Le pape Léon XIV célèbre l'anniversaire du concile de Nicée et exhorte les chrétiens à surmonter leurs divisions

Istanbul, 28 novembre, 2025 / 6:29 PM

Le pape Léon XIV a commémoré vendredi le 1700e anniversaire du premier concile de Nicée dans la ville turque historiquement connue comme le berceau du Credo de Nicée, appelant les chrétiens à surmonter « le scandale des divisions » et à renouveler leur engagement en faveur de l'unité.

Le pape s'est exprimé lors d'une cérémonie œcuménique organisée sur le site archéologique de l'ancienne basilique Saint-Néophyte, sur les rives du lac Iznik, au sud-est d'Istanbul. Ce rassemblement a marqué l'un des moments les plus symboliques de sa visite apostolique en Turquie, qui a été largement axée sur le dialogue œcuménique et interreligieux.

« Nous sommes tous invités à surmonter le scandale des divisions », a-t-il déclaré, exhortant les chrétiens à nourrir « le désir d'unité pour lequel le Seigneur Jésus a prié et donné sa vie ».

Le pape Léon et le patriarche œcuménique Bartholomée Ier, considéré comme le premier parmi ses pairs parmi les évêques orthodoxes orientaux, ont été accueillis par deux évêques orthodoxes de haut rang avant de se rendre sur une plate-forme située à côté des ruines submergées de la basilique. Les deux dirigeants se sont tenus devant les icônes du Christ et du concile et ont allumé ensemble des bougies.

Iznik, anciennement Nicée, est située à environ 130 kilomètres au sud-est d'Istanbul. Les vestiges d'une basilique paléochrétienne dédiée à saint Néophyte, un jeune martyr tué en 303 lors des persécutions de Dioclétien, ont été identifiés pour la première fois en 2014 après que des photographies aériennes ont révélé les contours d'une église submergée. La basilique s'est effondrée lors d'un tremblement de terre en 740, et ses ruines sont désormais visibles depuis la rive du lac.

Dans son homélie, Léon a déclaré que cet anniversaire était « une occasion précieuse de nous demander qui est Jésus-Christ dans la vie des hommes et des femmes d'aujourd'hui, et qui il est pour chacun d'entre nous personnellement ». Il a mis en garde contre la réduction du Christ à « une sorte de leader charismatique ou de surhomme », rappelant le refus d'Arius de reconnaître la divinité du Christ et la défense par le concile de la pleine humanité et de la pleine divinité de Jésus.

« Si Dieu ne s'est pas fait homme, comment les créatures mortelles peuvent-elles participer à sa vie immortelle ? », a demandé le pape, soulignant l'enjeu du débat du IVe siècle.

Léon a déclaré que la confession de foi de Nicée reste un fondement de l'unité entre les chrétiens du monde entier. Citant le credo, il a souligné la proclamation du Christ comme « consubstantiel au Père », la décrivant comme « un lien profond qui unit déjà tous les chrétiens ». Citant saint Augustin, il a ajouté : « Bien que nous soyons nombreux, nous, chrétiens, nous ne formons qu'un dans le Christ unique. »

Un christianisme réconcilié, a-t-il poursuivi, peut « rendre un témoignage crédible à l'Évangile » et offrir « une proclamation d'espoir pour tous ».

Le pape a également étendu son appel à la fraternité au-delà du monde chrétien, insistant sur le fait que la reconnaissance authentique de Dieu comme Père exige d'honorer tous les hommes comme des frères et sœurs. Il a mis en garde contre l'utilisation de la religion « pour justifier la guerre, la violence ou toute forme de fondamentalisme ou de fanatisme », et a appelé à la place à « la rencontre fraternelle, au dialogue et à la coopération ».

Le programme du pape Léon en Turquie comprend une série d'événements œcuméniques, parmi lesquels la signature d'une déclaration commune avec le patriarche Bartholomée Ier le 29 novembre au palais patriarcal. Son voyage revêt également une dimension interreligieuse. Plus tôt dans la journée de vendredi, il a rencontré le grand rabbin de Turquie, discutant de cette visite comme d'un signe de paix et de soutien à toutes les communautés religieuses. Le samedi 29 novembre, il se rendra à la mosquée Sultan Ahmed.