Cité du Vatican, 28 octobre, 2025 / 7:58 PM
Face aux défis contemporains des écoles et des universités — hyper-digitalisation, insécurité sociale et crise des relations — une éducation catholique doit courageusement former la personne humaine dans sa globalité, écrit le pape Léon XIV dans une nouvelle lettre apostolique.
Dans « Tracer de nouvelles cartes de l’espérance », Léon XIV réfléchit au rôle de l’éducation catholique soixante ans après la proclamation de Gravissimum Educationis, le 28 octobre 1965, déclaration du Concile Vatican II sur l’éducation chrétienne.
« L’Église célèbre une histoire éducative féconde mais fait également face à l’impératif d’actualiser ses propositions à la lumière des signes des temps », écrit le pape dans la lettre, publiée en italien le 28 octobre.
« Nous sommes conscients des difficultés : l’hyper-digitalisation peut fragmenter l’attention ; la crise des relations peut blesser la psyché ; l’insécurité sociale et les inégalités peuvent éteindre le désir », poursuit-il. « Pourtant, c’est précisément là que l’éducation catholique peut être un phare : non un refuge nostalgique mais un laboratoire de discernement, d’innovation pédagogique et de témoignage prophétique. »
Trois priorités pour l’éducation catholique
Dans ce document de huit pages, le pontife identifie trois priorités pour la communauté éducative :
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La culture de la vie intérieure, avec des espaces de silence, de discernement et de dialogue avec sa conscience et avec Dieu.
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La formation à l’usage sage de la technologie et de l’intelligence artificielle, en plaçant la personne humaine au centre.
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L’éducation à un langage de paix, non violent et ouvert aux autres.
Le pape souligne également l’importance de rendre l’éducation catholique financièrement accessible.
« Là où l’accès à l’éducation reste un privilège, l’Église doit ouvrir les portes et inventer de nouveaux chemins, car “perdre les pauvres” équivaut à perdre l’école elle-même », écrit-il.
Défis numériques
Léon XIV attire l’attention sur l’environnement numérique et son impact sur l’éducation, soulignant que « les technologies doivent servir la personne, pas la remplacer. Elles doivent enrichir le processus d’apprentissage, non appauvrir les relations et les communautés ».
« Une université ou une école catholique sans vision risque une efficacité sans âme, la standardisation du savoir, qui devient alors appauvrissement spirituel », précise-t-il.
Il encourage les écoles à éviter la « technophobie » tout en renforçant la formation des enseignants au numérique et en promouvant l’apprentissage par le service et la citoyenneté responsable.
« Aucun algorithme ne peut remplacer ce qui rend l’éducation humaine : la poésie, l’ironie, l’amour, l’art, l’imagination, la joie de la découverte, et même l’éducation dans l’erreur comme opportunité de croissance. L’élément décisif n’est pas la technologie mais l’usage que nous en faisons », écrit le pape.
Qu’est-ce que l’éducation chrétienne ?
Le document du pontife propose également une vision de l’éducation chrétienne qui « embrasse la personne dans sa totalité : spirituelle, intellectuelle, émotionnelle, sociale et physique… [L’éducation] se mesure à l’aune de la dignité, de la justice et de la capacité de servir le bien commun ».
Il oppose cette vision catholique à une « approche purement mercantile » qui évalue l’éducation en termes de fonctionnalité et d’utilité pratique.
Former la personne dans sa globalité implique d’éviter la compartimentation : « lorsque la foi est vraie, ce n’est pas une “matière” ajoutée mais un souffle qui oxygène chaque autre matière. Ainsi, l’éducation catholique devient un levain dans la communauté humaine. »
Influence de saint John Henry Newman
Le pape cite saint John Henry Newman, qu’il déclarera prochainement co-patron de la mission éducative de l’Église.
En reprenant les mots du saint et futur docteur de l’Église, il écrit que « la vérité religieuse n’est pas seulement une partie, mais une condition de la connaissance générale ».
« Ces paroles sont une invitation à renouveler notre engagement pour une connaissance à la fois intellectuellement responsable et profondément humaine », explique-t-il, en avertissant de ne pas réduire la foi à la seule raison (ratio).
Il souligne que les universités et écoles catholiques doivent être des lieux où le questionnement et le doute sont accompagnés, et non réduits au silence.
Responsabilité écologique et sociale
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Le pontife évoque aussi brièvement la responsabilité sociale et écologique des écoles catholiques.
« Oublier notre humanité commune a conduit à des divisions et à la violence ; et lorsque la terre souffre, ce sont les pauvres qui souffrent le plus », écrit-il. « L’éducation catholique ne peut rester silencieuse : elle doit allier justice sociale et justice environnementale, promouvoir sobriété et modes de vie durables, et former des consciences capables de choisir non seulement ce qui est pratique, mais ce qui est juste. »
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