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Un évêque zambien dénonce la subversion des "intentions initiales" de la Journée internationale de la femme

Mgr Patrick Chilekwa Chisanga, évêque du diocèse zambien de Mansa, a dénoncé la remise en cause de la Journée internationale de la femme (JIF) par la promotion d'un programme qui n'est pas de bon augure pour les femmes, comme le souhaitaient les initiateurs de la commémoration.

Dans son message pour la célébration annuelle du 8 mars, Mgr Chisanga a déploré qu'une partie de la "société séculière" semble déterminée à "affaiblir" les droits divins des femmes.

"Je suis conscient que certains cercles de notre société séculière ont détourné cette journée des intentions initiales de ceux qui l'ont lancée il y a plus de 100 ans pour y inclure les extrêmes du féminisme, l'agenda mondial du genre et les soi-disant droits reproductifs, qui tendent en fait à diminuer les droits donnés par Dieu à une femme créée à l'image de Dieu", a-t-il déclaré le jeudi 7 mars.

Mgr Chisanga a ajouté : "Parfois, au nom des droits en matière de procréation, au lieu d'améliorer, on a tendance à diminuer ce que Dieu a donné à la femme, un don unique que Dieu a donné à la femme. Et parfois, d'énormes sommes d'argent sont injectées dans la promotion de ces activités qui n'améliorent pas la vie et la dignité d'une femme".

Le membre de l'Ordre des Frères Mineurs Conventuels (OFM Conv.), né en Zambie, a souligné la nécessité de s'élever contre les pratiques "qui manquent de respect, oppriment et discriminent les femmes sous le couvert de la culture, des traditions, de la religion ou du développement pour les temps modernes".

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Il a plaidé pour la promotion de politiques, de coutumes et de pratiques qui contribuent à renforcer la dignité et le caractère unique de la femme.

Mgr Chisanga a reconnu le rôle des chefs traditionnels et des chefs religieux dans l'amélioration de la situation : "Les chefs traditionnels ont une voix énorme, une voix puissante, et ils peuvent évaluer ces pratiques et filtrer celles qui ne respectent pas la dignité de la femme".

"Prenons notre courage à deux mains. Cela demande du courage de la part des chefs traditionnels parce qu'ils coupent court à toute une longue histoire de pratiques, mais pour le bien de notre époque et de la dignité de la femme, il est nécessaire que nous abandonnions ces pratiques traditionnelles obsolètes", a-t-il ajouté.

Les dirigeants de l'Église, a déclaré l'Ordinaire du diocèse de Mansa depuis sa consécration épiscopale en février 2014, doivent "prêcher le message de Dieu qui renforce la dignité de chaque personne humaine créée à l'image et à la ressemblance de Dieu."

"Dans le livre de la Genèse, au chapitre 1, nous lisons que Dieu a créé l'homme et la femme. Ainsi, les hommes et les femmes sont distingués en tant qu'hommes et femmes, mais ils sont égaux en dignité parce qu'ils partagent la même nature de Dieu, l'image de Dieu. C'est le message fondamental que nous devons prêcher", a-t-il souligné.

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Mgr Chisanga a poursuivi : "Nous sommes tous créés à l'image et à la ressemblance de Dieu. Nous sommes tous différents mais égaux en dignité et dans l'essence même de l'être humain.

"Personne ne peut ni ne doit changer cet arrangement divin pour quelque raison que ce soit. Différents mais égaux en dignité ; égaux dans l'essence de l'être ; c'est ainsi que Dieu a voulu qu'il en soit ainsi", a-t-il déclaré.

Le chef de l'Église catholique zambienne a critiqué ceux qui veulent que les femmes soient "comme les hommes", en déclarant : "Ce n'est pas la bonne question à poser : "Comment les femmes peuvent-elles ressembler davantage aux hommes ? Les femmes n'ont pas besoin d'être comme les hommes".

La préoccupation devrait plutôt être de mettre en place des mesures permettant à la femme "d'être davantage la femme telle que Dieu l'a voulue".

"Nous devons être des êtres humains complémentaires. Il doit y avoir complémentarité et respect mutuel entre les hommes et les femmes, au sein des familles, entre le mari et la femme, les enfants de sexe féminin et masculin, et les autres membres de la famille. Il doit y avoir un respect mutuel et il y a ce qu'on appelle les rôles de genre", a-t-il déclaré dans son message pour la JIF 2024 marquée par le thème "Investir dans les femmes, accélérer le progrès" : Accélérer le progrès".

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L'évêque catholique zambien a qualifié le thème de la JIF 2024 de "très opportun et très significatif".

"Avec des politiques délibérées d'investissement dans l'éducation, la santé et le bien-être général des femmes, en commençant évidemment par les petites filles, notre monde serait un meilleur endroit pour tout le monde", a-t-il déclaré.

Mgr Chisanga a ensuite insisté sur la nécessité d'encourager l'éducation formelle des femmes en déclarant : "En effet, éduquer une femme, c'est éduquer toute une nation".

Il a appelé les Zambiens à profiter de la gratuité de l'enseignement dans leur pays et à aider les filles à "réaliser leur potentiel, leurs capacités jusqu'aux plus hauts niveaux d'éducation dans les instances supérieures d'apprentissage à l'intérieur et à l'extérieur de notre pays".