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Les chefs religieux éthiopiens doivent être « libérés du sectarisme ethnique » : Un évêque catholique

Pour contribuer de manière crédible aux initiatives de consolidation de la paix en Éthiopie, les responsables religieux de ce pays de la Corne de l'Afrique doivent être perçus comme jouant un rôle neutre, « sans sectarisme ethnique », a déclaré l'évêque coadjuteur de l'éparchie d'Emdeber, dans le pays.

Dans une interview accordée à une chaîne de télévision locale, Mgr Lukas Teshome Fikre Woldetensae a également souligné les effets de la crise sociopolitique prolongée que traverse le pays.

« Nous étions autrefois considérés comme un peuple de foi et d'humilité, mais aujourd'hui ces valeurs sont remises en question par les conflits et les guerres quotidiens qui continuent à engendrer un état d'insécurité générale et d'extrême pauvreté », a déclaré Mgr Fikre.

Dans l'interview du 8 mai, le chef de l'Église catholique éthiopienne a déploré que « le sang coule partout ».

« Les institutions religieuses et le gouvernement ont la responsabilité de conduire les jeunes sur la bonne voie du développement et non de la guerre », a-t-il lancé.

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L'évêque coadjuteur de l'éparchie d'Emdeber, qui est également secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques d'Éthiopie (CBCE), a insisté sur la nécessité pour les responsables religieux d'être non partisans s'ils veulent contribuer de manière crédible à la construction de la paix dans le pays de la Corne de l'Afrique.

Il a déclaré : « En restant neutres, libres de tout sectarisme ethnique et de toute influence politique, les responsables religieux peuvent jouer un rôle important en tant que médiateurs et dans la construction d'une culture de la paix et de la réconciliation ».

Les responsables religieux, a ajouté Mgr Fikre, ont pour mission de montrer aux jeunes le chemin de la vérité, de l'amour et de la justice.

« Nos jeunes sont confrontés au chômage et au désespoir », a-t-il déploré, et il a lancé un appel : « Nous devons cesser de les envoyer au combat et les protéger des trafiquants d'êtres humains, les aider à suivre le droit chemin et les laisser vivre heureux dans leur propre pays ».

L'évêque catholique éthiopien a poursuivi : « Nos fractures sociales et spirituelles se guérissent grâce aux prières, à la bonne volonté, aux bonnes actions, à l'amour et à la justice. »

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« Par-dessus tout, nous, les bergers de la terre, sommes plus responsables que quiconque devant Dieu, qui nous a confié la vie de la terre et nous a demandé de veiller sur son troupeau », a-t-il ajouté.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA), « au moins 21 millions d'Éthiopiens supportent le poids de situations humanitaires aux multiples facettes, qui se chevauchent souvent, provoquées par des risques naturels et d'origine humaine, notamment des conflits, des chocs climatiques (sécheresse et inondations) et des épidémies ».

Le Fonds international d'urgence pour l'enfance des Nations unies (UNICEF) a indiqué qu'un sixième des 120 millions de filles, de garçons, de femmes et d'hommes que compte l'Éthiopie a besoin d'une aide vitale en raison des conflits, de la sécheresse, des inondations et des épidémies.

Des efforts ont été déployés dans le cadre de partenariats pour apporter une aide humanitaire aux Éthiopiens dans le besoin, parallèlement à des appels à la mise en œuvre de l'accord de paix du 2 novembre 2022 à Pretoria, en Afrique du Sud, dans lequel le gouvernement éthiopien et le Front populaire de libération du Tigré (TPLF) se sont engagés à « faire taire définitivement les armes et à mettre fin à deux années de conflit dans le nord de l'Éthiopie ».