Johannesburg, 25 octobre, 2025 / 8:33 PM
Le président du Département d’Action Sociale de la Conférence des Évêques Catholiques d’Afrique du Sud (SACBC) a lancé un appel aux dirigeants mondiaux afin qu’ils prennent des mesures audacieuses et concrètes pour promouvoir la justice, l’équité et l’inclusion des populations les plus vulnérables du monde, à l’occasion de la présidence du Groupe des Vingt (G20) en Afrique du Sud.
Mgr Thulani Victor Mbuyisa, du diocèse catholique de Kokstad, a exhorté les dirigeants, en particulier ceux participant au Sommet de la présidence du G20, à adopter un système inclusif répondant aux défis majeurs tels que la faim des enfants, la santé des femmes et la crise de la dette en Afrique.
« Il est temps de passer de systèmes qui extraient et excluent à des systèmes qui nourrissent, qui guérissent, qui libèrent », a déclaré Mgr Mbuyisa lors d’une rencontre organisée par les entités catholiques de développement au Khanya House à Pretoria.
La réunion du jeudi 23 octobre a rassemblé la Commission Justice et Paix de la SACBC, l’Initiative Foi et Justice Alimentaire (FFJI), la Coalition des Sœurs Catholiques d’Afrique, la Conférence Jésuite d’Afrique et de Madagascar et Caritas International, qui ont présenté une contribution au Sommet en cours.
Ces entités de l’Église catholique ont souligné que leur contribution au sommet visait à amplifier la perspective morale et éthique des communautés de foi africaines dans la prise de décisions économiques mondiales.
Mgr Mbuyisa a présenté cinq priorités clés que les dirigeants du G20 devraient adopter afin de garantir que les systèmes mondiaux servent le bien commun et répondent aux principaux défis rencontrés par les peuples de Dieu en Afrique.
Concernant la crise de la dette en Afrique, le Catholique a appelé les dirigeants mondiaux à « promouvoir des instruments de dette pour la vie », transformant le remboursement des dettes en investissements dans l’alimentation et la santé.
Membre des Missionnaires de Mariannhill (CMM), il a encouragé la reconnaissance de programmes de repas scolaires régénérateurs, qui résolvent la faim des enfants tout en renforçant l’agriculture locale et la durabilité.
Il a également insisté sur la santé des femmes, en exhortant les dirigeants à allouer des ressources aux réseaux de santé communautaires et dirigés par la foi, capables de « servir là où d’autres n’atteignent pas ».
« Placez la santé des femmes au cœur des finances mondiales », a-t-il souligné, membre du Dicastère du Vatican pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique (ICLSAL).
Mgr Mbuyisa a également appelé à institutionnaliser les partenariats politiques avec les acteurs de la foi, en veillant à ce que les femmes religieuses soient incluses dans les engagements et processus de responsabilité du G20.
Il a demandé aux dirigeants mondiaux de « soutenir un centre d’innovation et de politique dirigé par des sœurs », capable de suivre, d’étendre et de reproduire les solutions basées sur la foi à travers le continent.
Se référant à l’enseignement social catholique, Mgr Mbuyisa a rappelé que les décisions mondiales devraient protéger non seulement les citoyens privilégiés, mais aussi les plus vulnérables.
« L’enseignement social catholique nous rappelle que les décisions doivent être prises au niveau le plus proche de ceux dont la vie est affectée. C’est le principe de subsidiarité », a-t-il affirmé.
L’évêque a reconnu les efforts des sœurs religieuses, des réseaux paroissiaux et des communautés locales pour fournir nourriture, soins et espoir dans les zones de négligence, en soulignant que ces groupes « doivent désormais également être à l’avant-garde de l’innovation politique ».
« La voix morale de l’Afrique doit être entendue lors de ce sommet du G20 », a insisté Mgr Mbuyisa, appelant à une transformation des systèmes financiers mondiaux, qui devraient être ancrés dans la compassion et la justice plutôt que dans le profit.
« Nous devons transformer notre architecture financière en un pacte de soin, où la politique fiscale devient un langage d’amour et où l’allègement de la dette devient un instrument de justice », a-t-il ajouté.
Citant le pape Paul VI, il a rappelé que « le vrai développement est un nouveau nom pour la paix ».
Se référant à l’encyclique de Pape François, Laudato Si’, sur la sauvegarde de la maison commune, Mgr Mbuyisa a décrit la relation entre toutes les créatures :
« Tout est connecté : le cri de la terre, le cri des pauvres, la faim d’un enfant, la santé d’une mère et l’intégrité de nos économies. »
Il s’est dit optimiste que la présidence sud-africaine du G20 en 2025 favoriserait la justice et l’inclusion.
« Que la présidence sud-africaine du G20 soit retenue comme le moment où le monde a choisi la vie plutôt que le profit, la justice plutôt que l’indifférence, et la communauté plutôt que l’isolement », a déclaré Mgr Mbuyisa.
« Qu’elle soit mémorable comme le moment où la foi s’est transformée en politique, et où les nations du monde ont décidé qu’aucun enfant ne connaîtrait la faim, qu’aucune femme ne mourrait inutilement, et qu’aucune nation ne serait asservie par la dette. Ensemble, guidés par notre foi et unis dans la solidarité, nous pouvons nourrir, guérir et libérer l’Afrique », a-t-il conclu.
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