Alors que les Tanzaniens se rendent aux urnes ce mercredi 29 octobre, les responsables religieux ont lancé un appel commun à la paix, exhortant les citoyens à préserver la stabilité durable du pays.
Lors du Symposium national pour la paix tenu à Dar es Salaam le lundi 27 octobre, le Secrétaire général adjoint de la Conférence épiscopale de Tanzanie (TEC), le Père Chesco Msaga, a souligné le fondement spirituel et moral de l’unité nationale.
« La vraie paix commence dans l’âme de chacun. Notre pays est respecté dans le monde entier pour son esprit de solidarité, grâce à la sagesse de nos leaders fondateurs. Mais nous devons continuer à le nourrir », a déclaré le Père Msaga.
Il a ajouté : « Tout ce qui est construit mais non entretenu finira par s’effondrer. »
Le Père Msaga a également affirmé : « Nous ne pouvons préserver l’unité que si chaque citoyen reconnaît son rôle dans la protection de la paix. »
Le symposium, organisé par le Comité national pour la paix sous le thème « Voter est notre droit, protéger la paix est notre devoir », a rassemblé plus de 1 200 participants, dont des responsables gouvernementaux, des clercs et des représentants de la société civile.
L’événement a offert une plateforme de réflexion et de dialogue interreligieux à la veille de ce scrutin très attendu.
Les électeurs tanzaniens sont appelés à élire le président, les membres de l’Assemblée nationale et les conseillers de circonscription.
La présidente Samia Suluhu Hassan, première femme à occuper ce poste dans l’histoire de la Tanzanie, est la seule candidate à la présidentielle, aucun opposant n’ayant été autorisé à se présenter. Âgée de 65 ans, elle est devenue la première cheffe d’État de la nation est-africaine après le décès en 2021 du président John Magufuli.
Lors de l’événement du 27 octobre, le Mufti et Chef Sheikh de Tanzanie, Abubakar Zubeir, a souligné que maintenir la paix n’est pas seulement un devoir constitutionnel, mais une responsabilité divine partagée par tous.
« Nous, en tant que leaders religieux en Tanzanie, sommes les héritiers des prophètes. Notre devoir est de protéger la paix, promouvoir le patriotisme, nous respecter mutuellement et honorer nos dirigeants — non par flatterie, mais parce que c’est notre obligation spirituelle », a-t-il déclaré.
Le Sheikh Zubeir a averti que les responsables religieux ne peuvent rester silencieux lorsque l’unité nationale est menacée.
« Nous ne pouvons pas regarder notre pays s’effondrer. Il est de notre responsabilité d’identifier et de corriger ce qui ne va pas, non parce qu’on nous le demande, mais parce que nous savons que c’est notre vocation », a-t-il ajouté.
Il a précisé que la paix permet aux citoyens de pratiquer librement leur culte, de travailler et de coexister harmonieusement — des conditions qui disparaissent lorsque le conflit s’installe.
Alhad Mruma, président du Conseil interreligieux pour la paix et la cohésion nationale, a indiqué que le symposium marquait l’aboutissement de dialogues régionaux sur la paix organisés à travers le pays afin de renforcer l’unité avant le scrutin.
« La paix n’est pas automatique — elle doit être protégée », a-t-il déclaré.
Le pasteur Moses Matonya, secrétaire général du Tanzania Christian Forum (TCF), a appelé à la tolérance, reconnaissant que les opinions politiques peuvent diverger.
« Tout le monde ne sera pas satisfait des résultats. Mais cela ne signifie pas que nous devons nous retourner les uns contre les autres. Nous sommes tous Tanzaniens, et la vie doit continuer après le vote », a déclaré le pasteur Matonya.
Pour sa part, le président du Bureau interreligieux, Nelson Kasarwa, a souligné la responsabilité des institutions religieuses pendant les périodes électorales.
« Nous devons rester des voix impartiales et prophétiques, dénonçant la corruption, l’injustice et toute action qui menace la paix », a-t-il affirmé.
Le représentant du gouvernement, le Professeur Kitila Mkumbo, ministre d’État au Bureau du Président (Planification et Investissement), s’exprimant au nom du vice-président Dr. Philip Mpango, a mis en garde contre la prise pour acquise de l’harmonie nationale.
« La paix est le fondement de tout ce que nous valorisons. Sans elle, le développement, la démocratie et la justice ne peuvent prospérer », a-t-il conclu.