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L’épiscopat Kenyan « profondément préoccupé » par l'insécurité persistante dans deux diocèses du pays

Mgr John Oballa Owaa, président de la Commission catholique pour la justice et la paix (CJPC) de la KCCB. Domaine public Mgr John Oballa Owaa, président de la Commission catholique pour la justice et la paix (CJPC) de la KCCB.
Domaine public

Les évêques catholiques du Kenya ont, dans une déclaration collective, déclaré être "profondément préoccupés" par la persistance de conflits violents dans deux régions couvertes par les diocèses de Ngong et de Marsabit "en raison de la haine ethnique et clanique, de la concurrence pour les ressources et des querelles de leadership" et ont décrit la situation comme "barbare, malheureuse, triste et regrettable". 

"Nous, la Conférence des évêques catholiques du Kenya (KCCB) - Commission catholique pour la justice et la paix (CJPC), sommes profondément préoccupés par l'insécurité et les tensions persistantes dans les comtés de Narok (forêt de Transmara et Mau) et de Marsabit, qui ont entraîné des pertes de vies humaines, le déplacement de personnes et la destruction de biens", déclarent les évêques du Kenya dans leur déclaration du vendredi 3 juillet.

Les évêques qualifient de "regrettables" les cas signalés de meurtres systématiques de douze personnes dans le comté de Marsabit, dont deux étudiants universitaires, un lycéen et un motard, soulignant que "le caractère sacré de la vie et la dignité humaine est une valeur à défendre à tout moment".

"Il est regrettable que nous continuions à perdre des vies, y compris celles de jeunes et d'innocents, à cause de la haine ethnique et clanique, de la concurrence pour les ressources et des querelles de leadership", déplorent les évêques dans la déclaration de trois pages signée par le président du CJPC, Mgr John Oballa Owaa.

Marsabit, qui est voisin de l'Ethiopie et de la Somalie, est considéré comme un "point chaud" de conflit, les communautés indigènes se battant traditionnellement pour l'eau et les pâturages pour leurs animaux.

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Les experts en matière de paix et de sécurité ont fait valoir qu'au-delà des ressources des conflits, les groupes d'intérêts des factions ont exploité les vulnérabilités ethniques à des fins politiques et économiques.

Narok, le comté du diocèse catholique de Ngong, a connu de fréquents affrontements interethniques violents entre les communautés pastorales dominantes pour le vol de terres et de bétail.

"Nous condamnons fermement ces actes barbares et appelons les communautés concernées à embrasser la paix, l'amour et l'harmonie. Ce n'est qu'alors que le développement sera réalisé pour leur bien commun", déclarent les évêques du Kenya en se référant aux cas de violence signalés dans les comtés kenyans de Marsabit et Narok.

Considérant la "myriade de défis" auxquels le peuple de Dieu est confronté dans ces localités au sein de COVID-19, les évêques notent qu'il est trop "d'être à nouveau soumis à des conflits, des tueries et d'autres formes de souffrances injustifiées".

Les attaques sont "attristantes", disent les évêques, qui demandent au ministère de l'Intérieur du Kenya de mener "des enquêtes rapides" et de traduire les coupables en justice. Le fait de ne pas le faire incite les auteurs à poursuivre leurs "pratiques impies", mettent en garde les évêques.

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"Les meurtres ethniques ou entre personnes n'ont lieu que dans un pays ou un comté où la loi et l'ordre ne sont pas respectés", disent les évêques, qui poursuivent : "Les personnes qui se sentent lésées doivent demander réparation en justice".

Ils appellent le gouvernement kenyan à "faire en sorte que la population ait confiance dans les systèmes de gouvernance". Sans cela, nous avons peur ; les communautés continueront à s'entretuer comme si nous étions un État de non-droit".

Pour désamorcer le conflit, les évêques encouragent les pourparlers de paix en cours entre les anciens des diverses communautés des comtés concernés et la mise en œuvre des résolutions qui seront adoptées afin de protéger les régions contre les conflits ethniques et les morts.

Les dirigeants catholiques du Kenya citent Saint Paul qui a exhorté les Philippins à ne pas "se contenter de regarder notre intérêt personnel, mais aussi celui des autres", et ajoutent : "A cet égard, nous prions et exhortons tous les Kenyans à être leurs frères et sœurs gardiens et à maintenir la paix, l'amour et l'unité".