Mgr Ignatius Ayau Kaigama, de l’archidiocèse catholique d’Abuja au Nigéria, a exhorté les jeunes du pays ouest-africain à renouveler leur foi, à adopter la discipline morale et à jouer un rôle actif dans la promotion de la paix et la transformation nationale.
Dans une interview accordée à ACI Afrique en marge de la Journée des jeunes de l’archidiocèse d’Abuja 2025, Mgr Kaigama a affirmé que la foi reste un fondement sûr pour les jeunes qui naviguent dans les incertitudes de la vie.
« La foi libère. La foi vous sécurise dans les mains de Dieu, et c’est pourquoi il est très important d’avoir la foi. Que ce soit dans les études ou le travail, vous savez qu’il y a une force derrière vous. Vous avancez avec confiance », a-t-il déclaré lors de l’interview du 26 octobre.
Mgr Kaigama a décrit la foi comme une force capable de transformer les défis et les impossibilités en opportunités, affirmant : « La Bible nous dit que la foi peut déplacer des montagnes. Là où nous pensons que les choses sont impossibles, avec la foi, vous verrez qu’elles deviennent possibles. »
Il a souligné l’investissement continu de l’Église catholique dans l’éducation et les programmes destinés aux jeunes, notant que des institutions telles que l’Université Veritas d’Abuja et les écoles secondaires catholiques restent « dominées par les jeunes » et prospèrent.
« Nous leur répétons sans cesse d’être bons, stables et d’éviter tout ce qui est négatif – criminalité, drogues et toutes ces choses qui ne contribuent pas au progrès », a-t-il ajouté.
Mgr Kaigama a également mis en garde contre l’idée que l’Église dispose de ressources illimitées pour répondre à tous les défis des jeunes.
« Le peu que Dieu nous a donné, nous l’utilisons avec sagesse pour aider nos jeunes », a-t-il précisé.
Réfléchissant à la tendance croissante des jeunes Nigérians à migrer à l’étranger, il a imputé la situation à un leadership défaillant plutôt qu’à un manque d’opportunités.
« Le Nigéria est un pays magnifique. Nous avons tout – intellect, agriculture, minerais, pétrole, ressources humaines – mais nous ne savons pas comment les utiliser. C’est pourquoi nous continuons à souffrir », a-t-il expliqué.
Il a appelé à faire preuve d’empathie face à l’augmentation des cas de cybercriminalité, de toxicomanie et d’immoralité sexuelle chez les jeunes, ajoutant : « Nous ne pouvons pas généraliser et diaboliser tous les jeunes. Il y a de bons jeunes, surtout ceux que nous trouvons ici. Notre devoir est de les aider à s’améliorer et à voir la lumière. »
Il a identifié la privation sociale, les familles brisées et une éducation inadéquate comme des facteurs clés contribuant à l’implication croissante des jeunes dans des comportements déviants.
Mgr Kaigama s’est également dit préoccupé par l’exposition numérique qui érode les valeurs morales. « La société moderne, ancrée dans la culture internet, expose les enfants à des choses qu’ils ne devraient pas voir. Les parents ont perdu le contrôle car les enfants vivent dans un monde numérique qui leur est propre », a-t-il averti.
Selon lui, une bonne éducation et la formation aux valeurs peuvent « réduire l’immoralité et la criminalité ». La paix et le renouveau moral doivent commencer au niveau personnel. Il a exhorté les jeunes à « devenir des agents de paix ».
« La paix doit commencer par chaque jeune. Il suffit de dire : ‘Je suis un agent de paix’, et de promouvoir la paix en toutes circonstances », a déclaré Mgr Kaigama.
Il a encouragé les jeunes Nigérians, au-delà des divisions religieuses et ethniques, à prendre des initiatives plutôt que d’attendre que le changement vienne d’ailleurs.
« Jeunes chrétiens, jeunes musulmans, si nous décidons tous que la paix commence par moi, alors notre société changera. Mais si vous attendez que les autres commencent, vous attendrez pour toujours », a-t-il conclu.