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Le pape Léon XIV prie sur le site de l'explosion à Beyrouth et rencontre les familles en quête de justice

Le pape Léon XIV s'est arrêté le dernier matin de son voyage au Liban devant les ruines du port de Beyrouth détruit par l'explosion, priant en silence et déposant une couronne de fleurs à la mémoire des victimes. Il a également rencontré les familles des personnes décédées et les survivants qui portent encore les blessures de l'explosion de 2020.

Le pape a allumé une bougie et déposé une couronne de fleurs rouges sur le site, et a semblé à un moment donné retenir ses larmes. Il s'est ensuite entretenu avec les familles des victimes, dont certaines tenaient des photos de leurs proches tués dans l'explosion.

La prière silencieuse du pape au port s'est déroulée dans un contexte de recherche de justice toujours en suspens, un deuil encore présent dans tout le Liban.

Cinq ans après l'explosion du 4 août 2020, l'une des plus grandes explosions non nucléaires de l'histoire, les familles des 236 personnes tuées et des plus de 7 000 blessés affirment qu'elles attendent toujours la vérité et que les responsables rendent des comptes. De vastes quartiers de Beyrouth ont été détruits, mais la justice reste insaisissable. Le Premier ministre libanais Nawaf Salam a accueilli le pape sur le site.

L'enquête menée par le Liban a été marquée par des ingérences politiques et de longues périodes d'inactivité. Bien que l'enquête ait officiellement repris en 2025 après deux ans d'interruption, elle reste au point mort. Les gouvernements successifs n'ont pas réussi à garantir un processus indépendant et impartial, laissant les familles des victimes confrontées à ce qu'elles décrivent comme un déni de justice prolongé.

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Plusieurs hauts fonctionnaires convoqués par le juge d'instruction principal Tarek Bitar ont refusé de coopérer, invoquant l'immunité ou déposant des recours juridiques qui ont à plusieurs reprises gelé l'enquête.

Une certaine activité a repris au début de l'année 2025. Le juge Bitar a repris ses travaux en février après que le président Joseph Aoun et le Premier ministre Salam se sont engagés publiquement à faire respecter l'état de droit. Le mois suivant, le procureur général par intérim Jamal Hajjar a annulé les mesures qui avaient paralysé l'enquête. Plusieurs personnalités, dont l'ancien Premier ministre Hassan Diab et le général de division Abbas Ibrahim, ont répondu aux convocations, tandis que d'autres, notamment des membres du Parlement, ont continué à refuser de coopérer.

Elias Turk