Nairobi, 23 octobre, 2025 / 5:29 PM
Il est nécessaire que l’Église en Afrique continue de promouvoir un dialogue ouvert sur la protection des mineurs et des adultes vulnérables placés sous sa responsabilité pastorale, a déclaré le président du Département pastoral de l’Association des Conférences épiscopales membres d’Afrique orientale (AMECEA).
Dans une interview accordée à ACI Afrique en marge de la conférence régionale en cours sur la protection dans les séminaires, Mgr Rogath Kimaryo a souligné l’importance de tenir des discussions ouvertes sur la protection et d’explorer des moyens efficaces pour protéger les mineurs et les adultes vulnérables.
« Nous devons parler de protection ouvertement, pas seulement au sein de l’Église mais dans la société dans son ensemble », a déclaré l’ordinaire du lieu du diocèse catholique de Same en Tanzanie lors de l’entretien du mercredi 22 octobre au Donum Dei, Roussel House, dans l’archidiocèse catholique de Nairobi (Kenya).
Membre de la Congrégation du Saint-Esprit (Spiritains), il a insisté sur le fait que les mineurs comme les adultes vulnérables doivent se sentir reconnus et valorisés au sein de la communauté ecclésiale.
« Dans l’AMECEA, notre approche est principalement préventive. Nous voulons que les enfants se sentent aimés, protégés et en sécurité dans l’Église. Cela s’applique également aux adultes qui, en raison de diverses difficultés, peuvent se retrouver en situation de vulnérabilité », a-t-il expliqué.
Il a ajouté : « Nous sommes engagés pour leur sécurité et leur bien-être », tout en exhortant les autres structures régionales des conférences épiscopales en Afrique à rester impliquées dans les conversations sur la protection.
« Mon appel est que des discussions comme celle que nous avons ici à Nairobi se poursuivent dans toutes les régions — Afrique de l’Ouest, du Sud et de l’Est », a-t-il insisté.
L’évêque spiritain a précisé que les efforts de protection ne doivent pas se limiter à « créer des règles et des règlements », mais qu’il faut plutôt promouvoir la sensibilisation et l’éducation.
« Il s’agit de dialogue et de sensibilisation », a-t-il expliqué, ajoutant : « En Tanzanie, par exemple, il existe des lois protégeant les mineurs, mais ce dont nous avons surtout besoin, c’est d’éducation continue et de discussions ouvertes. »
Pour lui, la vigilance et les mesures préventives proactives sont particulièrement vitales en Afrique, où « la tenue des registres est souvent insuffisante ».
« Nous devons agir de manière proactive et rester vigilants », a-t-il insisté, en appelant l’Église en Afrique à s’inspirer des expériences d’autres régions, notamment en Amérique et en Europe.
Au cours de l’entretien du 22 octobre, le responsable de l’Église catholique tanzanienne a indiqué que la région AMECEA a adopté une « approche d’écoute » pour renforcer la culture de protection et assurer la sécurité des mineurs et des adultes vulnérables.
« Notre stratégie est que chaque fois que quelqu’un se manifeste en affirmant avoir été victime d’abus, nous, en tant qu’évêques, devons l’écouter attentivement et avec compassion. Chaque personne mérite d’être entendue », a-t-il déclaré.
Mgr Kimaryo, à la tête du diocèse catholique de Same depuis son ordination épiscopale en juin 2010, a salué la diversité des délégués présents à cet événement de trois jours, soulignant l’importance de la participation des séminaristes.
« Si vous regardez notre rassemblement ici, vous remarquerez la présence d’évêques, de formateurs et de séminaristes. Nous voulions que les séminaristes entendent directement de notre part, les évêques, à quel point nous prenons cette question au sérieux », a-t-il dit.
Il a ajouté : « Bien que la protection soit enseignée en classe, l’entendre directement de la part des responsables de l’Église a un impact plus profond. Nous voulons que nos séminaristes comprennent notre engagement envers la transparence — rien ne doit être caché. »
L’événement, qui se tient du 21 au 23 octobre, réunit des représentants des pays membres de l’AMECEA, notamment l’Érythrée, l’Éthiopie, le Kenya, le Malawi, le Soudan du Sud, le Soudan, la Tanzanie, l’Ouganda et la Zambie, avec Djibouti et la Somalie participant en tant que membres affiliés.
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