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"Faites les choses de manière humaine et appropriée" : Un évêque catholique de Côte d'Ivoire aux autorités

Le président de la Commission de la pastorale sociale de la Conférence épiscopale de Côte d'Ivoire (CECCI) a appelé les autorités compétentes de ce pays d'Afrique de l'Ouest à "respecter la dignité humaine" dans le processus d'expulsion des citoyens des zones à haut risque.

Depuis le début du mois de février, les autorités d'Abidjan, la capitale de la Côte d'Ivoire, auraient mené une opération d'expulsion à grande échelle des personnes vivant dans les zones à haut risque.

S'adressant aux journalistes après avoir rendu visite aux victimes de ces expulsions forcées, Mgr Bruno Essoh Yedoh a exprimé sa compassion, sa solidarité et sa proximité spirituelle avec les victimes.

"Nous pouvons faire les choses en gardant à l'esprit la dignité humaine. Et l'État a l'expertise nécessaire pour respecter la dignité humaine, pour faire les choses de manière humaine et appropriée", a déclaré Mgr Yedoh le 11 mars.

Il a ajouté : "Regardez comment nous avons organisé la Coupe d'Afrique des Nations (AFCON), l'argent que nous y avons englouti. Pourquoi ne prenons-nous pas le temps de faire les choses correctement pour ces frères et sœurs, en vue de respecter et de sauvegarder leur dignité ?

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L'Ordinaire du lieu du diocèse de Bondoukou, en Côte d'Ivoire, a dénoncé les mauvaises conditions de vie des victimes des expulsions forcées qui ont été signalées.

"Dormir à la belle étoile avec des enfants, des femmes enceintes, des personnes âgées et des retraités, c'est difficile à supporter", a-t-il déclaré.

Selon lui, si "c'est une noble initiative que de vouloir préserver les vies humaines pendant la saison des pluies et des glissements de terrain", les zones d'expulsion des Ivoiriens ne sont pas toutes des zones à haut risque.

Les expulsions, poursuit l'évêque de Bondoukou, "auraient pu se faire pendant les vacances scolaires, ce qui aurait permis aux parents d'avoir l'esprit tranquille. Mais maintenant, ils n'ont plus d'endroit où vivre".

Il a appelé le gouvernement camerounais "à se souvenir de ces victimes, à ne pas les abandonner mais à aider ces familles vulnérables, qui ont tout perdu, à reconstruire leur dignité".

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"En ce temps de carême, nous prions le Seigneur d'apaiser ces frères et sœurs, dont certains ont été marqués psychologiquement et moralement, et qui ont le cœur lourd. Nous crions du fond du cœur : que l'État fasse quelque chose pour réparer ces torts", a déclaré le président de la Commission de la pastorale sociale de la CECCI le 11 mars.