La réunion du 26 mai a également abordé le rôle de l'Eglise dans la lutte contre la propagation de la COVID-19, a révélé l'archevêque de 64 ans.
"L'Église et le gouvernement sont partenaires pour atténuer les effets du virus. Le gouvernement comprend le rôle central de l'Eglise dans l'éducation du public", a-t-il soutenu. Il poursuit : "les Africains ont tendance à écouter davantage les questions qui sont mises en avant dans une perspective de foi que de gouvernance".
"Notre rôle est d'éduquer les masses sur les dangers de la COVID-19. Nous devons faire comprendre aux gens que le virus est une réalité et qu'il se trouve à un stade critique. Çar, les cas d'infection augmentent de jour en jour", a déploré l’archevêque qui est également l'administrateur apostolique du diocèse de Homabay au Kenya. Avant de poursuivre : "C'est une véritable apocalypse tant que nous n'avons pas encore de médicament ou de vaccin. Ce sont des choses que notre peuple doit comprendre. ”
Le Kenya a signalé un nombre record de 123 nouveaux cas de la COVID-19 le mercredi 27 mai, ce qui porte le nombre total d'infections dans ce pays d'Afrique de l'Est à 1 471 avec 55 décès liés et 408 guérisons.
Afin de contenir la propagation du virus, le gouvernement kenyan a suspendu en mars le culte public et ordonné la fermeture des écoles.
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Mais le 23 mai, alors qu'il allouait des fonds au registre de l'éducation pour soutenir le recrutement de tuteurs ainsi que l'embauche de stagiaires en TIC pour soutenir l'apprentissage numérique, le président Uhuru Kenyatta a laissé entendre qu'il fallait rouvrir les écoles. Une décision qui a suscité des réactions mitigées de la part de divers groupes dans le pays.
"Nous allons très prochainement communiquer les plans et programmes que nous avons pour le secteur de l'éducation. À cet égard, nous avons alloué un budget supplémentaire de 6,5 milliards de KES (60 millions de dollars US) au ministère de l'éducation", a affirmé le président Kenyatta. Il a ajouté qu'il était conscient de l'anxiété qui pesait sur l'esprit des parents et de leurs enfants quant à la date de réouverture des écoles.
Le secrétaire général du Kenya National Union of Teachers (KNUT), Wilson Sossion, a toutefois déclaré aux médias locaux que les écoles ne devraient rouvrir qu'une fois la maladie maîtrisée.
"Qu'ils reprennent d'abord les programmes sociaux avant l'école. La sécurité des élèves et des enseignants est primordiale. Elle n'est toujours pas garantie par une ouverture précipitée", a reconnu le patron du syndicat des enseignants au Kenya.
Le Kenya Union of Post Primary Education Teachers (KUPPET), en revanche, a proposé la réouverture partielle des écoles d'ici le 15 juin pour les candidats aux examens nationaux.
"Bien que ces recommandations soient tirées des expériences d'autres pays, le ministère de la santé devrait avoir l'autorité finale sur la réouverture partielle des établissements d'enseignement", a proposé le secrétaire général de la KUPPET, Akelo Misori.
Faisant référence aux plans contestés de réouverture des écoles, Mgr Anyolo a soutenu que le gouvernement prenait des précautions pour s'assurer que l'exercice se déroule en toute sécurité.
"L'approche du gouvernement concernant la réouverture éventuelle des écoles et même la suspension de l'interdiction des cultes publics est louable. Ils ont adopté l'engagement des parties prenantes. Toutes les parties prenantes concernées ont reçu une proposition à étudier et à exprimer leurs points de vue avant qu'une quelconque action ne soit entreprise", pourvoit-t-il déclaré. Avant de poursuivre : les cinq évêques qui ont participé à la réunion du 26 mai sont repartis avec une proposition du gouvernement en faveur de la réouverture des écoles.
"Nous allons lire la proposition et y réagir", a-t-il déclaré.
La question des expulsions forcées à Nairobi a également été soulevée lors de la réunion. Les évêques ont exhorté le gouvernement à ne pas expulser de force les pauvres habitants de Nairobi de leurs maisons.
"Nous avons tous compris que ce n'est pas le moment de démolir les maisons des gens et de laisser des centaines de personnes sans abri ; pas quand le même gouvernement préconise que les gens restent chez eux comme mesure pour contenir la propagation du virus", a conclu Mgr Anyolo.