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Dans une lettre aux chrétiens de Terre Sainte, le pape François déplore la guerre et exprime sa proximité

Le pape François a publié mercredi une lettre aux chrétiens de Terre sainte en préparation du Vendredi saint, exprimant sa solidarité avec une communauté qui continue de souffrir dans le cadre de la guerre entre Israël et le Hamas.

"Chers frères et sœurs, permettez-moi de vous dire une fois de plus que vous n'êtes pas seuls. Nous ne vous laisserons jamais seuls, mais nous manifesterons notre solidarité avec vous par la prière et la charité pratique", a écrit le pape dans sa lettre du mercredi saint.

"En ces temps sombres, alors qu'il semble que les nuages noirs du Vendredi saint planent sur votre terre et que trop de régions de notre monde sont marquées par la folie inutile de la guerre - qui est toujours et pour tous une défaite amère - vous êtes des lampes qui brillent dans la nuit, des semences de bonté dans une terre déchirée par les conflits", a poursuivi le pape.

Soulignant son "affection paternelle", le pape s'est joint à la population assiégée pour partager ses "souffrances" et ses "luttes".

"J'embrasse ceux qui sont le plus touchés par la tragédie insensée de la guerre : les enfants privés de leur avenir, ceux qui pleurent et souffrent, et tous ceux qui sont en proie à l'angoisse et au désarroi", a poursuivi le pape.

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Le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin de Jérusalem, a qualifié la situation d'"objectivement intolérable" dans une interview accordée la semaine dernière à la chaîne de télévision italienne TV2000.

Implorant les dirigeants du monde entier de mettre un terme au carnage, M. Pizzaballa a fait remarquer qu'il y a toujours eu de nombreuses difficultés économiques, "mais qu'il n'y a jamais eu de faim auparavant". Selon le ministère de la santé de Gaza, 27 enfants sont morts de malnutrition et de déshydratation.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'est engagé à poursuivre l'offensive vers la ville densément peuplée de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où plus de 1,5 million de personnes sont réfugiées. Le Conseil de sécurité des Nations unies a voté lundi une résolution appelant à un cessez-le-feu immédiat.

Dans sa lettre, le pape revient sur sa propre visite dans la région en mai 2014, à l'occasion du 50e anniversaire de la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche Athénagoras Ier à Jérusalem, et insiste à nouveau sur l'impératif de paix.

Citant l'exhortation apostolique Nobis in Animo de Paul VI (1964), François a écrit : "Les tensions persistantes au Moyen-Orient et l'absence de progrès concrets vers la paix représentent une menace constante et grave non seulement pour la paix et la sécurité de ces peuples - et en fait du monde entier - mais aussi pour des valeurs extrêmement chères, pour différentes raisons, à une grande partie de l'humanité."

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Le pape a également souligné l'importance particulière de Pâques, "le cœur de notre foi", pour les chrétiens de Terre Sainte, compte tenu de sa position géographique centrale dans l'histoire de la révélation et du lieu où se sont déroulées la passion et la mort du Christ.

"L'histoire du salut, et même sa géographie, n'existeraient pas en dehors de la terre où vous habitez depuis des siècles", a écrit le pape. "C'est là que vous voulez rester, et c'est bien que vous y restiez. Merci pour votre témoignage de foi, merci pour la charité qui existe parmi vous, merci pour votre capacité d'espérer contre toute espérance".