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Les évêques catholiques de Madagascar condamnent le projet de loi visant à castrer les violeurs d'enfants

Les membres de la Conférence épiscopale de Madagascar (CEM) ont condamné un projet de loi qui propose la castration des violeurs de mineurs, arguant qu'une telle loi va « à l'encontre de la dignité humaine ».

Dans une décision du 23 février qui ne peut faire l'objet d'un appel, la Haute Cour constitutionnelle (HCC) de Madagascar a approuvé la mise en œuvre de la castration chirurgicale pour les auteurs de viols sur mineurs.

Le nouveau projet de loi introduit une peine de castration chirurgicale pour les « auteurs de viols commis sur un enfant de moins de 10 ans » ; il autorise la castration « chimique ou chirurgicale » pour les violeurs d'enfants âgés de 10 à 13 ans et la castration chimique pour les violeurs de mineurs âgés de 13 à 18 ans.

Jusqu'à présent, la peine minimale pour le viol d'un enfant était de cinq ans d'emprisonnement.

Dans une déclaration transmise à ACI Afrique mercredi 15 mai, les membres de la CEM déclarent : « Il est évident que le viol ou tout autre abus est un acte criminel ; l'Eglise le condamne fermement. Elle est en communion et en compassion avec les victimes ; elle les réconforte et exige même qu'on s'occupe d'elles ».

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Cependant, ils posent la question suivante : « Est-ce que c'est vraiment par cette loi que l'on pourra éradiquer le viol ? »

Les évêques catholiques plaident pour le renforcement de la loi actuelle qui impose une peine d'emprisonnement de cinq ans aux violeurs.

Ils affirment que « les enseignements de l'Église, la Déclaration universelle des droits de l'homme et la loi fondamentale actuelle de Madagascar parlent tous d'une seule voix pour affirmer que la torture va à l'encontre de la dignité humaine ».

« Le corps humain est tellement sacré en tant qu'œuvre de Dieu et racheté par le Christ que personne n'a de pouvoir sur lui, pas même la loi », affirment les membres de la CEM dans leur déclaration en 13 points datée du 9 mai.

Ils ajoutent : « L'homme qui promulgue une loi portant atteinte au corps humain prétend prendre la place de Dieu. Mais un être humain qui prétend prendre la place de Dieu devient le pire danger pour lui-même et surtout pour toute la nation ».

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Dans leur déclaration, les membres du CEM expriment également leur inquiétude concernant le contrôle des naissances, « qui est actuellement à l'ordre du jour du gouvernement, voire une priorité ».

« La décision de procréer est une question de libre choix et de volonté de la part des époux, et l'enfant qui en résulte est leur propre responsabilité », affirment les évêques catholiques, qui ajoutent : « Il s'agit d'une planification familiale naturelle conforme à l'enseignement de l'Église catholique, dans la mesure où elle respecte la dignité humaine. »