Beirut, 01 décembre, 2025 / 7:45 PM
Le pape Léon XIV a déclaré lundi à des milliers de jeunes au Liban que l'amour, et non la vengeance, est la véritable force capable de transformer leur pays, qui continue de lutter contre les blessures du conflit et l'instabilité sociale. « La véritable opposition au mal n'est pas le mal, mais l'amour », a-t-il déclaré, appelant les jeunes du pays à reconstruire leur patrie par la réconciliation, le service et un enracinement renouvelé dans la foi.
Le rassemblement a eu lieu sur la place devant le patriarcat maronite d'Antioche, à Bkerké, où le pape a été accueilli par le patriarche cardinal Béchara Boutros Raï. Après avoir salué la foule lors d'une brève visite, le pape Léon a ouvert son discours par les mots arabes « assalamu alaykum », qui signifient « que la paix soit avec vous », disant aux jeunes que cette salutation du Christ ressuscité « soutient la joie de notre rencontre ».
La jeune génération libanaise a traversé certaines des années les plus difficiles du pays. Un effondrement financier dévastateur, l'explosion du port de Beyrouth en 2020 et la guerre frontalière de 2023-2024 entre le Hezbollah et Israël ont laissé de profondes cicatrices physiques et sociales, contribuant à une émigration massive et à un sentiment d'épuisement parmi les jeunes du pays.
Le pape a abordé directement leurs inquiétudes, reconnaissant que beaucoup ont le sentiment d'avoir hérité « d'un monde déchiré par les guerres et défiguré par l'injustice sociale », mais il a insisté sur le fait que l'espoir vit en eux. « Vous avez le temps de rêver, de faire des projets et de faire le bien. Vous êtes le présent, et l'avenir prend déjà forme entre vos mains. »
Faisant référence au symbole national du Liban, il a déclaré que le pays « s'épanouira à nouveau, beau et vigoureux comme le cèdre », expliquant que sa force réside dans ses racines profondes. De la même manière, leur a-t-il dit, les fondements du renouveau ne peuvent reposer uniquement sur des idées ou des accords. « Le véritable principe d'une vie nouvelle est l'espoir qui vient d'en haut. C'est le Christ lui-même. Lui, le Vivant, est le fondement de notre confiance. »
La paix, a-t-il poursuivi, ne peut naître d'intérêts factionnels. « Elle n'est véritablement sincère que lorsque je fais aux autres ce que j'aimerais qu'ils me fassent. Le pardon mène à la justice, qui est le fondement de la paix. »
Les appelant à des œuvres de charité, il leur a rappelé que rien ne révèle plus clairement la présence de Dieu que l'amour. Le renouveau commence par des choix quotidiens, a-t-il déclaré, comme accueillir « ceux qui sont proches et ceux qui sont loin » et offrir une aide concrète « aux amis, aux réfugiés et aux ennemis ».
Le pape a présenté plusieurs saints comme compagnons de route : Carlo Acutis, Pier Giorgio Frassati, sainte Rafqa, le bienheureux Yakub El-Haddad et saint Charbel, dont la vie cachée « brille d'une lumière puissante ». Il a exhorté les jeunes à prier, à lire les Écritures, à assister à la messe et à l'adoration. « Soyez contemplatifs comme saint Charbel », leur a-t-il dit.
Le pape Léon a conclu par la prière attribuée à saint François d'Assise, « Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix », et a assuré aux jeunes que « le Seigneur sera toujours avec vous, et vous pouvez être assurés du soutien de toute l'Église ». Il les a confiés à la Mère de Dieu, Notre-Dame.
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