Dans son homélie, le cardinal Re a évoqué les moments clés du pontificat du pape François, de son voyage risqué en Irak pour rendre visite aux communautés chrétiennes persécutées par l'État islamique à sa messe à la frontière entre le Mexique et les États-Unis lors de son voyage au Mexique.
« Face aux guerres qui ont fait rage ces dernières années, avec leurs horreurs inhumaines et leurs innombrables morts et destructions, le pape François n'a cessé d'élever la voix pour implorer la paix et appeler à la raison et à des négociations honnêtes pour trouver des solutions possibles », a déclaré le cardinal, provoquant des applaudissements spontanés dans la foule.
« Le pape François a toujours placé l'Évangile de la miséricorde au centre de ses préoccupations, soulignant à plusieurs reprises que Dieu ne se lasse jamais de nous pardonner. Il pardonne, quelle que soit la situation de la personne qui demande pardon et revient sur le droit chemin », a déclaré M. Re. « La miséricorde et la joie de l'Évangile sont deux mots clés pour le pape François.
Le cardinal a présidé la cérémonie finale d'éloge et d'adieu au pape François, en priant : « Chers frères et sœurs, confions à la tendre miséricorde de Dieu l'âme du pape François, évêque de l'Église catholique, qui a confirmé ses frères et sœurs dans la foi de la résurrection. »
« Prions Dieu notre Père par Jésus-Christ et dans l'Esprit Saint, qu'il le délivre de la mort, l'accueille dans la paix éternelle et le ressuscite au dernier jour », a-t-il ajouté.
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Après que la foule a entonné la litanie des saints en latin, le cardinal Baldassare Reina, vicaire général du diocèse de Rome, a prononcé une dernière prière : « Ô Dieu, fidèle rémunérateur des âmes, accorde à ton serviteur défunt et à notre évêque, le pape François, que tu as fait successeur de Pierre et pasteur de ton Église, de jouir pour toujours en ta présence au ciel des mystères de ta grâce et de ta compassion, qu'il a fidèlement servis sur terre. »
Un moment poignant a suivi lorsque les patriarches catholiques orientaux, les archevêques majeurs et les métropolites des Églises « sui iuris » se sont approchés du cercueil tandis qu'une chorale chantait une prière grecque de l'office funéraire byzantin.
Re a béni le cercueil avec de l'eau bénite et de l'encens, tandis que le chœur chantait en latin : « Je sais que mon Rédempteur est vivant : au dernier jour, je ressusciterai ».
À la fin de la messe, l'antienne traditionnelle « In Paradisum » a été chantée en latin, demandant aux anges de guider l'âme du pape vers le ciel.
« Que les anges te conduisent au paradis, que les martyrs viennent t'accueillir et te conduisent à la ville sainte, la Jérusalem nouvelle et éternelle. Que les chœurs d'anges t'accueillent et qu'avec Lazare, qui n'est plus pauvre, tu aies le repos éternel. »
Conformément à ses souhaits, le pape François ne sera pas enterré dans les grottes du Vatican aux côtés de ses prédécesseurs. Au lieu de cela, son corps sera transporté en procession dans les rues de Rome dans un véhicule jusqu'à la basilique Sainte-Marie-Majeure, une église qu'il a visitée plus de 100 fois au cours de sa vie pour prier devant une icône de la Vierge Marie, « Salus Populi Romani », en particulier avant et après ses voyages pontificaux.
Dans la basilique mariale la plus importante de Rome, le pape François reposera dans une simple tombe marquée d'un seul mot : Franciscus.
Se souvenir du pape François
Jorge Mario Bergoglio est né le 17 décembre 1936 à Buenos Aires, en Argentine, et est entré dans la Compagnie de Jésus à l'âge de 21 ans. Après son ordination en 1969, il a été provincial jésuite, recteur de séminaire et professeur avant que saint Jean-Paul II ne le nomme évêque auxiliaire de Buenos Aires en 1992. Il est devenu archevêque de la capitale argentine en 1998 et a été créé cardinal en 2001.
L'élection surprise du cardinal Bergoglio le 13 mars 2013, à l'âge de 76 ans, a marqué plusieurs premières historiques : il est devenu le premier pape jésuite, le premier originaire des Amériques et le premier à choisir le nom de François, inspiré par la dévotion de saint François d'Assise à la pauvreté, à la paix et à la création.
Son pontificat, qui a duré 12 ans, s'est caractérisé par l'accent mis sur la miséricorde, le souci de la création et l'attention portée à ce qu'il appelait les « périphéries » de l'Église et de la société. Il a effectué 47 voyages apostoliques en dehors de l'Italie, bien qu'il n'ait jamais visité son Argentine natale.
Au cours de son mandat, le pape François a canonisé 942 saints - plus que tout autre pape dans l'histoire - y compris ses prédécesseurs Jean XXIII, Paul VI et Jean-Paul II. Il a publié quatre encycliques et sept exhortations apostoliques, tout en promulguant 75 documents motu proprio.
Tout au long de son pontificat, François a considérablement remanié le Collège des cardinaux par le biais de dix consistoires, créant 163 nouveaux cardinaux. Ses nominations ont reflété sa vision d'une Église mondiale, élevant des prélats des périphéries et créant des cardinaux dans des endroits qui n'en avaient jamais eu auparavant, notamment en Mongolie et au Soudan du Sud.
Les dernières années du pape ont été marquées par des problèmes de santé. Il est opéré en juillet 2021 et en juin 2023. En novembre 2023, il souffre d'une inflammation pulmonaire et, en février 2025, il est hospitalisé à l'hôpital Gemelli de Rome pour une bronchite et une infection respiratoire.
Son pontificat a été confronté à des défis sans précédent, notamment la pandémie mondiale de COVID-19, au cours de laquelle il a offert des moments historiques de prière pour l'humanité, notamment l'extraordinaire bénédiction urbi et orbi sur une place Saint-Pierre vide en mars 2020. Il a également appelé à plusieurs reprises à la paix dans le cadre des conflits en Ukraine et en Terre sainte.
François a convoqué quatre synodes, dont le synode sur la synodalité, dont la deuxième session s'est achevée en octobre 2024. Il a mis en œuvre d'importantes réformes de la Curie romaine et a pris plusieurs mesures pour faire face à la crise des abus commis par le clergé, notamment le motu proprio Vos Estis Lux Mundi de 2019.
Les funérailles du pape François marquent le premier jour du deuil traditionnel de l'Église catholique, qui comprendra neuf jours de messes de requiem offertes pour le repos de son âme.
Le pape François avait l'habitude de conclure ses discours et ses rencontres en disant : « N'oubliez pas de prier pour moi », a rappelé M. Re à la fin de son homélie.
« Cher Pape François, nous vous demandons maintenant de prier pour nous. Puissiez-vous bénir l'Église, bénir Rome et bénir le monde entier depuis le ciel, comme vous l'avez fait dimanche dernier depuis le balcon de cette basilique, dans une dernière étreinte avec tout le peuple de Dieu, mais aussi avec l'humanité qui cherche la vérité avec un cœur sincère et qui porte haut le flambeau de l'espérance. »
