Nairobi, 24 octobre, 2025 / 11:50 PM
Les délégués de la conférence récemment tenue sur la protection dans les séminaires, organisée par l’Association des Conférences Épiscopales Membres d’Afrique de l’Est (AMECEA), se sont engagés à veiller à ce que les séminaires de la région respectent les plus hauts standards de protection.
Dans leur déclaration à l’issue de l’événement qui s’est déroulé du 21 au 23 octobre dans l’archidiocèse de Nairobi au Kenya, les participants ont reconnu l’existence de cas d’abus dans l’Église et ont appelé à des efforts concertés pour assurer la protection des personnes vulnérables.
« Nous ne faillirons pas à cette responsabilité », ont affirmé les participants, dans une déclaration lue par l’Ordinaire local du diocèse catholique de Yei au Soudan du Sud, Mgr Alex Lodiong Sakor Eyobo, soulignant leur engagement à respecter les plus hauts standards de protection dans les séminaires de la région AMECEA.
Ils ont ajouté :
« Nous nous engageons à former de futurs prêtres ayant un engagement fondamental envers la protection et le bien-être de tous, en particulier des enfants. »
« En donnant la priorité aux personnes vulnérables, l’Église peut contribuer à la guérison de la société et favoriser la conversion, tout en veillant à ce que les enfants et les plus fragiles soient protégés et valorisés », ont-ils précisé dans leur déclaration, publiée à la Roussel House des Sœurs Missionnaires Donum Dei à Karen, Nairobi.
Les délégués provenaient des pays membres de l’AMECEA — Érythrée, Éthiopie, Kenya, Malawi, Soudan du Sud, Soudan, Tanzanie, Ouganda et Zambie, ainsi que des membres affiliés Djibouti et Somalie.
Exprimant leur regret face à l’existence de cas d’abus dans leurs juridictions ecclésiales respectives, ils ont déclaré :
« Dans le cadre de notre travail pastoral, nous avons été témoins de cas d’abus dans nos communautés, malheureusement même au sein de l’Église. Nous reconnaissons l’existence d’abus physiques, émotionnels et sexuels, ainsi que de négligences et d’exploitation. »
Parmi les participants figuraient des Ordinaires locaux des conférences membres de l’AMECEA, des prêtres, des formateurs et des experts en protection. Ils ont souligné que les abus « impactent négativement le bien-être physique, social, émotionnel et comportemental des enfants, parfois avec des conséquences à long terme ».
Ils ont insisté sur le fait que la protection est une responsabilité individuelle et collective, et qu’elle ne doit pas être perçue comme « un mandat administratif réservé à quelques personnes ».
« Collectivement, en tant que familles, communautés et surtout en tant qu’Églises, nous sommes appelés à une mission prophétique pour manifester l’amour et le soin de Dieu dans un monde de plus en plus difficile, marqué par la souffrance humaine », ont déclaré les délégués.
Dans leur déclaration du 23 octobre, ils ont relevé des lacunes dans les efforts de l’Église à travers l’Afrique de l’Est pour mettre pleinement en œuvre les engagements en matière de protection, soulignant la nécessité d’harmoniser les politiques visant à protéger les personnes vulnérables.
« Après nos délibérations, nous reconnaissons qu’en dépit des progrès réalisés dans la mise en œuvre des engagements de protection, certaines lacunes persistent », ont-ils indiqué, notant que certaines institutions, y compris des séminaires, « ne disposent pas de politiques de protection ni de bureaux dédiés ».
Ils ont également observé que le manque de clarté sur la responsabilité générale en matière de protection reste une lacune majeure que les conférences nationales doivent combler, tout en encourageant les séminaires à intégrer pleinement les principes de protection dans leurs programmes de formation.
Les délégués ont appelé les conférences nationales et les diocèses de l’AMECEA, « surtout en cette période critique » où le Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis est en révision, « à intégrer la protection dans les dimensions formelle, non formelle et informelle du programme de séminaire ».
« Les séminaristes bien formés et engagés sur les questions de protection joueront un rôle clé pour façonner la manière dont l’Église répond de façon prophétique et missionnaire à la situation des enfants et des adultes vulnérables. »
« Il est également nécessaire d’assurer une formation continue des formateurs sur la protection, en particulier pour ceux qui ont la responsabilité d’accompagner les autres », ont conclu les délégués à l’issue de cet événement de trois jours organisé par l’AMECEA sous le thème :
« À la chaire avec amour et soin : vers un engagement plus profond pour la protection à travers la formation dans les séminaires ».
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