Dar Es Salaam, 27 novembre, 2025 / 9:55 PM
Mgr Bernadine Francis Mfumbusa du diocèse catholique de Kondoa en Tanzanie a rappelé la cruauté qui a entouré les violences électorales dans le pays, lesquelles auraient fait des milliers de morts, affirmant que le chaos s’est produit « avec la férocité d’une éruption volcanique ».
Dans un entretien accordé à ACI Afrique en marge de la réunion des coordinateurs de communication et des directeurs des télévisions et radios catholiques du continent africain, Mgr Mfumbusa a reconnu que les élections générales du 29 octobre en Tanzanie avaient « beaucoup de problèmes » et a appelé à un renouveau de prière dans tout le pays.
« La violence s’est produite avec la férocité d’une éruption volcanique. Comment et pourquoi en sommes-nous arrivés là ? Nous continuons donc à prier pour la guérison de notre nation », a déclaré le président du Comité épiscopal panafricain pour les communications sociales (CEPACS) lors de l’entretien du mercredi 26 novembre, tenu au Centre Mariapolis Piero de l’Archidiocèse catholique de Nairobi (ADN) au Kenya.
Faisant référence à la violence largement condamnée, il a ajouté : « Nous ne savons pas qui a fait cela. Est-ce la police, comme on le dit ? Nous vivons avec la police en Tanzanie depuis des années, et quelque chose comme cela ne s’est jamais produit. »
« Nous prions pour la guérison de ceux qui ont été blessés, pour ceux qui sont traumatisés de quelque manière que ce soit », a poursuivi le responsable de CEPACS, un organe du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SECAM).
Des manifestations auraient éclaté à travers la Tanzanie pendant plusieurs jours après le vote du 29 octobre, les citoyens étant descendus dans les rues pour protester contre une élection qui, selon des observateurs étrangers, n’a pas respecté les normes démocratiques après l’exclusion de figures clés de l’opposition.
Au moins 240 personnes auraient été inculpées de trahison en lien avec les manifestations meurtrières, tandis que des organisations de défense des droits humains affirment que des milliers de personnes ont été tuées dans les violences post-électorales et avertissent que certaines victimes pourraient avoir été enterrées dans des fosses communes secrètes.
Dans un documentaire de CNN publié le 20 novembre, la police et des hommes armés apparaissent tirant mortellement, dans plusieurs endroits, principalement sur des manifestants non armés.
Le documentaire utilise également des vidéos géolocalisées, des analyses audio, des images satellites, des témoignages de témoins ainsi que des images d’hôpitaux et de morgues pour illustrer la gravité de la situation dans cette nation d’Afrique de l’Est.
Le rapport montre des morgues surchargées, des corps présentant des blessures par balles, et laisse entendre que de nombreuses victimes pourraient avoir été enterrées dans des fosses communes. En particulier, des sols récemment remués ont été observés dans un cimetière près de Dar es-Salaam, ce qui, selon des groupes de défense des droits humains et des témoins, pourrait correspondre à des enterrements collectifs.
Selon des déclarations incluses dans le documentaire, certaines sources estiment que jusqu’à 2 000 personnes pourraient avoir perdu la vie lors de la répression.
Le documentaire décrit également des conditions telles qu’une coupure nationale d’Internet, des couvre-feux et des restrictions médiatiques, qui, selon les critiques, ont empêché la vérification indépendante, les reportages et la collecte de preuves immédiatement après les manifestations.
Dans l’entretien du 26 novembre, Mgr Mfumbusa a affirmé que ce dont les Tanzaniens ont le plus besoin actuellement, c’est de la paix. « Parce que Jésus lui-même a dit : si vous demandez, vous recevrez. Et ce que nous demandons maintenant, c’est la paix. Ce que nous demandons maintenant, c’est la sécurité », a-t-il déclaré.
« Ce que nous demandons maintenant, c’est que les gens puissent vaquer à leurs occupations sans crainte. Ainsi, notre message principal pour cette année pendant l’Avent, alors que nous nous préparons pour Noël, a été formulé sous forme de prière. Nous demandons au peuple de Tanzanie de prier », a-t-il ajouté.
L’évêque tanzanien a indiqué que la prière pour la paix dans le pays est nécessaire, car les élections, comme l’ont constaté de nombreux observateurs internationaux, n’étaient pas équitables en raison de l’exclusion de nombreuses personnes.
« Nous ne pouvons pas dire qu’il y a eu une victoire claire, ni que nous avons le gouvernement que nous voulions », a-t-il dit, ajoutant que la prière consiste simplement à demander la guérison, à guérir en tant que nation, à nous relever.
À la fin de l’entretien, Mgr Mfumbusa a partagé avec ACI Afrique la prière des évêques pour la paix dans le pays.
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