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Comment le Service jésuite des réfugiés en Angola s'est adapté à la suite de la pandémie du COVID-19

Les responsables de l'organisation internationale des réfugiés de la Compagnie de Jésus (Jésuites), le Service Jésuite des Réfugiés (JRS) basé en Angola, ont dû adapter leurs approches afin de répondre aux besoins des bénéficiaires à la suite de la COVID-19, a déclaré l'un des responsables.

Dans un article publié par la Rencontre interrégionale des évêques d'Afrique australe (IMBISA) le jeudi 2 juillet, le père Célestine Epalango, un jésuite, déclare : "Après que COVID-19 ait frappé à nos portes à la mi-mars, le JRS a été contraint de repenser sa mission".

Il précise : "Il ne s'agissait pas de modifier le contenu de la mission elle-même. Il s'agissait plutôt d'adapter nos stratégies au nouveau contexte créé par la pandémie de Coronavirus. ”

L'ajustement a consisté à engager les réfugiés dans la production de masques faciaux tout en poursuivant les programmes de sensibilisation visant à mettre fin aux situations de réfugiés, dit le père Célestine dans sa réflexion.

"Le JRS continue de servir, d'accompagner et de défendre les réfugiés dans la province de Lunda Norte en développant du matériel de formation visant à sensibiliser les communautés afin de prévenir un plus grand nombre de réfugiés ou le déplacement interne de personnes causé par les effets perturbateurs du COVID-19", dit le prêtre jésuite, ajoutant que l'information est "diffusée par les journalistes communautaires sur une base quotidienne". 

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Pour favoriser la viabilité économique des réfugiés et fournir les moyens de combattre la propagation de la pandémie, il déclare : "Le JRS est impliqué dans la promotion des initiatives des réfugiés pour produire plus de 6.000 masques, chaque masque étant ensuite vendu pour environ 100 Kwanzas (0,17 USD)". 

"Le JRS a fourni une assistance juridique gratuite, des conseils psychosociaux et spirituels aux réfugiés et aux demandeurs d'asile, aux enfants non accompagnés, aux orphelins, aux victimes et aux survivants de la violence sexiste", se souvient le père Célestine des activités de son organisation dans la capitale de l'Angola, Luanda.

Le personnel du JRS, ajoute-t-il, "fournit également une assistance aux jeunes mères célibataires, aux enfants réfugiés qui ne peuvent pas aller à l'école et même à ceux qui n'ont pas de certificat de naissance, aux personnes âgées et aux réfugiés. ”

Cependant, depuis le 21 mars, date à laquelle le pays a confirmé les deux premiers cas de coronavirus, les membres du JRS en Angola ont dû adapter leurs activités pour servir au mieux les réfugiés dans le cadre du COVID-19. 

Le pays a enregistré au moins 291 cas de pandémie, dont 15 décès et 97 guérisons. 

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Réfléchissant sur les restrictions due au COVID-19 qui limitent les mouvements de personnes, le prêtre jésuite basé en Angola déclare que les réfugiés ont dû faire des choix difficiles.

"Presque tous les pays africains sont confrontés à un dilemme : soit on reste chez soi et on meurt de faim, soit on sort et on est soit arrêté par la police, soit on peut être victime du COVID-19", ditil et ajoute : "Les réfugiés du Lunda Norte sont également confrontés au même dilemme".

"Le JRS effectue des visites quotidiennes dans les centres de détention pour aider à la libération des réfugiés qui, ayant violé les règles de l'état d'urgence, ont été détenus. En moyenne, deux détenus sont libérés par semaine", dit le Père Célestine.

Après avoir enregistré le premier cas de COVID-19 en mars, le gouvernement angolais a mis en place des restrictions, notamment la fermeture des écoles et des frontières, pour empêcher la propagation du coronavirus.

L'Angola est en état d'urgence depuis le 27 mars, déclaré suite à la confirmation de la présence de coronavirus dans le pays lusophone. La déclaration a été prolongée à deux reprises après la première date d'expiration du 10 avril.

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Selon un rapport du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), la nation d'Afrique australe abrite plus de 80 698 réfugiés.