Monrovia, 18 décembre, 2025 / 10:46 PM
Le pèlerinage annuel au sanctuaire marial de Notre-Dame, Reine de la Paix au Liberia témoigne de foi, d’unité et d’endurance silencieuse, selon un responsable de communication des Chevaliers de Marshall.
Le pèlerinage annuel au sanctuaire marial de Notre-Dame, Reine de la Paix à Virginia, dans l’archidiocèse catholique de Monrovia au Liberia, a été un témoignage de foi, d’unité et d’endurance silencieuse, a déclaré à ACI Afrique Wilfred Lawrence D’Souza, responsable de communication du Conseil 145 des Chevaliers de Marshall.
Dans une interview accordée à ACI Afrique le jeudi 18 décembre, D’Souza est revenu sur les moments forts de l’événement des 5 et 6 décembre qui a rassemblé des milliers de pèlerins.
« C’était intense et profondément émouvant. Extrêmement bondé. Pourtant, au milieu de cette mer de personnes, je pouvais clairement voir la foi, brute, patiente et inébranlable », a-t-il déclaré.
Malgré l’inconfort, la chaleur intense, les longues attentes et la fatigue, « les gens avançaient avec humilité et espoir. La foule ne semblait pas chaotique, mais unie par la croyance », a ajouté D’Souza.
Originaire du diocèse de Mangalore en Inde, surnommé la « Rome de l’Est » pour son fort héritage catholique, D’Souza a souligné que l’expression de la foi qu’il a observée au Liberia l’a profondément touché. « Ici, j’ai vu le même esprit, peut-être encore plus enthousiaste. La foi que j’ai vue était plus grande que chaque individu ou groupe. Elle était quelque chose de plus grand que nous tous », a-t-il confié.
Parmi les moments marquants, il a cité « les fidèles âgés avançant lentement mais résolument, des parents portant leurs enfants sur les épaules ou dans le dos, des étrangers s’aidant spontanément, et une profonde sérénité dans le regard des gens au milieu du bruit et de la poussière ».
« Ces instants m’ont montré que la foi n’a pas besoin d’être bruyante ; elle est résiliente », a-t-il souligné.
Le pèlerinage, conduit par l’archevêque Gabriel Blamo Snosio Jubwe, marquait également la conclusion de l’Année jubilaire 2025 de l’Église catholique dans l’archidiocèse de Monrovia.
Le pèlerinage a commencé par une veillée le 5 décembre, avec chemin de croix, louange, adoration, dévotions à la Divine Miséricorde et service de guérison et d’onction. La veillée s’est terminée par la Sainte Eucharistie présidée par le P. Solomon Gbaki, membre des Salésiens de Don Bosco (SDB).
Le 6 décembre, des milliers de pèlerins ont participé à une procession du rosaire solennelle de Moulton Corner jusqu’au sanctuaire, accompagnée de réflexions spirituelles diffusées sur Radio Maria Liberia et les réseaux sociaux, permettant à de nombreux fidèles de suivre virtuellement le pèlerinage.
La solidarité communautaire a été au cœur du pèlerinage : les membres des SDB ont distribué gratuitement de l’eau en bouteille, tandis que les Chevaliers et Dames de Marshall ont remis des scapulaires bénis par l’archevêque pour l’ouverture du centenaire des Chevaliers.
« Que ce scapulaire renforce votre foi, approfondisse votre dévotion et vous place sous la protection de Notre-Dame », a déclaré le Grand Chevalier du Liberia, S. Clarance Borbordee.
Les pèlerins ont également reçu le sacrement de réconciliation avant de participer à une messe festive célébrée par l’archevêque Jubwe, concélébrée par une trentaine de prêtres. Dans son homélie, l’archevêque a encouragé le pardon et le renouveau intérieur : « Marie nous montre la voie pour reconstruire notre relation avec Dieu et avec les autres. Rien n’est impossible à Dieu ; renouvelons nos cœurs et travaillons ensemble pour la justice et l’unité ».
D’Souza a également mis en lumière la participation des enfants de l’école Oscar Romero pour sourds, dont un étudiant senior a traduit l’homélie de l’archevêque en langue des signes.
Pour D’Souza, ce pèlerinage porte un message universel : « La foi seule peut apporter discipline, compassion et unité. Quand les gens placent leur confiance en Dieu, ils apprennent la patience et l’empathie. Dans un monde rapide et souvent divisé, les pèlerinages nous invitent à ralentir, endurer ensemble, respecter le chemin de chacun et vivre avec foi et espoir renouvelés ».
Il a conclu par une réflexion personnelle : « La foi que j’ai vue ici était brute et profondément personnelle. Elle ne se manifestait pas par des structures ou des programmes, mais par l’endurance, le sacrifice et le silence. Par moments, j’ai senti qu’ils avaient plus de foi que moi, non pas parce qu’ils en parlaient davantage, mais parce qu’ils la vivaient pleinement ».
Le sanctuaire de Notre-Dame Reine de la Paix, établi après la guerre civile par feu l’archevêque Michael Kpakala Francis et désigné centre de pèlerinage archidiocésain en 2000, demeure un lieu de dévotion mariale et de réconciliation nationale, attirant chaque année des milliers de fidèles pour la prière, la réflexion et la solidarité communautaire.
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