Le pape Léon XIV reconnaît le martyre de deux prêtres tués par les nazis

Cité du Vatican, 21 novembre, 2025 / 2:00 AM

Le père Ubaldo Marchioni priait le rosaire avec une congrégation effrayée dans l'église Santa Maria Assunta, près de Bologne, en Italie, lorsque des soldats nazis ont enfoncé la porte le 29 septembre 1944 et lui ont tiré une balle dans la tête.

Les 197 personnes restantes qui s'étaient réfugiées dans l'église ont été forcées de sortir vers le cimetière et massacrées, dont 52 enfants. Ces meurtres marquèrent le premier jour de ce qui est aujourd'hui connu sous le nom de massacre de Marzabotto, un massacre de grande ampleur au cours duquel des unités de la Waffen-SS assassinèrent au moins 770 civils entre le 29 septembre et le 5 octobre 1944, dont des enfants, des femmes et des personnes âgées, en représailles au soutien apporté par la population locale aux combattants de la résistance italienne.

Marchioni, un prêtre diocésain ordonné seulement deux ans plus tôt, était âgé de 26 ans.

Le 21 novembre, le pape Léon XIV a officiellement reconnu Marchioni comme un martyr tué « par haine de la foi », ainsi qu'un autre prêtre italien assassiné lors de la même vague de violence, le père Nicola Capelli.

Capelli, qui avait pris le nom religieux de Martino de Notre-Dame des Douleurs lorsqu'il avait prononcé ses vœux chez les Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus en 1930, rêvait depuis longtemps de partir comme missionnaire en Chine. Par obéissance, il était resté en Italie. Lorsque la nouvelle des attaques près de Marzabotto s'était répandue, il s'était précipité dans la région pour administrer les derniers sacrements.

Il a été arrêté le 29 septembre 1944, le jour même où Marchioni a été tué, et détenu pendant deux jours. Le 1er octobre, les troupes SS l'ont exécuté avec 44 autres prisonniers. Des témoins ont déclaré qu'il avait levé la main pour donner une dernière bénédiction à ses compagnons de captivité avant qu'ils ne soient fusillés. Il avait 32 ans.

Grâce au décret du pape, les deux prêtres peuvent désormais être béatifiés.

Quatre catholiques avancent sur le chemin de la sainteté
Lors d'une audience avec le cardinal Marcello Semeraro, préfet du Dicastère pour les causes des saints, le pape Léon a également approuvé des décrets reconnaissant les vertus héroïques de quatre autres catholiques, les déclarant vénérables : la docteure et religieuse australienne Mary Glowrey (1887-1957), la laïque consacrée brésilienne Maria de Lourdes Guarda (1926-1996), l'archevêque italien Enrico Bartoletti (1916-1976) et le prêtre italien Gaspare Goggi (1877-1908).

Glowrey, plus tard connue sous le nom de sœur Mary du Sacré-Cœur, a quitté l'Australie en 1920 pour exercer en tant que médecin et missionnaire en Inde. Elle a soigné quotidiennement des centaines de patients pauvres, appris les langues locales et fondé ce qui est devenu l'Association des hôpitaux catholiques. Le pape Benoît XIV lui accorda une autorisation spéciale pour exercer la médecine « in bonum animarum », faisant d'elle la première religieuse, médecin et missionnaire, selon le Dicastère pour les causes des saints du Vatican.

De Lourdes Guarda, membre de l'Institut séculier Caritas Christi au Brésil, a passé des décennies paralysée et alitée après une maladie soudaine à l'âge de 21 ans. Elle a offert ses souffrances dans la prière et est devenue une figure nationale de la promotion de la dignité et des droits des personnes handicapées, alors même que sa santé se détériorait à cause d'une maladie rénale, d'une gangrène et finalement d'un cancer.

Bartoletti, qui devint plus tard archevêque de Lucques et secrétaire général de la conférence épiscopale italienne, était un spécialiste de la Bible qui s'opposa ouvertement à la persécution des Juifs par les nazis et collabora avec des groupes d'aide aux Juifs pendant la guerre. Après avoir été nommé évêque par le pape Pie XII, Bartoletti a contribué au Concile Vatican II et a guidé l'Église italienne à travers d'importantes réformes sociales.

Goggi, prêtre de la Petite Œuvre de la Divine Providence fondée par saint Luigi Orione, a été le premier recteur de l'église Sant'Anna à l'intérieur de la Cité du Vatican. Connu pour son dévouement envers ses paroissiens et sa réputation de sainteté, il était souvent sollicité pour la confession. Il a souffert d'un grave déclin physique et mental au cours de ses derniers mois et est décédé en 1908 à l'âge de 31 ans.

Chacun des quatre nouveaux vénérables devra faire l'objet de deux miracles attribués à son intercession pour être canonisé comme saint.