lundi, 15 décembre 2025 Faire un don
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Ouganda: Un prêtre catholique enlevé placé en détention pour « activités subversives violentes contre l'État »

Les autorités de défense de l’Ouganda ont confirmé que le père Deusdedit Ssekabira, prêtre du clergé du diocèse catholique de Masaka, dont la disparition au début du mois avait suscité l’inquiétude et des prières ordonnées par l’Ordinaire du lieu, se trouve en détention des forces de sécurité pour des activités criminelles présumées.

Dans un communiqué publié le dimanche 12 décembre, intitulé « Enquêtes criminelles en cours contre le révérend père Deusdedit Ssekabira », le directeur par intérim de l’Information publique de la Défense, le colonel Chris Magezi, indique que le prêtre catholique ougandais a été arrêté en lien avec ce que l’armée a qualifié de menaces contre la sécurité de l’État.

« Il s’agit de confirmer que le révérend père Deusdedit Ssekabira, du diocèse de Masaka, a récemment été arrêté par les forces de sécurité pour son implication dans des activités subversives violentes contre l’État », a déclaré le colonel Magezi.

Il a ajouté que le prêtre est détenu légalement pendant que les enquêtes se poursuivent. « Le révérend père Deusdedit Ssekabira est actuellement en garde à vue légale afin d’aider aux investigations supplémentaires dans cette affaire », a encore précisé le responsable de la Défense ougandaise.

Selon le colonel Magezi, l’affaire suivra les voies judiciaires formelles. « Il sera présenté devant les tribunaux et inculpé en conséquence », a-t-il indiqué dans son communiqué d’une page.

Le communiqué du responsable de la Défense ne fournit pas davantage de détails sur les activités présumées ni sur la durée des enquêtes.

Cette confirmation intervient après plusieurs jours d’incertitude, à la suite du signalement par l’Ordinaire du diocèse de Masaka, Mgr Serverus Jjumba, que le père Ssekabira, vicaire paroissial à la paroisse de Bumangi et directeur de l’école primaire Uplift, avait été emmené le 3 décembre, vers 13 heures, depuis son bureau à Katwe, dans la ville de Masaka.

En réaction à sa disparition, Mgr Jjumba avait ordonné des prières spéciales, notamment un triduum du Rosaire, appelant le peuple de Dieu de son siège épiscopal à prier pour le père Ssekabira, pour l’Église et pour la nation.

L’évêque catholique ougandais avait déclaré que les efforts pour le localiser étaient restés vains et avait qualifié sa disparition de « blessure grave » pour le diocèse de Masaka, l’Église catholique dans son ensemble et sa famille.

Il avait également ordonné l’intensification des prières et des démarches juridiques après l’enlèvement par des hommes portant « l’uniforme de l’armée ougandaise, avec un drone ».

Dans son communiqué du 13 décembre, Mgr Jjumba a déclaré : « Tous les efforts pour le localiser ont jusqu’à présent été infructueux. » Il a décrit l’incident comme « une blessure grave infligée au diocèse de Masaka, à l’Église catholique tout entière et à la famille du père Ssekabira ».

Il a indiqué que son siège épiscopal poursuivait toutes les voies possibles pour obtenir le retour sain et sauf du prêtre. « Le diocèse de Masaka, avec nos avocats, fait encore tout ce qui est en son pouvoir pour ramener notre prêtre sans qu’il lui soit fait du mal », avait déclaré Mgr Jjumba.

Ordinaire du diocèse de Masaka depuis sa consécration épiscopale en juillet 2019, Mgr Jjumba avait ordonné une période de prière intensive dans tout le diocèse et avait rappelé qu’il avait auparavant demandé à tous les prêtres exerçant leur ministère dans le diocèse ougandais « de faire un triduum du Rosaire (prier le Rosaire pendant trois jours consécutifs), avec les mystères douloureux, en priant pour notre frère prêtre, pour l’Église et pour notre pays, l’Ouganda », le 8 décembre, en la solennité de l’Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie.

Étendant cet appel à l’ensemble de la communauté catholique, Mgr Jjumba a annoncé le 13 décembre qu’il « appelait tous les fidèles du Christ du diocèse de Masaka, dans leurs foyers, paroisses et communautés, à faire un triduum du Rosaire, avec les mystères douloureux, en priant pour que la puissance de Dieu règne ».

Il a précisé avoir publié son communiqué du 13 décembre depuis la cathédrale Notre-Dame des Douleurs de Kitovu, siège de son diocèse, rappelant un chapitre douloureux de l’histoire diocésaine. C’est là, a-t-il rappelé, que le 13 juillet 1975, « Mgr Clement Mukasa a été enlevé et n’a jamais été revu ».

Mgr Jjumba a ensuite confié à la prière l’angoisse du peuple de Dieu du diocèse de Masaka à la suite de l’enlèvement du père Ssekabira le 3 décembre, invoquant : « Notre-Dame des Douleurs, intercédez pour nous ».

Le diocèse de Masaka n’a pas encore publié de réaction après les précisions apportées par le responsable de la Défense ougandaise.

Alors que l’affaire se dirige désormais vers les tribunaux, l’attention devrait se porter sur le respect de la procédure régulière, les chefs d’accusation précis qui seront retenus contre le père Ssekabira, ainsi que les implications de cette affaire pour les relations entre l’Église et l’État en Ouganda.

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