux agents pastoraux pour qu’ils jouent un rôle actif dans la formation des jeunes.
« J’ai demandé aux prêtres d’être proches des jeunes. Certains pensent qu’on ne peut pas être chrétien et profiter de la vie. Mais si de jeunes prêtres s’impliquent auprès de la jeunesse, ils peuvent montrer qu’il est possible de vivre pleinement et de servir Dieu », a-t-il expliqué.
Il a encouragé les prêtres de son diocèse à s’engager auprès des jeunes à leur niveau, estimant qu’une approche pastorale proche et relatable aurait un impact plus fort qu’une prédication distante.
« Quand vous êtes avec eux comme leurs pairs, vous les influencez par votre manière de vivre ; ils vous trouveront accessibles et vous verront comme un modèle. Si les prêtres font cela, leur ministère sera plus efficace », a précisé Mgr Ajang.
L’évêque de Lafia a souligné que résoudre la crise des jeunes nécessite un effort collectif impliquant gouvernement, Église et familles.
« Le gouvernement ne peut pas agir seul. L’Église et les familles doivent jouer leur rôle dans la formation des jeunes. Chaque parent doit s’engager dans le développement moral et éducatif de ses enfants. C’est le seul moyen de sécuriser l’avenir », a-t-il déclaré.
Il a décrit la formation de jeunes responsables et bien guidés comme un devoir moral qui transcende les frontières politiques et religieuses.
« L’avenir de notre nation dépend des valeurs que nous inculquons à nos jeunes aujourd’hui. Si nous prenons soin de notre jeunesse maintenant, nous sécurisons notre demain. Mais si nous l’ignorons, nous invitons le désastre. Il est temps d’agir », a conclu Mgr Ajang.
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