Kinshasa, 27 octobre, 2025 / 8:59 AM
Mgr Marcel Utembi Tapa de l’archidiocèse catholique de Kisangani en République démocratique du Congo (RDC) a appelé les forces de sécurité du pays à agir d’urgence pour protéger les citoyens et leurs biens, suite à un cambriolage armé survenu à l’hôpital général de référence de Kabondo, un établissement de santé relevant de son siège métropolitain.
L’attaque a eu lieu dans la nuit du 22 au 23 octobre, lorsque des hommes armés non identifiés ont fait irruption dans l’hôpital, semant la panique parmi le personnel de garde et les patients.
Selon le Dr Jean-Marie Bokota, médecin de garde cette nuit-là, les malfaiteurs ont forcé les portes de plusieurs services, dont les urgences, la caisse de nuit, la salle des médecins et le service de gynécologie, avant de neutraliser le personnel présent.
Le Dr Bokota a précisé que les criminels ont agi « méthodiquement », ciblant les zones clés de l’hôpital avant de s’enfuir avec plus de trois millions de francs congolais (environ 1 357 USD), quatre ordinateurs portables et onze téléphones mobiles. Il a décrit la scène comme « d’une violence rare », marquée par la peur et l’impuissance.
Lors d’une visite à l’hôpital le vendredi 24 octobre, l’archevêque Utembi a dénoncé la montée de l’insécurité qui touche désormais même les institutions médicales et religieuses.
« Nous sommes profondément attristés par ce qui vient de se passer », a déclaré l’archevêque catholique congolais.
« La population de Kisangani souffre. Il ne se passe pas une semaine sans que trois, quatre, voire cinq cas de vol soient signalés. Nous appelons nos gouverneurs à prendre leurs responsabilités afin que les services de sécurité puissent faire leur travail efficacement. Le gouvernement doit leur fournir les moyens nécessaires », a-t-il ajouté.
« J’appelle les autorités publiques à sécuriser la population. Les autorités doivent garantir la sécurité des personnes et de leurs biens », a insisté Mgr Utembi.
Le cambriolage de l’hôpital de Kabondo intervient moins d’une semaine après des incidents similaires visant la paroisse Saint-Paul Apôtre et le lycée Chem Chem ya Mazima, tous deux situés dans le centre de Kisangani.
« Le même schéma se répète : des hommes armés qui immobilisent et neutralisent d’abord les gardes avant de piller. Le lycée Chem Chem ya Mazima a été dévalisé, puis la maison paroissiale de Saint-Paul a été complètement saccagée. Les prêtres ont été menacés de mort et restent profondément traumatisés », a déploré le responsable de l’Église catholique.
Il a noté que le mode opératoire des auteurs de l’hôpital était identique : « Ici, à l’hôpital, ils ont traumatisé les gardes et sont passés d’un service à l’autre en emportant tout. Le personnel a été menacé à bout portant et même les malades ont été terrorisés. C’est la réalité à laquelle nous faisons face. »
« La population est en danger. Nous faisons déjà face aux menaces de groupes rebelles comme le MB3 près de Kisangani, et pourtant aucune mesure n’est prise pour sécuriser durablement la ville. Les autorités doivent agir maintenant pour protéger nos habitants et empêcher l’avancée de l’ennemi », a-t-il poursuivi.
Mgr Utembi a appelé le gouvernement et les citoyens à collaborer pour la paix et la sécurité.
« La sécurité n’est pas seulement l’affaire de l’État : c’est la responsabilité de tous. Mais le gouvernement reste le garant principal de la sécurité. Nous sommes prêts à coopérer et à contribuer de toutes les manières possibles. J’exhorte les autorités compétentes à mener des enquêtes approfondies et à traduire ces malfaiteurs en justice », a-t-il conclu.
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