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Les chefs religieux de Guinée-Bissau déplorent la recrudescence des attaques contre les lieux de culte

Le père Augusto Mutna Tamba lisant la déclaration des chefs religieux de Guinée-Bissau. Crédit : Diocèse catholique de Bafatá Le père Augusto Mutna Tamba lisant la déclaration des chefs religieux de Guinée-Bissau. Crédit : Diocèse catholique de Bafatá

Les chefs religieux de Guinée-Bissau ont appelé au respect des "droits fondamentaux" à la suite de plusieurs cas d'attaques contre des lieux de culte de religions traditionnelles et d'églises évangéliques.

Dans une déclaration publiée le jeudi 21 mars, les dirigeants du Conseil national islamique, des diocèses catholiques de Bissau et de Bafatá, de l'Union nationale des imams, du Conseil national des églises évangéliques de Guinée-Bissau et de la religion traditionnelle ont condamné ce qu'ils considèrent comme de "tristes épisodes".

"Récemment, une campagne sans visage, triste et sans précédent, a été lancée à Bissau pour incendier les lieux sacrés des religions traditionnelles, ce qui a conduit à la violation, suivie d'un incendie criminel, des portes de l'église évangélique de Mindará. Ces actes se produisent sans aucune raison apparente pour les justifier", ont déclaré les chefs religieux.

Ils ont ajouté : "Nous condamnons tous les actes d'intolérance religieuse dans le pays et demandons qu'il y soit mis fin immédiatement".

"Nous exhortons le peuple de Guinée-Bissau à s'engager à préserver la paix et l'unité nationale, ainsi qu'à respecter les droits et libertés fondamentaux des citoyens, y compris la liberté religieuse", ont déclaré les chefs religieux dans la déclaration lue par le père Augusto Mutna Tamba.

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Ils ont ajouté : "La capacité des Bissau-Guinéens à se comprendre et à vivre ensemble dans la diversité remonte aux premiers jours de l'existence des peuples qui composent la mosaïque ethnique et culturelle de la Guinée-Bissau et a été préservée de génération en génération jusqu'à aujourd'hui".

Les chefs religieux ont déploré qu'en Guinée-Bissau, la diversité culturelle et religieuse n'ait jamais été une menace pour la cohésion et la coexistence pacifique de ses peuples.

C'est pourquoi le pays a longtemps joui d'une coexistence pacifique, à l'exception de quelques divergences politiques occasionnelles.

Les valeurs traditionnelles de paix et de cohésion sociale du pays doivent être cultivées, exaltées et diffusées en permanence "pour qu'elles continuent à être le dénominateur commun des Guinéens, d'où qu'ils viennent".

"Notre société est quotidiennement mise au défi de prouver sa résilience face aux tentatives incessantes de perturber la paix et la tranquillité sociales, à travers la production et la diffusion, ces derniers temps, de discours de haine qui, d'une manière ou d'une autre, érodent la cohésion nationale", ont déclaré les chefs religieux, qui ont appelé les citoyens à s'abstenir de "prononcer, publier ou diffuser des discours sectaires et radicaux susceptibles d'encourager la haine et l'intolérance parmi les Guinéens".

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Les chefs religieux ont exhorté les autorités compétentes à assurer les conditions de sécurité pour tous les citoyens, notamment pour l'accès à leurs lieux de culte.

Ils ont également lancé un appel aux autorités judiciaires pour qu'elles enquêtent et traduisent en justice les responsables d'actes d'intolérance religieuse qui tendent à mettre en péril la paix et la cohésion nationale.

Les autorités religieuses ont également appelé les citoyens à "choisir les voies pacifiques et légales comme seul moyen de résoudre nos différends, quelle que soit leur nature, toujours dans le but de préserver la paix sociale et la cohésion nationale".