Johannesburg, 11 novembre, 2025 / 4:40 PM
Mgr Siegfried Mandla Jwara de l’Archidiocèse catholique de Durban, en Afrique du Sud, a précisé que l’Église dans le pays n’est pas opposée à la culture africaine ni aux valeurs traditionnelles. Cette clarification intervient à la suite de la publication d’une récente déclaration pastorale des évêques de la province ecclésiastique de Durban, demandant aux prêtres, ainsi qu’aux hommes et femmes consacrés, de s’abstenir de pratiquer l’Ubungoma — la guérison traditionnelle — dans l’exercice de leur ministère.
Cette déclaration, qui a suscité un large débat au sein de l’Église en Afrique australe, visait à répondre aux préoccupations concernant certains membres du clergé mêlant croyances traditionnelles et ministère catholique.
Dans une interview accordée au Bureau de communication de la Conférence des évêques catholiques d’Afrique australe (SACBC), Mgr Mandla a expliqué que le décret vise à garantir que la foi demeure centrée sur le Christ, sans être divisée entre les pratiques chrétiennes et ancestrales.
« Nous sommes très clairs : nous ne sommes pas contre la culture africaine. Dans chaque culture, il y a du bon, mais aussi des éléments qui ont besoin d’être purifiés. Nous gardons ce qui est bon », a déclaré l’archevêque sud-africain dans l’entretien publié le 9 novembre.
Membre de la Congrégation des Missionnaires de Mariannhill (CMM), Mgr Mandla a expliqué que la décision des évêques faisait suite à une réflexion approfondie menée au sein de la province ecclésiastique de Durban — qui comprend les diocèses d’Eshowe, Dundee, Kokstad, Mariannhill, Umtata, Umzimkulu et le vicariat apostolique d’Ingwavuma — sur la pratique croissante de l’Ubungoma parmi certains prêtres.
« Nous avons discuté du problème : certains prêtres pratiquent l’Ubungoma et croient aux ancêtres. Nous avons publié une déclaration demandant qu’ils cessent, car un prêtre agit in persona Christi. On ne peut pas représenter le Christ et, en même temps, représenter les ancêtres », a-t-il expliqué.
Mgr Mandla a précisé que la déclaration ne s’oppose pas aux traditions ou coutumes familiales africaines, mais interdit simplement aux prêtres de pratiquer l’Ubungoma pendant leur ministère.
« Rien n’a changé. Nous visons uniquement les prêtres qui pratiquent l’Ubungoma tout en exerçant leur ministère sacerdotal », a-t-il affirmé.
S’adressant à ceux qui se sentent appelés à la fois au sacerdoce et à la guérison traditionnelle, il a insisté sur la nécessité du discernement :
« Si cet appel survient après l’ordination, il faut choisir : est-on pour le Christ ou pour les ancêtres ? », a-t-il lancé.
Tout en reconnaissant que la spiritualité africaine honore les ancêtres, le prélat a rappelé qu’il ne s’agit pas d’un culte rendu à ceux-ci.
« Les Africains ne vénèrent pas les ancêtres. C’est une incompréhension ancienne, notamment de la part des premiers missionnaires. Mais quand un sangoma agit sans jamais mentionner le Christ, cela devient un problème », a-t-il expliqué.
L’archevêque a ajouté que le décret s’applique également aux religieuses et aux personnes consacrées, car il apporte de la clarté quant aux exigences de la vie consacrée.
De son côté, le premier vice-président de la SACBC, Mgr Zolile Peter Mpambani de l’Archidiocèse de Bloemfontein, a rappelé que les provinces métropolitaines ont le pouvoir de prendre des décisions pastorales locales, à condition qu’elles restent cohérentes avec les orientations de la Conférence nationale.
« Un diocèse ou une province métropolitaine peut prendre ses propres décisions, mais celles-ci doivent être en accord avec les objectifs de la SACBC », a-t-il indiqué.
Il a précisé que le décret de Durban ne concerne que les prêtres et les religieux, ajoutant que des orientations pour les fidèles laïcs seront publiées une fois que l’étude de la SACBC sur l’Ubungoma sera terminée.
« La province de Durban était sous pression pour agir. En ce qui concerne les laïcs, les directives viendront de la Conférence une fois les recherches achevées », a conclu le membre de la Congrégation des Prêtres du Sacré-Cœur (SCI).
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