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Feu l’ancien président zambien salué comme un leader-serviteur qui a gardé foi en Dieu malgré l’isolement

L’Archevêque de l’Archidiocèse catholique de Lusaka a rendu hommage à feu l’ancien président zambien Edgar Chagwa Lungu, le décrivant comme un leader-serviteur qui est resté ferme dans sa foi en Dieu, même au cœur de l’isolement et des épreuves qui ont jalonné plusieurs moments de sa vie.

Dans son homélie prononcée lors de la messe de funérailles célébrée le mercredi 25 juin à la Cathédrale Christ the King de l’Archidiocèse catholique de Johannesburg, en Afrique du Sud, l’Archevêque Alick Banda a déclaré que l’ancien chef d’État « portait des fardeaux que peu pouvaient voir et comprendre. »

« À l’instar d’Abraham, feu le président s’est aventuré à plusieurs reprises dans l’inconnu — sans toujours comprendre pleinement, mais avec constance et confiance en Dieu », a-t-il déclaré en référence à la première lecture tirée du Livre de la Genèse.

Mgr Banda a rappelé que, bien que le président Lungu ait été « isolé et rejeté » durant son mandat, il est demeuré fidèle dans sa foi en Dieu, offrant ainsi un témoignage puissant de la vérité selon laquelle la foi n’est pas « éprouvée dans le confort, mais purifiée dans les tribulations. »

« La foi, en particulier lorsqu’elle est publique, implique souvent d’être incompris, critiqué et contesté », a-t-il observé, ajoutant : « Elle implique aussi de s’accrocher à une confiance plus élevée dans la providence divine, même lorsque les voix humaines sont bruyantes et que l’avenir semble incertain. »

« Mes chers frères et sœurs dans le Christ, la vie d’Edgar Chagwa Lungu n’a pas été exempte de questionnements et de réflexions silencieuses », a-t-il poursuivi, évoquant son parcours, de ses humbles débuts à la profession juridique, puis à la politique, jusqu’à la présidence.

Il a ajouté : « Comme chacun de nous, il avait ses forces et ses faiblesses, ses imperfections. Pour tout le bien accompli, nous rendons gloire et grâce à Dieu ; et pour toutes ses limites, nous le confions à la miséricorde divine. »

Dans son homélie du 23 juin, le prélat catholique zambien a décrit le mandat de l’ancien président comme marqué par « l’humilité et la force silencieuse ».

Il a encouragé les Zambiens à imiter les valeurs qu’il incarnait, en particulier sa foi chrétienne inébranlable et sa vision du leadership comme une vocation de service.

« Le président Edgar Chagwa Lungu a dirigé notre pays en des temps difficiles — une période de sécheresse, de COVID-19, d’économie malmenée », a rappelé Mgr Banda lors de la messe funèbre du 23 juin en hommage à l’ancien président, décédé à l’âge de 68 ans dans un établissement médical en Afrique du Sud, le 5 juin.

Il a souligné qu’en dépit de tous ces défis, le défunt chef d’État « a fait preuve de résilience et de dévouement au service public, tout en préservant la paix nationale et supervisant d’importants projets d’infrastructures à travers le pays. »

Mgr Banda a également salué la passation pacifique de pouvoir entre le président défunt et son successeur Hakainde Hichilema comme un acte de « prudence et d’humilité ».

« Il n’a pas fait preuve de désespoir pour conserver le pouvoir, mais a reconnu que le leadership est une mission de gestion, et non une propriété », a-t-il affirmé.

Ordinaire du lieu de l’archidiocèse de Lusaka depuis son installation en avril 2018, l’archevêque a appelé le peuple de Dieu en Zambie à honorer l’héritage de l’ancien président en adoptant l’humilité, l’intégrité et un leadership centré sur le service, « dans un engagement renouvelé pour la paix, l’harmonie et la dignité ».

« La Zambie qu’il a aimée, la Zambie qu’il a servie, doit être celle que nous bâtissons à nouveau pour l’avenir », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, les funérailles de l’ancien président sont dans l’impasse après qu’un tribunal sud-africain a émis, mercredi 25 juin, une injonction suspendant les préparatifs de l’inhumation de l’ancien dirigeant zambien.

Selon un rapport de la BBC daté du 25 juin, « le gouvernement zambien a déposé une requête en urgence auprès de la Haute Cour de Pretoria pour faire annuler les funérailles que la famille du défunt comptait organiser en Afrique du Sud. »

D’après la BBC, cette décision n’a été annoncée aux fidèles présents dans l’église en Afrique du Sud qu’après la messe de funérailles présidée par l’Archevêque Banda.

Le 19 juin, les dirigeants religieux, notamment des représentants de la Conférence des évêques catholiques de Zambie (ZCCB), du Conseil des Églises de Zambie (CCZ) et de la Fraternité évangélique de Zambie (EFZ), ont appelé le gouvernement et la famille Lungu à « trouver un terrain d’entente » concernant les modalités d’inhumation.

« Il est regrettable que les funérailles d’un ancien chef d’État restent en suspens », ont déclaré les responsables religieux, faisant référence à « l’incertitude » entourant le rapatriement et l’enterrement du défunt président, initialement prévu pour l’après-midi du mercredi 18 juin.

Dans leur déclaration du 19 juin, les responsables ecclésiastiques ont déploré cette incertitude, soulignant qu’elle « perturbe le bon fonctionnement du pays, qui reste en deuil. »

Nicholas Waigwa