Abuja, 11 août, 2025 / 9:59 (ACI Africa).
Les évêques catholiques de la province ecclésiastique d'Owerri au Nigeria exhortent les couples sans enfants à envisager des « alternatives moralement acceptables » telles que l’adoption d’enfants et la famille d’accueil.
Dans une déclaration publiée après leur réunion de deux jours qui s’est achevée le 6 août, les Ordinaires de l’archidiocèse catholique d’Owerri et des diocèses d’Aba, Ahiara, Okigwe, Orlu et Umuahia mettent en garde contre les techniques de procréation assistée (TPA). Ils expriment leur inquiétude face à la demande croissante de fécondation in vitro (FIV) ainsi que « la stigmatisation sociale et le traumatisme » que subissent les couples sans enfants dans le Sud-Est du Nigeria.
« Lorsque les attentes des couples en matière d’enfants ne sont pas immédiatement satisfaites, nous les encourageons à considérer d’autres alternatives moralement acceptables comme l’adoption et la famille d’accueil. Nous savons que les pratiques d’adoption et de prise en charge sont des solutions acceptables dans notre système juridique pour répondre aux défis des couples sans enfants », affirment-ils dans leur communiqué publié le 9 août.
Si l’Église accompagne « avec sollicitude pastorale les couples qui doivent affronter l’angoisse de la stérilité dans leur mariage », elle doit aussi « parler clairement » de sa position sur les TPA, déclarent les évêques catholiques de la province ecclésiastique d’Owerri, en ciblant particulièrement la FIV, qu’ils qualifient de « péché mortel et moralement inacceptable ».
« L’Église considère que l’acte sexuel dans le mariage doit être à la fois unifiant (exprimant l’amour et l’intimité) et procréatif (ouvert à la possibilité d’une nouvelle vie) », ajoutent-ils, en soulignant que la FIV « sépare » ces deux « aspects, puisque la fécondation a lieu en dehors de l’acte conjugal ».
Ils avertissent que « la FIV conduit souvent à la création de plusieurs embryons, dont certains ne sont pas implantés et peuvent être détruits, congelés ou utilisés à des fins de recherche ».
Cela va à l’encontre de la position de l’Église, poursuivent les responsables catholiques, qui « considère que l’embryon humain est une personne humaine avec une âme dès le moment de la conception » et « estime que détruire ou jeter des embryons est moralement répréhensible ».
« La FIV, avec sa dépendance aux procédures médicales et la possibilité de sélectionner les embryons, peut être vue comme un traitement des enfants comme des marchandises ou des objets manufacturés », expliquent les évêques nigérians en se référant au Catéchisme de l’Église catholique, n° 2377, et à Donum Vitae, chapitre II, n° 8.
Ils soulignent la nécessité de respecter les enfants, qui « doivent être accueillis comme des dons de Dieu et non comme des produits d’un processus technologique ».
Dans leur déclaration de quatre pages intitulée « Sur quelques questions pastorales brûlantes », les responsables de l’Église catholique expriment leur préoccupation face à la multitude de défis auxquels sont confrontés les jeunes couples, notamment l’exploitation par des individus sans scrupules qui tirent parti de leur désespoir.
« De nos jours, il n’est pas rare de voir des jeunes couples repousser leur mariage sacramentel par crainte d’entrer dans une union indissoluble qui pourrait rester sans enfants », constatent-ils dans leur déclaration en sept points.
Ils déplorent que « la pression des proches, les moqueries des voisins » poussent ces jeunes couples « à toutes sortes d’embarras et d’humiliations, parfois conduisant au divorce ou à la polygamie ».
« Malheureusement, ces couples ne trouvent pas suffisamment de soutien moral, même au sein de notre communauté ecclésiale », affirment les évêques, notant que bien souvent « c’est la femme sans enfant qui est blâmée pour la stérilité, même sans preuve médicale ».
Les responsables catholiques métropolitains d’Owerri témoignent leur compassion envers les femmes qui deviennent victimes de « toutes sortes de traitements médicaux traditionnels ou scientifiques, testés ou non, allant souvent de maison de prière en guérisseurs traditionnels et médecins peu scrupuleux ».
« Si l’Église reconnaît le désir d’avoir des enfants et soutient les couples cherchant de l’aide face à l’infertilité, elle désapprouve les abus que subissent les couples sans enfants aux mains de certains médecins et cliniques de fertilité peu scrupuleux, qui leur offrent de faux espoirs et profitent de leur détresse pour s’enrichir », affirment-ils dans leur déclaration.
Ils ajoutent : « Nous exhortons le gouvernement à établir des règles éthiques strictes régissant ces cliniques de fertilité afin de limiter toute forme de commercialisation de la sexualité humaine parmi nos jeunes, ainsi que l’exploitation des besoins des couples sans enfants ».
Par ailleurs, le gouvernement devrait s’efforcer d’établir des lignes directrices pour rendre le processus d’adoption et de placement en famille d’accueil plus transparent et fluide pour les couples sans enfants qui souhaitent recourir à ces alternatives moralement acceptables.
« Il faut toutefois veiller à ce que le processus d’adoption ne favorise pas le trafic d’enfants ou d’autres activités criminelles connexes », précisent les responsables catholiques nigérians, en ajoutant : « Notre peuple doit également accepter et respecter les enfants adoptés comme membres légitimes de la famille ».

