Johannesburg, 22 octobre, 2025 / 6:50 PM
Mgr Jan de Groef du diocèse catholique de Bethlehem en Afrique du Sud a qualifié le 50ᵉ anniversaire de la présence des Missionnaires d’Afrique (MAfr/Pères Blancs) dans le pays de « moment d’action de grâce » et d’occasion de réflexion sur le parcours missionnaire de la congrégation et sa contribution à l’Église locale.
Dans une interview accordée au Bureau de Communication de la Conférence des Évêques Catholiques d’Afrique Australe (SACBC) en marge de la célébration du 19 octobre, Mgr de Groef, membre des MAfr, a évoqué son long parcours avec la congrégation, qui a commencé avant son ordination sacerdotale.
« C’est un moment d’action de grâce pour tout ce que nous avons accompli, car c’est par la grâce de Dieu que nous avons travaillé dans de nombreux lieux et contribué à l’Église locale par notre présence », a déclaré l’évêque catholique sud-africain en marge de la célébration qui s’est tenue à Christ the King, cathédrale de l’archidiocèse de Johannesburg.
Abordant le lien entre cette célébration et l’Année jubilaire 2025 de l’Église catholique ainsi que le chemin synodal en cours, il a souligné l’identité missionnaire de tous les chrétiens baptisés, rappelant que « par le baptême, nous sommes tous appelés et envoyés ».
Il a ajouté que l’Église « ne doit pas se regarder seulement elle-même mais être ouverte et accueillante », rappelant à tous que « notre famille est plus grande que l’Église locale ».
Fondés en 1868 par Charles-Martial-Allemand Cardinal Lavigerie, alors archevêque d’Alger et de Carthage en Algérie, les Missionnaires d’Afrique sont arrivés en Afrique du Sud en 1972, lorsque les premiers membres de la congrégation sont venus pour s’occuper des travailleurs maliens des mines.
Aujourd’hui, la congrégation en Afrique du Sud représente 16 nationalités et œuvre dans les diocèses de Durban, Kimberley, Johannesburg et Bethlehem. Dans ces régions, les missionnaires travaillent dans des paroisses, des établissements éducatifs et des centres de formation tels que l’Institut Saint-Joseph à Cedara et le Centre de Formation de Merrivale au KwaZulu-Natal.
Également présent en marge de la célébration présidée par le cardinal Stephen Brislin, le Supérieur provincial des MAfr pour l’Afrique australe, le Père Christian Mulenga, a déclaré que cette journée était « autant une célébration qu’un renouveau de notre vocation missionnaire ».
Il a rappelé que les premiers missionnaires étaient arrivés en 1972 « pour accompagner les mineurs malawiens » et que cinquante ans plus tard, « il était profondément encourageant de voir la communauté se rassembler avec le Cardinal, les évêques et les fidèles pour rendre grâce ».
Le Père Mulenga a souligné que la mission de la congrégation dépasse largement l’évangélisation, englobant le développement humain, la justice sociale et le dialogue interreligieux.
Il a noté la résonance particulière du Jubilé avec la Journée missionnaire, l’Année jubilaire de l’Espérance et la phase de mise en œuvre de la synodalité, précisant que leur charisme « continue de toucher des vies à travers des initiatives pastorales promouvant la sécurité alimentaire, l’éducation, l’accès à l’eau potable et la lutte contre la traite des êtres humains ».
Le Supérieur provincial zambien a exprimé à la fois espoir et inquiétude concernant les vocations locales.
S’il s’est réjoui de la croissance des vocations en Zambie, au Malawi et au Mozambique, il a regretté que « jusqu’à présent, aucune n’ait émergé d’Afrique du Sud ».
Le Père Mulenga a déclaré qu’une telle absence « constitue un défi tant pour nous que pour l’Église locale » et a exprimé le souhait que « nous ayons un jour un Missionnaire d’Afrique sud-africain ».
Lors de son allocution pendant l’événement, le cardinal Brislin a exprimé sa profonde gratitude aux Pères Blancs pour leur travail au sein de l’Église.
« Mon message est un merci sincère et des félicitations aux Missionnaires d’Afrique », a-t-il déclaré, reconnaissant leur engagement pour la justice, l’unité, le dialogue et l’inclusion.
Le cardinal a loué les membres de la congrégation comme « bâtisseurs de ponts » s’adressant aux plus vulnérables et aux oubliés, affirmant que leur témoignage est « celui que l’Église en Afrique du Sud est appelée à incarner ».
Le cardinal Brislin a béni les missionnaires, invoquant la grâce de Dieu pour « maintenir vivant l’esprit » de leur charisme fondateur — un esprit de justice, de dialogue et d’unité qui a guidé et inspiré les Missionnaires d’Afrique tout au long de leurs cinquante années de service en Afrique du Sud.
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