De l’IA aux White Sox : Les cent premiers jours du pape Léon XIV ouvrent de nouvelles perspectives

Ces liturgies pontificales ont attiré de grandes foules et une forte attention, à commencer par sa messe inaugurale, qui a réuni 200 délégations étrangères — dont des chefs d’État et des membres de familles royales — au Vatican. Depuis, Léon a célébré des liturgies pour les jubilés des familles, des prêtres et de la jeunesse, ainsi que lors des grandes solennités et fêtes : la Pentecôte, la Fête-Dieu, le Sacré-Cœur de Jésus, la Sainte Trinité, la fête des saints Pierre et Paul, et Marie Mère de l’Église.

Léon XIV est le premier pape élu pendant une année jubilaire depuis l’an 1700.

Un pape qui chante

Un des moments les plus inattendus du pape Léon est survenu lors de son premier Regina Caeli, quand il a surpris une foule de 200 000 personnes réunies place Saint-Pierre en chantant l’hymne marial plutôt qu’en le récitant en latin, comme l’avaient fait ses prédécesseurs récents. Depuis, il continue de chanter lors des liturgies et de conduire les fidèles dans des versions chantées du Notre Père en latin.

Cette initiative a inspiré l’Institut pontifical de musique sacrée à lancer une série en ligne intitulée « Chantons avec le pape », destinée à rendre le chant grégorien plus accessible.

Premier pape américain sur l’écran géant du stade des White Sox

En juin, le premier pape né et élevé aux États-Unis est apparu sur l’écran géant du stade de l’équipe de baseball des White Sox de Chicago, au cours d’un rassemblement de catholiques américains au Rate Field. Dans un message vidéo prononcé entièrement en anglais, le pape Léon a exhorté les jeunes à être des « phares d’espérance » et a rappelé que « Dieu tend la main vers vous, vous appelle, vous invite à connaître son fils, Jésus-Christ ».

Ce fut sa première adresse directe à sa ville natale depuis son élection, ainsi qu’un des premiers discours pontificaux prononcés entièrement en anglais.

L’amour du nouveau pape pour le sport a donné lieu à des moments mémorables. Il a béni 159 cyclistes lors de la dernière étape du Giro d’Italia en traversant le Vatican. Grand amateur de tennis, il a plaisanté avec le champion italien Jannik Sinner, numéro un mondial, en lui demandant si sa soutane blanche convenait aux règles vestimentaires de Wimbledon.

Le pape a également reçu des maillots des White Sox et des Bears, et a signé des balles de baseball pour des pèlerins enthousiastes.

Une voix pour la paix à Gaza et en Ukraine

Les premiers mots du pape Léon furent : « La paix soit avec vous tous », rappelant la première salutation du Christ ressuscité rapportée dans l’Écriture. Alors que les conflits se poursuivaient et s’intensifiaient par moments, il n’a cessé d’être une voix en faveur de la paix.

En juin, après des frappes aériennes américaines sur des installations nucléaires iraniennes, le pape Léon a exhorté les dirigeants mondiaux à « arrêter la tragédie de la guerre avant qu’elle ne devienne un gouffre irréparable ». Après une frappe israélienne qui a tué trois personnes dans la seule église catholique de Gaza en juillet, il a lancé un appel pour « un cessez-le-feu, la libération des otages et le plein respect du droit humanitaire ».

Il a aussi rencontré des évêques et des pèlerins de l’Église gréco-catholique ukrainienne et a accueilli le président Volodymyr Zelenskyy à Castel Gandolfo, où ils ont discuté de l’urgence de trouver des « chemins de paix justes et durables ».

Le pape Léon porte l’Eucharistie dans les rues de Rome

Lors de la Fête-Dieu, le pape Léon a personnellement porté le Saint-Sacrement en procession, de la basilique Saint-Jean-de-Latran jusqu’à Sainte-Marie-Majeure. Plus de 20 000 personnes ont participé à cette première procession eucharistique sous son pontificat.

Retour à Castel Gandolfo

Le pape Léon a rétabli la tradition estivale du séjour papal à Castel Gandolfo. Pendant deux semaines en juillet, il a célébré des messes dans des paroisses locales, récité l’Angélus en place publique, et accueilli des dignitaires étrangers.

Un pape augustinien

Religieux augustinien, Léon XIV a cité saint Augustin dans presque toutes ses homélies. Lors du Jubilé des jeunes en août, il a repris les Confessions : « Tu m’as appelé, tu as brisé ma surdité… Je t’ai goûté, et maintenant j’ai faim et soif de toi. »

Un regard sur l’intelligence artificielle

Le pape Léon a fréquemment abordé le thème de l’intelligence artificielle (IA), déjà considéré comme un sujet clé de son pontificat. Il a averti que l’essor de l’IA pose « de nouveaux défis pour la défense de la dignité humaine, de la justice et du travail ».

Il a comparé cette révolution numérique à la révolution industrielle qui avait suscité l’encyclique Rerum Novarum de Léon XIII.

Un nouveau docteur de l’Église et de futurs saints

Dans un geste théologique significatif, le pape Léon a proclamé saint John Henry Newman docteur de l’Église — un titre rare partagé par seulement 37 saints. Il a aussi approuvé la canonisation prochaine de Carlo Acutis et Pier Giorgio Frassati, ainsi que sept autres causes, dont celle de Bartolo Longo.

Portant la croix lors du Jubilé des jeunes

Au Jubilé de la jeunesse, qui a réuni environ un million de jeunes à Tor Vergata, Léon XIV a porté lui-même la croix jubilaire à travers la foule. Il a ensuite dialogué avec les jeunes en anglais, italien et espagnol, leur offrant des réflexions sur la solitude, le discernement et l’amitié avec le Christ.

Après l’adoration eucharistique, des chants de « Papa Leone ! » ont résonné jusque tard dans la nuit.