vendredi, 05 décembre 2025 Faire un don
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La jeunesse africaine, signe d’une transformation sociale profonde : Président du SCEAM

Les jeunes en Afrique reflètent une « transformation sociale profonde », et leur nombre croissant constitue une opportunité immense s’ils bénéficient d’une éducation appropriée et sont autonomisés, a déclaré le Président du Symposium des Conférences Épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM).

Lors de sa présentation le mardi 28 octobre, à la Rencontre Internationale de Dialogue et de Prière pour la Paix à Rome, en Italie, le Cardinal Fridolin Ambongo a souligné que l’Afrique, étant le continent le plus jeune avec plus de 60 % de sa population âgée de moins de 25 ans, ne doit pas être perçue comme un simple « indicateur démographique », mais comme la révélation « d’une transformation profonde des sociétés africaines ».

« Ce boom est-il une menace ? Notre position est que tout dépendra de la manière dont l’Afrique écoutera, éduquera et soutiendra sa jeunesse afin qu’elle devienne le cœur battant de sa reconstruction et de sa renaissance », a déclaré le Cardinal Ambongo lors du forum du 28 octobre sur le thème « L’Afrique : un continent émergent ».

L’Évêque de l’Archidiocèse catholique de Kinshasa, en République démocratique du Congo (RDC), a exprimé son inquiétude : malgré leur « vitalité, créativité et résilience », les jeunes africains continuent de porter « le fardeau du chômage, de la pauvreté, des inégalités et de la violence ».

« La majorité des jeunes en Afrique vit dans une extrême précarité, un chômage massif, un accès limité à l’éducation et aux soins de santé, et un manque de perspectives », a-t-il précisé.

Le membre congolais de l’Ordre des Frères Mineurs Capucins (OFM Cap) a ajouté : « En RDC, le taux de pauvreté parmi les jeunes dépasse 85 %, et beaucoup peinent à accéder à la formation technique ou professionnelle. »

« Les diplômes délivrés par nos universités sont souvent qualifiés de ‘diplômes pour le chômage’, et pourtant, malgré ces obstacles, une nouvelle génération émerge – la Génération Z », a-t-il souligné, rappelant l’incident récent à Madagascar où « ces jeunes ont réussi à renverser le gouvernement et à destituer le président ».

Au forum du 26-28 octobre organisé par Sant’Edigio sous le thème « Oser la Paix », le Cardinal Ambongo a affirmé que la Gen Z en Afrique « est connectée, inventive et audacieuse. Nous voyons ces jeunes, actifs sur les réseaux sociaux, revendiquer justice, dignité et participation à la gestion des affaires publiques ».

Dans son intervention, le Cardinal a également souligné que la frustration des jeunes les pousse parfois à l’émigration illégale : « Quand leurs rêves sont étouffés, beaucoup se tournent vers l’exil et la migration. Ils traversent le Sahara ou la Méditerranée dans des conditions tragiques. Ces déserts et ces mers sont devenus des cimetières pour ces jeunes Africains. »

Il a expliqué que ces migrations de masse ne sont pas uniquement économiques, mais révèlent « une crise morale et politique profonde » et interrogent la responsabilité des dirigeants dépourvus de vision pour un avenir commun.

Le Cardinal Ambongo a également lié ces migrations aux « guerres et conflits armés, qui en Afrique reflètent la mauvaise gouvernance et le manque de volonté politique », ajoutant que le pillage des sols, minéraux et ressources sous-terraines contribue à ces crises.

Selon lui, renforcer le potentiel transformateur des jeunes africains et éviter une crise sociale nécessite une réponse « non seulement économique, mais aussi éthique, spirituelle et communautaire ».

« L’Église, la société civile et les institutions publiques doivent travailler ensemble pour offrir à ces jeunes des conditions d’avenir dignes et fructueuses », a-t-il insisté, ajoutant que « les jeunes en Afrique ne cherchent pas seulement des emplois ; ils demandent un sens, une reconnaissance et une mission à accomplir ».

« L’Église doit devenir le lieu où les rêves deviennent possibles, soutenir un véritable entrepreneuriat des rêves, former les jeunes à la responsabilité, les protéger des illusions et les préparer à servir le bien commun », a-t-il poursuivi.

« Cela nécessite un investissement humain et spirituel considérable dans l’éducation, la formation et l’orientation professionnelle des jeunes », a déclaré le Cardinal congolais, qui a commencé son ministère épiscopal dans le diocèse de Bokungu-Ikela en mars 2005.

Il a conclu en soulignant qu’à travers sa jeunesse, « l’Afrique se trouve à un tournant historique. Elle peut devenir un atelier de paix, d’innovation et de foi si elle scelle un nouveau pacte éducatif et spirituel inspiré du Pacte mondial pour l’éducation du Pape François ».

« Ce pacte place la personne humaine au centre de toute éducation et promeut une alliance continentale pour former des citoyens responsables, enracinés spirituellement et engagés socialement », a-t-il conclu le 28 octobre, faisant référence au message du Pape François d’octobre 2020 : « Pacte mondial sur l’éducation : Ensemble, aller plus loin ».

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