Des sœurs catholiques aident des milliers de personnes déplacées par les djihadistes dans le nord du Mozambique

Maputo, 08 novembre, 2025 / 10:54 PM

Des religieuses catholiques du diocèse de Pemba au Mozambique mettent en œuvre des programmes qui soutiennent des milliers de personnes déplacées par la violence terroriste dans la province de Cabo Delgado, située au nord du pays, les aidant à surmonter le traumatisme et à reconstruire leur vie.

Avec le soutien financier de l’organisation caritative catholique Aide à l'Église en détresse (AED), Sœur Aparecida Queiroz, membre de la Congrégation des Filles de Jésus (FI), fournit et coordonne le soutien psychosocial et spirituel des différentes congrégations aux personnes déplacées dans le diocèse mozambicain.

Selon l’AED, ce soutien s’adresse à ceux qui ont perdu des proches ou « même seulement leurs biens matériels » à cause des attaques terroristes au Mozambique.

Sœur Aparecida, présente au Mozambique depuis 2017, au moment où les attaques islamistes ont commencé dans ce pays d’Afrique australe, explique à l’AED que les personnes déplacées par le jihadisme « sont complètement perdues » en raison du traumatisme, et que son travail, ainsi que celui des autres Sœurs participant au programme, « les aide à recommencer leur vie ».

Le nord du Mozambique est frappé par une insurrection islamiste qui a fait plus de 6 000 victimes depuis 2017 et a contraint plus d’un million de personnes à fuir leur domicile à la recherche de sécurité.

Sœur Aparecida a indiqué à l’AED que si certaines personnes ont simplement fui par peur d’être touchées, d’autres ont été directement victimes d’attaques.

Quelle que soit leur histoire personnelle, chacun a perdu quelque chose, souligne la religieuse catholique dans le rapport de l’AED du jeudi 6 novembre.

« Nous parlons de personnes qui ont tout perdu, non seulement leurs biens matériels, mais leur identité même. Beaucoup de ces personnes ont perdu des membres de leur famille de la manière la plus brutale », dit-elle, ajoutant que le soutien psychologique « les aide à recommencer leur vie ».

Souvent, Sœur Aparecida constate que la perte matérielle est le moindre des soucis pour les personnes déplacées.

Elle explique que le traumatisme psychologique profond peut être paralysant, conduisant les individus à perdre tout espoir positif de la vie.

« À travers notre travail, nous aidons les gens à reconstruire leur vie. Reconstruire leur identité, surmonter leur douleur et redevenir des personnes à part entière, recommencer à travailler et à rêver », dit-elle, ajoutant : « Notre travail, individuel ou en groupe, aide les gens à se rétablir. »

« Nous organisons des sessions de groupe où les personnes retrouvent leur confiance en elles, elles parlent et effectuent des travaux manuels, car lorsqu’elles sont déplacées, elles perdent leurs repères, et ce travail les aide à revenir à la célébration de leur vie, à s’exprimer comme elles le faisaient dans leurs villages. Elles expriment une joie qu’elles n’avaient pas montrée depuis l’attaque », explique Sœur Aparecida.

La membre des Filles de Jésus rappelle que lors des sessions de groupe, elle voit la confiance commencer à réapparaître dans les yeux des participants. « Le groupe sert de soutien et de moyen pour reconstruire la confiance, car les attaques alimentent la méfiance. Ici, ils apprennent à faire à nouveau confiance à leur communauté et ils célèbrent cela ensemble », ajoute-t-elle.

Dans le rapport du 6 novembre, l’AED indique qu’elle soutient l’Église au Mozambique, en particulier dans la province du nord, Cabo Delgado.

Outre le soutien au travail de guérison des traumatismes, la fondation caritative catholique aide l’Église à fournir une aide d’urgence et un soutien pastoral aux personnes déplacées à l’intérieur du pays, ainsi que des véhicules pour faciliter le travail des agents pastoraux dans leur mission.