La Commission pontificale pour la protection des mineurs fait partie du DDF depuis la réforme de la Curie romaine par le pape François en 2022, mais elle a souvent souligné son indépendance par rapport au dicastère.
La commission a également appelé à la mise en place d'un avocat ou d'un médiateur dédié au Vatican pour aider les victimes et a plaidé en faveur d'une étude plus approfondie des politiques de compensation.
Le rapport n'est pas un audit des cas d'abus au sein de l'Église, mais plutôt un examen des politiques et procédures de sauvegarde. La commission a indiqué que les futurs rapports pourraient évoluer pour inclure une fonction d'audit sur l'incidence des abus, y compris l'évaluation des progrès réalisés dans la réduction et la prévention des abus.
Le rapport pilote de la commission a évalué les pratiques de sauvegarde des diocèses dans une douzaine de pays, dont le Mexique, la Belgique, le Cameroun et la Papouasie-Nouvelle-Guinée, ainsi que dans deux ordres religieux et dans l'ensemble des bureaux régionaux de Caritas.
Les conclusions de la commission varient d'une région à l'autre. Alors que certaines parties de l'Europe affichent des pratiques de sauvegarde avancées, y compris un soutien tenant compte des traumatismes, des régions comme l'Amérique centrale et l'Amérique du Sud, l'Afrique et certaines parties de l'Asie sont confrontées à des défis importants en raison de ressources limitées et d'une formation inadéquate.
La commission a cité des obstacles majeurs, allant des barrières culturelles et financières à la pénurie de personnel formé dans des domaines tels que le droit canonique et la psychologie.
En Papouasie-Nouvelle-Guinée, les contraintes financières limitent la formation des experts en sauvegarde, et le coût prohibitif des kits de viol limite la possibilité de recueillir des preuves dans le cadre d'enquêtes criminelles. Un manque similaire d'experts formés en droit canonique et en psychologie entrave le travail des bureaux de sauvegarde de l'Église en République démocratique du Congo.
La Zambie, quant à elle, est confrontée à des obstacles culturels, tels qu'une « société patriarcale » et une « culture du silence », qui empêchent les survivants, en particulier les jeunes filles, de dénoncer les abus.
Au Mexique, les barrières culturelles au signalement des abus constituent également un obstacle important à la justice, selon le rapport.
En réponse aux lacunes en matière de ressources de sauvegarde, en particulier dans les régions en développement, la commission a lancé l'initiative « Memorare », inspirée d'une prière traditionnelle à la Vierge Marie. Ce programme vise à soutenir la création de centres de signalement des abus et de services aux victimes dans les pays du Sud.