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Les évêques catholiques de la province de Bukavu en RDC dexhortent le gouvernement à prioriser la sécurité des citoyens

Les évêques catholiques de la province ecclésiastique de Bukavu, en République démocratique du Congo (RDC), dénoncent l'insécurité qui règne sur leur siège épiscopal.

Dans leur déclaration collective publiée dimanche 14 avril, les membres de l'Assemblée épiscopale provinciale de Bukavu (ASSEPB) affirment que "l'insécurité est devenue endémique, avec son cortège de tueries même en pleine journée, de massacres et d'enlèvements de paisibles citoyens dans nos villes et villages".

Les membres de l'ASSEPB dénoncent "le désenclavement de la plupart de nos entités territoriales ; l'encerclement de la ville de Goma par le M23 soutenu par le Rwanda ; la stratégie de paralysie de l'économie par l'isolement et l'asphyxie des grandes et petites villes".

"Malgré la tenue des élections, l'État congolais reste faible et inefficace", déplorent-ils encore.

Les responsables de l'Église catholique reprochent au gouvernement dirigé par le président Félix Tshisekedi de vivre les citoyens à leur guise, déclarant : "L'État congolais est mort, et nous, les gouvernés, sommes abandonnés à notre triste sort ; et nous ne voyons aucune indication que les gouvernants d'aujourd'hui pensent au bien-être des gouvernés dans un avenir proche."

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"On se demande si ce comportement ne contribue pas au projet de balkanisation et de démembrement de la RDC, alors que le peuple s'y oppose déjà", déplorent-ils.

Les dirigeants de l'Église catholique congolaise attribuent les défis auxquels sont confrontés les citoyens ordinaires de la RDC au "tribalisme, à la fraude électorale et à la manipulation de presque toutes les couches sociales" et ajoutent que les maux sociaux mis en évidence "augmentent la souffrance du peuple".

Ils mettent les politiciens au défi de comprendre le sens correct de la politique, en donnant la priorité au peuple de Dieu. "La politique est la forme la plus élevée de la charité, car son but n'est pas de se servir soi-même, mais de servir les autres et la société : le peuple d'abord", affirment-ils.

Les membres de l'ASSEPB mettent en garde leurs compatriotes contre le désespoir, affirmant que le peuple congolais doit "refuser de mourir et garder l'espoir, en priant sans cesse pour sa conversion et celle de ses bourreaux tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, confiant que l'aide vient du Seigneur qui a fait le ciel et la terre".

Ils prient pour que "l'image du Congolais, déformée par le mal, soit restaurée".

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Dans leur déclaration collective du 14 avril, les membres de l'ASSEPB reconnaissent avec appréciation le dynamisme du peuple de Dieu et l'héroïsme des prêtres et des religieux et religieuses dans un contexte d'insécurité "endémique".

"Presque partout, on assiste à la création des paroisses, à la construction des églises, à l'amélioration des presbytères et à bien d'autres services", affirment les évêques catholiques de la province ecclésiastique de Bukavu.

La béatification de quatre martyrs, dont trois membres des missionnaires xavériens et un prêtre, prévue le 18 août dans le diocèse catholique d'Uvira, est un motif de joie, affirment également les membres de l'ASSEPB dans leur déclaration du 14 avril.