Kinshasa, 03 décembre, 2025 / 12:35 AM
Le président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a annoncé la construction d'un sanctuaire national dédié à la bienheureuse Marie-Clémentine Anuarite Nengapeta, une religieuse congolaise béatifiée en août 1985.
En annonçant le lancement des travaux de construction le lundi 1er décembre, Mgr Fulgence Muteba Mugalu a décrit la bienheureuse Anuarite comme un modèle intemporel d'espoir pour une nation marquée par la violence et l'injustice sociale.
« Je suis heureux de vous adresser ce message en cette fête de la bienheureuse Anuarite, au cours de laquelle sont lancés les travaux de construction du grand sanctuaire qui lui est dédié », a déclaré Mgr Muteba à propos de la construction qui aura lieu dans le diocèse catholique d'Isiro-Niangara.
Il a ajouté que cette initiative constituait un « moment important » pour l'Église en République démocratique du Congo (RDC), alors que l'année jubilaire 2025 de l'Église catholique, placée sous le thème « Pèlerins de l'espoir », touche à sa fin.
L'ordinaire local de l'archidiocèse catholique de Lubumbashi a souligné que le sanctuaire servira à la fois de lieu de repos digne honorant l'héritage de la martyre et de source spirituelle pour les pèlerins qui recherchent son intercession.
Il a remercié toutes les personnes qui ont contribué au projet de construction.
Mgr Muteba a décrit la bienheureuse Anuarite comme un symbole de courage moral, de foi et d'espoir inébranlables, dont la vie « a été offerte au Seigneur ».
« Nous bénissons le Seigneur Dieu pour le don qu'il a fait à notre pays en la personne de la bienheureuse Anuarite, courageuse témoin de la foi, dont la vie offerte au Seigneur – jusqu'au sacrifice suprême – fait écho aux paroles de l'apôtre saint Paul : L'espérance ne déçoit pas », a déclaré l'archevêque.
Il a ajouté : « En effet, la bienheureuse Anuarite a été et restera toujours porteuse d'espoir dans ce pays où la dignité humaine est bafouée à différents niveaux et sous de nombreuses formes. Elle est véritablement le signe du grain de blé qui tombe en terre et porte beaucoup de fruit. »
Le président de la CENCO a souligné que la bienheureuse Anuarite est une « porteuse d'espoir » pour tout le peuple congolais.
Il a déclaré que la martyre est surtout une porteuse d'espoir pour les femmes et les enfants victimes de violence, ainsi que pour le peuple congolais qui souffre dans des régions dévastées par la guerre et l'insécurité récurrente. « Son sang est une graine de paix en République démocratique du Congo », a déclaré le chef de l'Église congolaise.
Mgr Muteba a exprimé sa gratitude particulière à la Première ministre Judith Suminwa pour son soutien personnel et pour avoir autorisé l'affectation des fonds publics restants, initialement destinés au pèlerinage du 60e anniversaire en 2024, à la construction du sanctuaire.
Tout en reconnaissant les progrès accomplis, il a souligné qu'« il reste encore beaucoup à faire » et a lancé un appel pour que le soutien se poursuive, qualifiant chaque contribution d'« offrande précieuse et agréable aux yeux du Seigneur ».
« Puissent-elles nous aider à garder l'espoir vivant dans toutes les circonstances de notre vie et à obtenir la paix et l'unité pour notre nation », a imploré Mgr Muteba.
Née le 29 décembre 1939, quatrième enfant parmi six sœurs, Anuarite Nengapeta s'est enfuie de chez elle, contre l'avis de sa mère, pour rejoindre la Congrégation des Sœurs de la Sainte Famille de Kisiangani à l'âge de 20 ans. Lors de sa profession, elle a pris le nom de Marie-Clémentine.
Anuarite a été victime de la rébellion Mulele de 1964 en RDC, lorsque les rebelles Simba, opposés aux Occidentaux dans le pays et soupçonnant les religieux et religieuses locaux de coopérer avec les étrangers, l'ont kidnappée avec 45 autres religieuses et les ont emmenées dans un camp rebelle. Les tentatives du chef des rebelles, le colonel Pierre Olombe, de violer Anuarite ont été repoussées avec succès.
Déterminé à la posséder par tous les moyens, le colonel Olombe a forcé Anuarite et sa collègue, Sœur Bokuma Jean-Baptiste, à monter dans une voiture, avant de retourner à la maison pour chercher les clés. Les deux femmes ont tenté de s'échapper, mais elles ont été interceptées et battues. Sœur Bokuma, qui avait subi de multiples fractures, s'est évanouie. Le chef rebelle a ordonné à ses compagnons de poignarder Anuarite, avant de lui tirer une balle dans la poitrine. « Je vous pardonne, car vous ne savez pas ce que vous faites », a déclaré Anuarite à ses agresseurs avant de mourir le 1er décembre 1964.
Les agresseurs d'Anuarite l'ont enterrée dans une fosse commune. Huit mois plus tard, sa dépouille a été exhumée et ré-enterrée. Elle a été exhumée à nouveau en décembre 1978 et transférée à la cathédrale d'Isiro, dans le nord-est de la RDC.
Le pape Saint Jean-Paul II a béatifié Anuarite le 15 août 1985 lors de sa visite dans le pays, un événement auquel ont assisté environ 60 000 personnes, parmi lesquelles les parents d'Anuarite, le colonel Pierre Olombe, devenu un fervent catholique et qui avait demandé une audience au pape pour lui exprimer ses remords, ainsi que d'autres personnalités importantes, dont le président du pays de l'époque, Mobutu Sese Seko.
La bienheureuse Anuarite a été la première femme bantoue à recevoir un tel rang dans l'Église catholique. Elle est la patronne du Réseau jésuite africain contre le sida.
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