Kinshasa, 20 mars, 2024 / 8:25 (ACI Africa).
La décision du gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) de lever l'interdiction de la peine de mort datant de 2003 est rétrograde, a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo, ordinaire local de l'archidiocèse de Kinshasa.
Dans une déclaration publiée le 13 mars, la ministre de la justice de la RDC, Rose Mutombo, a annoncé la levée du moratoire sur la peine de mort en vigueur depuis deux décennies dans ce pays d'Afrique centrale.
Le ministre Mutombo aurait déclaré que "les actes de trahison ou d'espionnage ont fait des ravages au sein de la population et de la République" et que le rétablissement de la peine de mort visait à "débarrasser l'armée de notre pays des traîtres... et à freiner la recrudescence des actes de terrorisme et de banditisme urbain entraînant la mort".
Dans une interview accordée le 17 mars à la chaîne de télévision catholique francophone KTO, le cardinal Ambongo a critiqué les déclarations du ministre, déclarant qu'il trouvait "anormal qu'un gouvernement qui se dit responsable puisse prendre une telle décision".
"C'est un pas en arrière ! Je ne pense pas qu'un gouvernement responsable puisse évoquer une telle option pour punir des gens que l'on qualifie de traîtres", a-t-il déclaré, ajoutant : "Tout d'abord, sur la notion de traîtres, nous devons d'abord nous mettre d'accord sur ce que cela signifie. Et quand je regarde la réalité ici au Congo, les grands traîtres au pays sont justement ceux qui sont au pouvoir".