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Pape François : La "sagesse ancestrale" des peuples autochtones est un outil essentiel dans la lutte contre le changemen

Le pape François a réfléchi jeudi à l'importance de faire entendre les voix autochtones et d'intégrer la "sagesse ancestrale" dans le cadre des efforts plus larges visant à atténuer les effets du changement climatique d'origine anthropique.

"Un dialogue ouvert entre les savoirs autochtones et les sciences, entre les communautés de sagesse ancestrale et celles des sciences, peut aider à affronter d'une manière nouvelle, plus intégrale et plus efficace des questions aussi cruciales que l'eau, le changement climatique, la faim et la biodiversité", a observé le pape au Vatican jeudi. Ces questions, comme nous le savons très bien, sont toutes interconnectées.

Ces remarques s'adressaient aux participants de la conférence "Le savoir des peuples autochtones et les sciences", parrainée par les Académies pontificales des sciences et des sciences sociales, qui s'est tenue au Vatican du 14 au 15 mars.

Cet événement rassemble une pluralité de voix provenant des académies pontificales, de groupes autochtones, d'universitaires et d'organisations internationales afin d'évaluer comment les enseignements et méthodologies autochtones traditionnels peuvent être harmonisés avec la science conventionnelle pour informer la politique mondiale sur le changement climatique, la perte de biodiversité, la sécurité alimentaire et la santé.

Selon les Nations unies, les peuples autochtones sont définis comme ceux qui "habitaient un pays ou une région géographique à l'époque où des personnes de cultures ou d'origines ethniques différentes y sont arrivées" et qui conservent des "caractéristiques sociales, culturelles, économiques et politiques" distinctes de leurs sociétés d'origine.

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"L'Église est avec vous, alliée des peuples indigènes et de leur sagesse, et alliée de la science qui s'efforce de faire de notre monde un monde de fraternité et d'amitié sociale toujours plus grande", a déclaré le pape jeudi.

Dans son discours, François a fait référence à une étude réalisée en 2021 par l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), qui examinait les systèmes alimentaires autochtones et l'inclusion des connaissances autochtones en tant qu'élément central de la "Décennie internationale des sciences pour le développement durable (DISSD)" des Nations unies pour la période 2024-2033.

Le pape a cité ces deux exemples concrets de la manière dont la représentation autochtone a été développée sur la scène internationale.

Le pape a souligné l'importance de protéger les "cultures, les traditions, les spiritualités et les langues" autochtones, car elles font partie du "tissu de l'humanité" et leur perte "représenterait un appauvrissement de la connaissance, de l'identité et de la mémoire pour nous tous".

"C'est pourquoi, a poursuivi le pape, les projets de recherche scientifique et, par conséquent, les investissements doivent être résolument orientés vers la promotion de la fraternité humaine, de la justice et de la paix, afin que les ressources puissent être coordonnées et allouées pour répondre aux défis urgents auxquels est confrontée la terre, notre maison commune, et la famille des peuples.

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Les thèmes de la protection écologique et de la fraternité humaine ont occupé une place importante dans le pontificat de François.

Dans son encyclique sur le climat Laudato Si', publiée en 2015, le pape François a souligné l'urgence d'intégrer les voix autochtones dans le débat plus large sur l'atténuation du changement climatique, notant que ces personnes "ne sont pas simplement une minorité parmi d'autres, mais devraient être les principaux partenaires du dialogue, en particulier lorsque de grands projets affectant leurs terres sont proposés".

Selon le Programme des Nations unies pour le développement, la population autochtone mondiale compte 370 millions de personnes, soit 5 % de la population mondiale, et fait partie des groupes les plus vulnérables aux effets du changement climatique anthropique et aux risques qui y sont associés, tels que la désertification, la pénurie alimentaire, la perte de biodiversité et les migrations forcées.